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Intentions de vote à l’élection présidentielle: Vers un duel entre Shadary et Félix Tshisekedi selon Sondage Les Points

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Le candidat du FCC arrive en tête des intentions de vote de congolais devant celui de l’UDPS. La bataille électorale s’annonce rude, particulièrement en ce qui concerne l’élection présidentielle du 23 décembre prochain. C’est en tout cas ce que confirme l’Institut de Sondage Les Points dans son baromètre sur les intentions de vote à la présidentielle publié ce mercredi 22 août 2018. Ce rapport prédit que sur la vingtaine de candidatures enregistrées à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), seules cinq sont en mesure de récolter des voix sur toute l’étendue du territoire national, les autres n’étant connus que dans certains coins. Sur ces cinq, deux sont donnés favoris. Il s’agit du candidat du Front Commun pour le Congo (FCC), Emmanuel Ramazani Shadary et celui de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social(UDPS) et Alliés, Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi. D’après ce rapport du plus grand institut de sondage de la RDC, si l’élection présidentielle était organisée à ce mois d’août 2018, le dauphin de Joseph Kabila la remporterait avec 26,2% devant Fatshi, deuxième avec 15, 7%.
Ils sont suivis par Jean-Pierre Bemba(8,6%), Adolphe Muzito (4,6%) et Vital Kamerhe (4,3%). Lire l’intégralité de ce sondage.

Qui va surprendre?
Une course à plus de 20 compétiteurs pour un seul gagnant mais seuls cinq concurrents prennent le devant dès le coup d’envoi. C’est un peu l’image de l’élection présidentielle du 23 décembre 2018 en République démocratique du Congo.

Dès la clôture de dépôts de candidatures le 8 août, Sondage Les Points s’est mis au travail pour recueillir jusqu’au 10 août, les premières intentions de vote de congolais.

Dans un sondage mêlant des techniques traditionnelles de récolte des données (le bouche à oreille) et des techniques modernes (Nouvelles technologies de l’information et de la communication), des experts spécialement commis à cette tâche ont capté l’état d’esprit de la population et leurs réactions.

Les réponses fournies par celle-ci aux différentes questions qui lui ont été posées ont permis de dégager trois  catégories des candidats, à savoir:`

Des candidats disposant d’un appareil politique installé sur l’ensemble du territoire national et disposant de ce fait, d’un potentiel électorat éparpillé à travers le territoire national ;
Des candidats sectoriels qui ne peuvent compter que sur leurs provinces d’origines ou quelques régions et ;
Des candidats poids mouche dont la plupart n’ont ni partis politiques bien installés, ni d’électorat dans un quelconque coin du pays, encore moins de structures fortes qui les soutiennent.

Sont classées dans la première catégorie, les candidats du Front Commun pour le Congo(FCC), Emmanuel Ramazani Shadary et de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social(UDPS) et Alliés, Félix Tshisekedi.

La deuxième catégorie est constituée entre autres, du candidat du Mouvement de Libération du Congo(MLC), Jean-Pierre Bemba, de Vital Kamerhe de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et de celui de l’UREP, Adolphe Muzito.

Les autres candidats dont la majorité n’ont ni partis politiques connus dans plusieurs provinces du pays, ni de bases composent la dernière catégorie.

La donne pourra changer en cas d’une alliance entre des candidats d’une même catégorie ou entre ceux d’une même catégorie avec d’autres. Ce qui pourrait donner une autre configuration à ce rapport.

Toutefois, aucun changement ne peut être envisagé en cas d’une alliance entre un candidat faisant partie de la première ou de la deuxième catégorie avec un ou ceux de la troisième catégorie, ces derniers étant considérés comme des candidats de remplissage.

Outre l’aspect politique, l’aspect financier va beaucoup impacter la campagne électorale et les choix des électeurs, ce qui risque de tourner à l’avantage des candidats disposant d’un budget conséquent pour mener une campagne électorale plus onéreuse.

Ainsi, peu de candidats sont en mesure de débourser les plus de 5 millions de dollars nécessaires pour la campagne électorale dans ce pays à la dimension continentale, sans compter les moyens logistiques et d’autres accessoires.

En attendant le go de la campagne électorale qui pourra certainement changer les données dans le sens de la revue en baisse ou en hausse de ces montants estimés par des experts en la matière et le taux de participation, si l’élection présidentielle était organisée le 12 août 2018 (date du bouclage de ce sondage), Emmanuel Ramazani Shadary la remporterait avec une légère avance sur Féli Tshisekedi.
A en croire les réponses fournies par la population interrogée, sa plateforme politique, le Front Commun pour le Congo réunit tous les atouts requis pour remporter la victoire. Il s’agit notamment d’un appareil politique installé sur toute l’étendue du pays, un potentiel électorat dans l’ensemble du territoire national (grâce aux différents partis qui composent la plateforme présidentielle avec à leur tête le PPRD), les moyens logistiques et financiers.

Tous ces éléments pris en compte, les intentions de vote de la population pour son compte sont de 26%, certes de loin inférieures aux 48, 95% obtenus par Joseph Kabila en 2011 mais suffisants pour être proclamé président élu par la CENI.
L’ancien Vice-Premier Ministre à l’Intérieur et Sécurité semble avoir été préparé à son insu pour porter le brassard de la famille présidentielle à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018.

En témoigne le fait que le Secrétaire Permanent du PPRD est le seul patron de ce parti à avoir obtenu les moyens financiers nécessaires faire le tour des certaines provinces où son parti n’était pas bien implanté avant son arrivée. Il peut logiquement compter sur le soutien des différents cadres du FCC, fidèles à Joseph Kabila.

