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Les banques congolaises réalisent des performances fragiles

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Bien qu’étant minoritaires en termes de quantité, les banques congolaises conservent la part du lion sur les indicateurs des performances et montent en puissance. Malgré la concurrence des banques panafricaines, les institutions bancaires locales sont en bonne santé. C’est le constat  fait par Deloitte, un cabinet spécialisé dans une étude sur  la performance des banques entre 2015 et 2016.

Expert et associé gérant de Deloitte RDC, Bob-David Nzoimbengene fait constater que la BCDC, RAW Bank, Sofibank et TMB détiennent à elles seules le total crédit, crédits à la clientèle, mobilisation des dépôts, total des fonds propres, produit net bancaire et le résultat net.

 En contraste, dans une architecture bancaire congolaise dominée par les banques panafricaines qui occupent 50% du marché, devant les banques internationales qui reviennent en troisième position avec 22 %, les banques locales se contentent de 28% restants.

En dépit de la bancarisation des salaires de certains fonctionnaires de l’Etat, le cabinet Deloitte note  un faible taux de bancarisation, soit 6 % contre une moyenne de 25 % en Afrique subsaharienne.

La  bonne nouvelle pour les banquiers, c’est la croissance des dépôts qui est passée de 14 % entre 2014 et 2015 à 23% en 2016, soit une augmentation de 9%.

Cette performance remarquable  s’explique, selon Deloitte, par la dépréciation de la monnaie locale face au dollar américain. Le Franc congolais a perdu 31% de sa valeur entre 2015 et 2016. Et comme  82 % des dépôts se font en devises étrangères, les dépôts à terme se sont accrus de 15 % et les dépôts à vue qui forment environ 72 % de l’ensemble des dépôts de 11 %.

Quant à leur catégorisation, les dépôts du secteur sont constitués de ménages qui ont le plus augmenté, atteignant 42%, loin devant  les pouvoirs publics (28 %) et les entreprises publiques (19 %). C’est le dépôt des pouvoirs publics qui a connu la plus forte progression.

Le coefficient d’exploitation du secteur est passé de 77 à 79 % tandis que la bonne croissance du produit net bancaire a plombé, passant de 5% en 2015 à 22 % en 2016.

Une régression des fonds propres

L’étude de Deloitte révèle que malgré les résultats positifs de quelques acteurs, le résultat net du secteur est en pleine régression depuis 2015. Mais, l’ensemble des agrégats du secteur bancaire a évolué positivement au cours de la période sous examen même si globalement, les performances ont été moins importantes que celles des années antérieures.

A titre exemplatif, les fonds propres ont régressé, tombant de 41% entre 2014 et 2015 à 17 % en 2016.

Elle démontre un rythme plus rapide de croissance des crédits que des dépôts.

D’autre part, l’environnement bancaire a enregistré de changements importants dans les normes prudentielles et de gouvernance. Ce, après la faillite de la Biac et de la Fibank.

Ainsi, en termes de dépôts, les cinq institutions bancaires qui arrivent en tête sont : la Raw Bank avec  838 milliards de Francs congolais,  BCDC avec 571 milliards de  Fc, la TMB avec  535 milliards de Fc, Ecobank avec ses  348 milliards de Francs congolais et le FBN avec  342 milliards de Francs congolais.

Le  Top 5 en termes de crédits est aussi dominé par ces banques dans l’ordre suivant: Raw Bank (543 milliards de Fc), BCDC (382 milliards de Fc), TMB (268 milliards de Fc), Pro-crédit (205 milliards de Fc) et l’Ecobank (187 milliards de Francs congolais).

Jean-Perou Kabuira

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