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Lutte contre la corruption: Vers la mise en place d’une stratégie de dénonciations populaires des antivaleurs

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L’observatoire de surveillance de la corruption et de l’éthique professionnelle(OSCEP/RDC) a organisé en collaboration avec le Ministère de la Fonction publique et la présidence de la République, un débat sur la lutte contre la corruption.

Tenu à l’Hôtel du gouvernement le lundi 9 décembre 2019, ce débat a été une occasion pour les participants issus de la société civile, du parlement, du pouvoir judiciaire, du gouvernement et de la présidence de la République de faire un diagnostic de la situation de la corruption en République Démocratique du Congo.

Les travaux se sont déroulés en trois groupes ayant chacun son propre thème. Au niveau du premier groupe axé sur le « le rôle de l’État dans la lutte contre la corruption», la CENAREF a avoué son incapacité à lutter contre le blanchiment et l’a attribuée au fait que tous les dossiers transmis au parquet sont totalement ignorés.

Même constat macabre de la part de l’inspecteur Général des Finances(IGF) qui s’est plaint d’être étouffé et combattu dans l’exercice de ses fonctions malgré toute sa bonne foi de combattre ce fléau. On a notamment relevé les blâmes qu’il a reçues suite à ses enquêtes dans le dossier de détournement de 15 millions de dollars provenant des opérateurs pétroliers et dans celui de fraudes douanières généralisées dans les Nord et Sud-Kivu par la FEC.

Se voulant rationnelle, la Coordination du changement de mentalité a pour sa part indiqué que malgré sa déclaration selon laquelle on ne va pas fouiner dans le passé, le Chef de l’État n’a empêché aucun service de faire son travail et de transmettre les rapports sur la lutte contre la corruption à la hiérarchie.

Intervenant dans le deuxième groupe ayant pour thème « le rôle de la société civile dans la lutte contre la corruption»,
les Députés nationaux Pasi Zapamba et Kokoliko ont fustigé la faiblesse de l’État congolais à pouvoir mettre hors d’état de nuire les corrupteurs, les corrompus et tous les richissimes qui ont bénéficié d’un enrichissement illicite.

A ce propos, ils ont évoqué en guise d’exemple le non paiement d’une taxe de 100 millions de dollars à l’État par la Gecamines. Ils ont été complétés par le Président de l’ONG ACAJ, Me Georges Kapiamba qui soutient qu’il faudra mettre en place un front commun au niveau national pour combattre ce fléau et d’autres antivaleurs. Il a annoncé dans la foulée qu’il a traduit en justice un ressortissant indien qu’il accuse de s’être soustrait de l’obligation fiscale de 400 000 USD à l’État congolais.
Par ailleurs, l’APNAC a de son côté fait remarquer que la société civile est divisée et manipulée par les politiques.

Son représentant a dénoncé les menaces de mort qui sont de temps en temps faites à l’endroit des défenseurs de droits de l’homme et considère qu’il faut une table ronde de la société civile pour renforcer son rôle dans le combat contre les antivaleurs.

Les cinq résolutions phares

A l’issue de ces assises, les participants ont pris cinq résolutions phares. Il s’agit premièrement de l’engagement du Vice-premier ministre, ministre de la justice et sa collègue de la Fonction publique à lutter contre les antivaleurs sous toutes leurs formes et de traquer les corrupteurs jusqu’à leur dernier retranchement. Ils ont promis d’organiser prochainement des ateliers de sensibilisation de la population au changement de mentalité.

Deuxièmement, l’OSCEP a promis d’organiser des croisades avec en luminaire l’organisation d’une messe de repentance pour tous les corrupteurs, les corrompus et ceux qui sont habitués aux antivaleurs.

Troisièmement, tous les participants ont exhorté le Chef de l’État à prendre ses responsabilités de garant de la Nation pour combattre l’impunité et sanctionner les coupables.

Enfin, les intervenants ont suggéré l’organisation d’une stratégie populaire de dénonciation des personnes qui se rendent coupables de corruption et des autres antivaleurs dont le détournement.

A cet effet, ils ont préconisé la mise en place de numéros vers pour toutes les dénonciations dans les entreprises publiques, l’administration publique, la police, l’armée, les cours et tribunaux, les universités, etc.
Au sortir de cette conférence, il a été aussi vivement suggéré au Chef de l’État de réorganiser de fond à comble la magistrature en y plaçant des personnes compétentes, honnêtes et à la moralité irréprochable.
« Des beaux discours, les congolais en ont beaucoup entendu. La population a maintenant besoin de le voir effectivement à l’oeuvre après une année de discours et de promesses sur la lutte contre les antivaleurs», a lâché un participant.

Jean Pérou Kabouira

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