D’autre part, Ramazani Shadari est au centre des critiques les plus acerbes suite à certains de ses propos tenus dans le cadre des activités de sensibilisation des membres de son parti. Une certaine opinion crie à l’incitation à la haine, des arguments que ne manqueront pas de récupérer ses adversaires pour les utiliser contre lui pendant la campagne électorale.

En face, son poursuivant direct, Félix Antoine Tshilombo bénéficie d’un grand héritage de son père, le feu opposant historique Etienne Tshisekedi. Il semble avoir hérité de la popularité de ce dernier, bien que ne parvenant pas à faire mieux que lui dans les intentions de vote. Il récolte les pronostics de faveur les élevés dans les deux Kasaï, la ville de Kinshasa et le Haut Katanga et obtient 15% des intentions de vote sur le plan national, soit 11 % de moins par rapport à Shadary et se classe deuxième.

Ces intentions de vote sont inférieures aux 32,33% obtenus par Etienne Tshisekedi en 2011 mais Fatshi connait quand même une augmentation de côtes de popularité comparativement aux intentions de vote du mois de mars 2018.

Son principal atout est sans doute le fait qu’il ne s’est jamais sali les mains comme le clamait les combattants de son parti, mais cet argument pourrait se retourner contre lui si ses adversaires le considèrent comme un manque d’expérience professionnelle nécessaire pour tout prétendant à la magistrature suprême.

Le déficit des moyens financiers risque de le handicaper d’atteindre ses soutiens vivant dans les parties les plus lointaines du pays.
Dans la deuxième catégorie, le maillot jaune est sur les épaules de Jean Pierre Bemba. L’ex-Vice-président de la RDC est crédité de 8,6% des intentions de vote. Comparativement au sondage du mois de mars, il connait une progression de 3% due sans doute à sa libération et à son retour fracassant au pays.
Candidat malheureux au deuxième tour présidentiel de 2006, le leader du MLC se voit dépouillé de son électorat par ses anciens collaborateurs et lieutenants qui ont rejoint d’autres partis ou choisi de faire cavalier seul.

La participation de l’UDPS aux élections du 23 décembre prochain ne fait pas les bonnes affaires de l’ex prisonnier de la Haye aux Pays-Bas, particulièrement à Kinshasa où il était le chouchou des électeurs en 2006.

Malgré l’accueil chaleureux lui réservé dans la capitale un peu plus de onze ans plus tard, beaucoup des Kinois gardent encore les séquelles des hostilités entre ses combattants et les forces loyalistes causées par son refus d’accepter les résultats du second tour de la présidentielle.

Son dossier sur la subornation à la CPI est un sujet d’actualité dans toute l’opinion qui le voie mal nouer d’alliance avec d’autres leaders de l’opposition au cas où sa candidature était invalidée par la Cour constitutionnelle. Ceux qui sont de cet avis se rappellent de son refus de soutenir les candidats de l’opposition ou du pouvoir en 2011.

Donné favori dans les Sondage en février 2018, Adolphe Muzito, bien que suspendu pour indiscipline par le Parti Lumumbiste Unifié(Palu), peut compter sur une frange de l’électorat émietté du parti d’Antoine Gizenga.

De tous les candidats, il est celui qui bénéficie d’une certaine sympathie des étudiants. Ces derniers apprécient la présentation de sa vision politique sous forme des tribunes publiées dans la presse.
À en croire les données présentées dans ses tribunes, l’ex-Premier ministre se vante d’avoir beaucoup œuvré pour la réduction de la dette extérieure de la République, ce qui est vrai. Mais ses détracteurs ne l’entendent pas sous cette oreille ; ils lui reprochent de n’avoir pas assez fait pour l’amélioration des conditions de vie sociale de la population.
Classé quatrième avec 4,6 %, il connaît une légère chute  comparativement au mois de mars 2018.


Derrière lui, se trouve à la cinquième place Vital Kamerhe. Le Président national de l’UNC perd deux places par rapport à la troisième place qu’il avait occupée en 2011. Il est crédité de 4,3% des intentions de vote.
Le jugeant trop versatile, la population se montre de plus en plus méfiante à l’égard de Vital Kamerhe et l’a vomi. En effet, l’opinion publique congolaise en général et Kinoise en particulier a du mal à savoir exactement pour quel camp politique l’ancien Président de l’Assemblée nationale roule.

Malmené dans son fief de Bukavu dans le Sud-Kivu par des ténors du FCC, il fait face à ses propres difficultés financières pour mener sa campagne électorale.

A Kinshasa, les Kinois ne sont pas encore prêts à lui pardonner de les avoir traité de voyous lorsqu’ils voulaient marcher pour revendiquer certains droits qu’ils estimaient légitimes. Rusé, celui qui avait promis aux participants au dialogue de la Cité de l’Union Africaine de ramener sur la table de négociations « les gros poissons de l’opposition » s’est fait l’évangéliste de la candidature unique de l’opposition.
Derrière ces têtes d’affiche, un seul nom sort du lot, celui de Martin Fayulu. Les intentions de vote a sa faveur sont de 3,8%%. Le Chef de file de la Dynamique de l’opposition est apprécié même au-delà de son fief pour la cohérence de sa lutte, sa probité morale qui l’a poussé à renoncer à ses émoluments à l’Assemblée nationale et sa longue lutte politique.
Les six candidats dont les dossiers ont été déclarés incomplets n’ont pas été pris en compte.

Sondage Les Points

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