Home Politique Didier Dikolo: « Si Joseph Kabila avait une passion pour le Congo, ça se saurait»

Didier Dikolo: « Si Joseph Kabila avait une passion pour le Congo, ça se saurait»

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Les réactions au discours du Chef de l’État Joseph Kabila sur l’état de la Nation fusent de partout. Parmi les phrases qui suscitent plus de commentaires, se trouve son entrée en matière  où il a dit, « comprenez ma passion pour le Congo». Pour le coordonnateur national du mouvement citoyen « Convergences Citoyennes pour la République et la Démocratie » (CCRD), Didier Dikolo Bin Dikolo, cette phrase manque de sincérité.  Lire son analyse in extenso.

La passion de Joseph Kabila pour le Congo

L’évocation d’un sentiment et son expression formelle, fût-ce-t-il par un chef d’Etat devant la représentation nationale réunie en congrès, ne suffisent pas à en attester l’effectivité. Si joseph Kabila avait une passion pour le Congo, ça se saurait. La passion d’un chef d’Etat pour son pays ne se décrète pas. Pas plus que son amour pour ses compatriotes ne peut se présumer. C’est d’abord une responsabilité qui ne saurait se passer du devoir de rassembler et de se porter garant de tout ce qui fait l’histoire, le destin, l’âme de la nation. Une telle responsabilité requiert du président de la République une haute idée de sa fonction, le courage de partir comme c’est le cas, et surtout l’ambition d’agir afin de susciter un cercle vertueux de transformations sociales dont les congolais ont besoin.

Dans l’absolu, la passion de Joseph Kabila pour le Congo se décline sous la forme d’une tragédie permanente : A l’Est de notre pays, où plus de 150 groupes armés tancent en permanence l’autorité de l’Etat, il ne se passe pas un jour sans qu’une femme soit violée, ou qu’un homme tombe sous le coup de balles des hors-la-loi. A ce tableau macabre s’ajoutent la régression de libertés publiques, l’accentuation des inégalités sociales et la confiscation du processus démocratique. Dix-sept ans après son accession au pouvoir, soit quatre mandats présidentiels aux Etats-Unis, notre Président passionné n’est pas en mesure d’inscrire quelques quelques kilomètres de routes alphaltées à l’actif de son bilan. En agissant au quotidien, Joseph Kabila et son gouvernement donnent l’impression d’instrumentaliser la pauvreté pour durer et la violence pour régner, plutôt que de s’inscrire dans une dynamique constructive pour faire évoluer les forces sociales vers progrès.

Si Mobutu était ému à l’idée de tenter de nouveau l’expérience du pluralisme politique après 25 ans de pensée unique, ses larmes ce 24 avril 1990, l’ont témoigné. On attendra encore longtemps, très longtemps, avant de trouver quelques indices de la passion que proclame Joseph Kabila pour le Congo.

Didier Dikolo

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