Home Politique Prétendue plainte contre le Président de l’Assemblée provinciale du Sankuru : L’ombre de Mukumadi et Omalosambo plane

Prétendue plainte contre le Président de l’Assemblée provinciale du Sankuru : L’ombre de Mukumadi et Omalosambo plane

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La crise institutionnelle entre les pouvoirs exécutif et législatif dans la province du Sankuru n’a pas livré tous ses secrets. Coincé et incapable de rentrer dans sa province, le Gouverneur Joseph Stéphane Mukumadi veut visiblement entraîner ses adversaires dans sa chute. Pour ce faire, il s’appuie sur ses rares soutiens au sein de l’Assemblée provinciale au nombre desquels on trouve le Député provincial Daniel Omalosambo.

Ce dernier est aux manettes dans le dossier de la prétendue plainte qui aurait été déposée au Parquet Général près la Cour de Cassation contre le Président de l’organe délibérant du Sankuru, Benoît Olamba. Les informations recoupées par alternance. Cd laissent penser à une cabale mal orchestrée et qui risque de se retourner contre ses initiateurs.

L’affaire fait jaser et suscite des vives réactions sur les réseaux sociaux depuis deux jours. Dans une série de messages teintés d’insultes, de soutiens de Joseph Mukumadi présentent Benoît Olamba comme auteur d’un viol qu’il aurait commis en novembre dernier dans un hôtel de Kinshasa et pour lequel il serait poursuivi au Parquet Général près la Cour de Cassation. La victime présumée est décrite ou plutôt se serait présentée comme l’épouse de Daniel Omalosambo, un député provincial qui a été nommé ministre du Plan et  Budget dans le gouvernement provincial de Joseph Mukumadi, qui n’a jamais été investi par l’Assemblée provinciale.

Un piège mal tendu

Benoît Olamba, entouré de deux députés provinciaux

Belvine Djemba Olenga, parce que c’est d’elle qu’il s’agit, aurait écrit dans sa plainte envoyée au Procureur général près la Cour de Cassation qu’elle aurait été «conviée» à voyager ensemble avec le Président Olamba de Kinshasa vers Tshumbe pour rejoindre son mari. A l’en croire, le voyage ayant été programmé «le lendemain du contact» avec le président de l’Assemblée provinciale, elle aurait logé dans le même hôtel que lui et que c’est dans cet hôtel qu’il aurait tenté de la violer vers 5 h du matin.

Cette version de faits ne tient pas debout quand on considère  des échanges des SMS et des appels téléphoniques entre Daniel Omalosambo et Benoit Olamba les jours qui ont précédé la date du prétendu viol.

En effet, leurs échanges, du reste vérifiables et authentifiés, révèlent que c’est le premier qui a demandé au second de supporter les frais de voyage de sa prétendue épouse de Kinshasa à Tshumbe. Aussi, contrairement à ce qu’elle dit, c’est Belvine Djemba qui a contacté le Président de l’Assemblée provinciale en lui écrivant une série de messages lui demandant d’accepter  à la demande de son collègue député provincial.

Selon les SMS qu’ils se sont échangés, la jeune femme tenait coûte que coûte à se rendre à l’hôtel de Benoît Olamba mais ce dernier, visiblement averti d’un possible complot qui se tramait contre lui, lui a demandé ( toujours à travers de SMS consultés par alternance.cd et du reste vérifiables par tous), de passer la nuit dans une salle de fête où se tenait la veillée mortuaire du grand frère d’un dignitaire du Sankuru.

Plusieurs personnes présentes à ladite veillée affirment que celle que l’on présente comme la victime du viol avait bel et bien passé la nuit là-bas et n’aurait quitté le lieu que vers 6 h du matin. Comment alors a-t-elle pu se retrouver à l’hôtel à 5 h pour subir un viol?-Mystère.

La fuite en avant de Daniel Omalosambo

Autre incohérence dans son témoignage, Belvenie Djemba n’avait pas été débarquée de l’avion par Benoît Olamba mais c’est suite au refus du Gouverneur Mukumadi de voyager alors que deux places lui étaient réservées ( avec un de ses gardes), que le staff du dignitaire mentionné plus haut avait pris la décision de voyager avec trois policiers complémentaires. Ce qui a fait que sa place soit occupée et qu’une somme de 300 USD lui sont remise pour payer un billet vers Mbuji-Mayi.

Par ailleurs, ce qui trahit davantage Daniel Omalosambo dans cette affaire, ce sont ses messages de menaces envoyés à Benoît Olamba quelques jours plus tôt suite aux propos tenus par ces derniers dans les médias sur l’insécurité dans le territoire de Lodja. Dans l’un de ces messages, il lui a clairement promis de lui faire payer ses propos dans lesquels il lui a indirectement reproché d’avoir orchestré le remplacement du Chef de secteur de Nambelo par l’administrateur du Territoire de Lodja, un remplacement qui aurait déclenché une série de tueries dont les images de certaines victimes avaient inondées la toile l’année dernière.

Pour revenir à l’affaire du viol présumé, il faut dire qu’il y a quelques jours de cela, Daniel Omalosambo s’est pointé à l’hôtel où réside Benoît Olamba et lui a demandé de débloquer une somme d’argent pour selon ses dires, «calmer  » celle qu’elle présente comme son épouse. Face au refus du Président de l’Assemblée provinciale de lui donner de l’argent, il se serait mis dans tous ses états. De là dire qu’il serait à la base de la publication sur les réseaux des documents sur cette vrai fausse affaire du viol présumé ? Rien n’est moins sûr surtout que l’on sait qu’il reproche à Benoît Olamba en particulier et à ses autres collègues députés provinciaux en général, de n’avoir pas investi le Gouvernement provincial dont il fait membre.

C’est justement à ce niveau qu’on a de raisons de faire de liens entre la crise qui oppose l’exécutif et le législatif du Sankuru et ce dossier dont le Parquet général près la Cour de Cassation aurait nié l’existence. Aux dernières nouvelles, cette jeune femme ne serait pas mariée. Il en est de même de Daniel Omalosambo. Un mensonge  de plus à l’actif de ce couple circonstanciel. Une affaire donc à suivre.

Jean Pérou Kabouira

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