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Détournement des fonds publics à la Primature: Une contre mise au point indexe Michel Nsomue

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Michel-Somwe

Que s’est-t-il réellement passé à la Primature pour que des conseillers et le Directeur de cabinet du Premier ministre arrivent jusqu’à s’en prendre aux mains ? Les versions divergent mais,  toutes convergent sur le fait que le non-paiement des salaires de conseillers et de chargés d’étude est à la base du malaise actuel dans le chef des collaborateurs de Bruno Tshibala.

Dans sa mise au point du 03 mars 2018, publiée sur les réseaux sociaux, le Dircab Michel Nsomue a tenté de faire un démenti sur les accusations le mettant directement en cause dans les détournements des salaires des membres de la primature.

Après une enquête menée auprès des victimes de ce présumé détournement et des services impliqués dans la chaîne des dépenses, les voiles sont levées sur ce qui apparait comme l’un des plus grands scandales financiers de ces derniers temps dans le secteur public en RDC. Il s’avère clairement que, pour Michel  Nsomue, les accusations portées contre lui, au sujet des détournements des salaires du personnel de la primature, « sont l’œuvre des ennemis de l’orthodoxie financière sévère instaurée dans la gestion du cabinet du premier ministre ».

Selon des témoignages concordants faits sur le passé professionnel de l’actuel Directeur de cabinet du Premier ministre, notamment à la  Banque centrale du Congo, au Ministère du Budget, ou encore à la FENAPEC, il aurait laissé une réputation sulfureuse partout où il est passé. « L’homme a été révoqué dans toutes ces institutions pour détournement de fonds. Plus récemment, ce sont les anciens membres du cabinet Badibanga qui ont failli payer les frais lorsque, sans scrupule, il a tenté malicieusement de détourner leurs indemnités de sortie », déclare un de ses anciens collègues.

Il poursuit qu’« attaqué de toute part après sa tentative de détourner les indemnités de sortie d’anciens membres du Cabinet de Badibanga, il  s’est empressé, comme dans ses habitudes d’un loup qui se fait passer pour un agneau, à faire une mise au point où il déclarait solennellement que, toutes les notes et dispositions vérifiables prises par le cabinet de SEM le Premier ministre actuel, en rapport avec ce dossier, ne soutiennent qu’une seule thèse : veiller à l’intérêt supérieur de l’Etat en protégeant les finances publiques de toute spoliation… ».

Or, il est devenu plus qu’une certitude à ce jour que, c’est lui-même qui voulait spolier les indemnités d’un cabinet qui ne le concernait en rien.

Quand Nsomue justifie les détournements

Dans l’affaire qui fait actuellement l’actualité, Michel Nsomue a, dans sa  contrevérité qu’il a appelée abusivement « mise au point »,  semblé justifier le détournement des salaires des collaborateurs du Premier ministre par le fait qu’il existe, à part le cabinet, toute une administration et des cellules rattachées qui fonctionnent comme des entités à part entière au sein de la Primature.

De l’avis des Experts attitrés, il n’existe pas de polémique à ce sujet. Le Secrétariat général à la Primature, le STAREC, la CAID et autres jouissent de l’autonomie budgétaire et financière. Leurs rémunérations sont bancarisées et n’émargent donc pas de l’enveloppe salariale allouée à la Primature. Au regard de ces précisions, il y a lieu de se poser ces questions:

Si l’objectif est d’assurer l’orthodoxie financière à la primature, pourquoi s’oppose-t-il catégoriquement à la demande formelle du Ministre d’Etat, ministre du Budget de bancariser la Primature, à l’instar des autres institutions politiques de la République ?

L’orthodoxie signifie-t-elle se faire payer, en tant que Directeur de cabinet 24 millions de FC (15 mille USD), quand il donne à un conseiller 700 mille FC (420 USD) et à un Chargé d’Etudes 350 mille FC (210 USD) par mois alors que, pour une enveloppe salariale moins importante, ces deux catégories étaient payées en son temps respectivement 2,43 millions de FC (2.500 USD) et 1,42 millions de FC (1.500 USD), sans compter différentes primes et autres avantages ?

