Home Politique Intolérance politique: Quand la province du Maniema imite le mauvais exemple du Sankuru

Intolérance politique: Quand la province du Maniema imite le mauvais exemple du Sankuru

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Aucune comparaison n’est permise entre ces deux provinces sur le plan du développement. Tandis que le Maniema est considéré comme un des pivots prometteurs  du développement de la RDC, le Sankuru figure parmi les provinces les plus enclavées. N’ayant ni d’universités modernes, ni d’hôpitaux dignes de ce nom, encore moins de routes véritablement modernisées, le seul domaine dans lequel il a de l’avance sur son voisin est celui de l’intolérance politique. Mais depuis quelques temps, ils mangent sur la même table dans ce domaine suite aux coups bas politiques dans lesquels s’illustrent certains acteurs politiques du Maniema. Décryptage.

Les habitués de salons politiques de Kinshasa entendent souvent dire que le « Maniema est la chambre à coucher de Joseph Kabila », comme pour signifier que c’est le cœur du régime. Sans doute, le Chef de l’Etat congolais compte beaucoup sur cette petite province située dans le Centre Est du pays.

Pas de la même manière pour le Sankuru où il n’a mis les pieds qu’une fois, pendant la campagne électorale de 2006.

Curieusement, les originaires du Sankuru se retrouvent autant ou plus que ceux du Maniema dans les institutions du pays. Mais à la différence de ces derniers, les tètela se sont rendus plus célèbres par leurs querelles, divisions et opiniâtreté que par ce qu’ils ont fait chez eux.

En contrario, un originaire du Maniema, en la personne du Premier Ministre Honoraire, Augustin Matata Ponyo est un exemple qui peut inspirer les Sankurois en ce qui concerne son implication pour le développement de sa province. On peut citer entres autres réalisations à son actif, la modernisation au plein sens du terme de la ville de Kindu, dotée d’une voirie urbaine totalement asphaltée et la plus propre de la RDC, la construction d’une université technologique ultra moderne et la liste n’est pas exhaustive.
Malheureusement, il est à ce jour victime des attaques de la part de certains de ses frères, visiblement mécontents de son encrage social. Récemment, le gouverneur intérimaire du Maniema, Jérôme Bikenge s’est illustré particulièrement dans ce dont on peut qualifier d’acharnement et intolérance politiques.

Mais pas que car, la politique de diviser pour mieux régner que l’on a tant décriée dans le Sankuru est copiée par d’autres leaders politiques du Maniema.

Du point de vue de certains analystes, si cet état de choses dure, l’élan du développement de cette province risque de s’arrêter et les acquis du développement risquent de s’effacer.

Kabila a tout donné au Sankuru mais…

Terre natale de Patrice Emery Lumumba, la province du Sankuru est le bastion du nationalisme congolais. C’est du moins ce qu’affirment ses principaux acteurs politiques qui, tous ou presque, occupent ou ont occupé des fonctions privilégiées dans la quasi-totalité des institutions du pays.

Ainsi, du cabinet du Chef de l’Etat aux services de sécurité en passant par le Gouvernement, l’assemblée nationale et l’armée, il est impossible de recenser les Sankurois qui ont occupé des fonctions importantes, tellement ils sont nombreux. « Pendant ce temps, les principales informations en provenance de leur province sont souvent liées aux bagarres, création de milices, incendies de maisons, assassinats,…bref, de mauvaises nouvelles. Pis, certains territoires sont considérés comme des propriétés privées de certains leaders politiques qui y imposent leur loi, quitte à étouffer violemment toutes les voix opposées», fait observer un Professeur de l’UNIKIN qui donne cours à l’Université de Lodja.

Et à l’approche des élections, on a de quoi se faire de soucis sur la sécurité de la population vivant dans cette province dirigée par un ressortissant belge. « Le Chef de l’Etat a tout donné au Sankuru mais ce sont les sankurois qui n’ont pas eu la volonté de développer leur province. Ils se sont retrouvés dans tous les gouvernements et autres institutions. Aujourd’hui par exemple, on les retrouve dans la diplomatie, au gouvernement, au cabinet du Président de la République, au parlement, au CNSA à la CENI. Bref, partout. Mais vous remarquerez que partout où ils se retrouvent, ils ne s’entendent pas », note un haut cadre du Front Commun pour le Congo et ancien membre influent du cabinet du Président de la République.

Le virus de la division s’exporte dans le Maniema

La théorie de la contagion sociale inventée par le professeur Nicholas Christakis de l’Université de Harvard souligne que les bons comportements peuvent être tout aussi contagieux que les mauvaises habitudes.

Dans le cas échant, on est tenté de croire que la culture de divisions et querelles du Sankuru ont traversé l’autre rive de la rivière Lomami et infecté des acteurs politiques du Maniema.

Parmi eux, le Secrétaire Général adjoint de la Majorité présidentielle, Joseph Kokonyangi et évidemment Jérôme Bikenge.

En effet, le Ministre de l’Urbanisme et Habitat s’est rendu médiocrement célèbre par sa grande gueule et son langage ordurier qu’il n’hésite pas d’actionner pour attaquer tous ceux qui ne partagent pas ses opinions.

Ainsi, il ne s’était pas empêché d’insulter les députés provinciaux après l’élection par ces derniers du Gouverneur Tunda Prospère.

Comme lui, l’actuel gouverneur ai du Maniema s’est rendu inutile en instaurant une vignette illégale et des taxes exorbitantes avant de diffamer publiquement le Premier ministre honoraire Matata qui s’est opposé à sa décision.
« Dans les années 2000, Kindu était comme un village et les originaires du Sankuru n’avaient rien à envier au Chef-lieu du Maniema », se rappelle un ancien vendeur de riz, aujourd’hui cadre du PPRD.

Pour lui, les acteurs politiques du Maniema « tuent » leur province par leurs querelles inspirées par leurs voisins du Sankuru.

RD44

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