Où était l’orthodoxie financière, entre mai et septembre 2017, quand l’effectif de la Primature n’était que de 38 personnes, mis à part les membres des antichambres (1 Dircab, 3 Dircaba, 15 CP, 9 CTS, et 10 Experts) ? Michel Nsomue peut-il nous dire ce qu’il a fait de tous les reliquats depuis cette période ?

Peut-il expliquer à l’opinion le sens même d’une gestion rigoureuse, lorsque, en juillet-août 2017, alors que la prime de la rentrée scolaire a été décaissée par la BCC, aucun membre du cabinet n’en a bénéficié ?

La gestion rigoureuse  se confond-t-elle au détournement de la prime des indemnités kilométriques qu’il s’est fait payer sur la base des pièces justificatives (cartes roses) des membres du cabinet ?

Que de confusions sur les finances publiques!

Quand Nsomue veut donner une leçon ridicule sur les finances publiques, ça donne ça : un plan de trésorerie n’est pas une somme de décaissements effectués !

Il appert que cet économiste de formation  associe de manière sophiste un « cash flow », soit une simple prévision des flux de trésorerie, au plan de trésorerie (PTR) du secteur public, lequel aligne sous forme d’un tableau à trois colonnes, les prévisions, les réalisations et les taux de réalisation.

Il n’y a donc aucun amalgame à faire : les chiffres publiés sur la toile ont été tirés de la colonne « réalisations » du PTR, laquelle reprend les dépenses effectivement exécutées par la BCC, et qui sont vérifiables auprès des  services impliqués dans la chaîne de la dépense (Direction de la paie, DTO, BCC, etc.). La Direction d’élaboration et suivi du budget (DESB), approchée à cet effet, a également certifié ces informations.

Du reste, voilà un spécialiste en finances publique qui, lors des travaux d’élaboration du budget 2018, a sapé l’image du premier ministre en proposant aux Experts des ministères sectoriels des prévisions qui faisaient un saut de 1.614% d’une année à l’autre. C’est-à-dire un budget passant de 7 milliards de dollars américains en 2017 à celui de 120 milliards en 2018 ! Et à un conseiller de faire un commentaire « ironique » : apparemment, ce monsieur n’a eu qu’à lire l’économie au lieu de l’étudier et comprendre ses principes fondamentaux car il a ignoré le fait que les prévisions des recettes et des dépenses du budget ne se font pas ex-nihilo, mais plutôt dans un cadre macroéconomique intégré et cohérent. Du reste, « la planche à billet » qu’il proposait comme unique source de financement de ce budget était illégale et proscrite par la loi sur la Banque centrale ainsi que celle relative aux finances publiques.

 Après toutes ces explications suffisamment limpides, les victimes de ce scandale se demandent si les instances habilitées (ANR, PGR, Assemblée nationale, etc.) ne devraient pas se saisir de ce dossier, non seulement pour prévenir l’éclatement de la bulle sociale qui ne fait que gonfler chaque jour qui passe au niveau de la Primature, mais encore pour éviter que cette immoralité au sommet de l’Etat ne serve d’inspiration aux ministères sectoriels.

Jamais dans l’histoire récente de la RDC, un Directeur de cabinet ne s’est livré, au vu et su de tout le monde et impunément, au détournement des salaires qui constituent, universellement, un droit inaliénable reconnu à toute personne qui travaille.

Comme vous l’aurez remarqué, cet appendice ne concerne que le cas de détournement des salaires des membres de la Primature. Prochainement, il sera fait état des frais de fonctionnement qui sont, eux aussi, effectivement payés par le Trésor public, contrairement aux mensonges véhiculés par le Dircab de Bruno Tshibala NZENZHE.

Correspondance Particulière

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