Home Politique Remplacement de Nangaa à la tête de la CENI: 6 confessions religieuses se pervertissent à coût de billets verts

Remplacement de Nangaa à la tête de la CENI: 6 confessions religieuses se pervertissent à coût de billets verts

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Alors que la population congolaise attend de voir beaucoup plus claire, à travers une évaluation approfondie à l’Assemblée national, sur la gestion par le bureau « Nangaa » du cycle électorale 2018 pour en desceller d’éventuelles failles susceptibles d’impulser des réformes courageuses, qui répondront aux exigences de transparence et de crédibilité que requiert un processus électoral libre et démocratique, six leaders religieux auraient trouvé, pour leur part, une aubaine pour se faire quelques sous de plus.

En effet, contre toute attente, les huit confessions religieuses officiellement reconnues en RDC se sont réunies du 7 au 8 juin 2020, à la demande de la présidente de l’A.N, Jeannine Mabunda pour désigner la personne qui devra succéder à Corneille Nangaa aux commandes de la Centrale électorale.

Cet exercice supposé dégager le consensus des huit confessions religieuses sur la personne qui incarnera des valeurs éthique, professionnelles et surtout l’indépendance d’esprit vis-à-vis des acteurs politiques, s’est heurté à une intransigeance des uns et des autres leaders religieux car la messe aurait déjà été dite en faveur d’un candidat recruté au sein de l’administration électorale et dont les liens d’affinités avec les ténors du régime passé ne sont pas à démontrer.

Ce schéma ficelé au fil du temps répondrait à un agenda bien établi depuis le lendemain de la publication des résultats des élections générales 2018 et dont l’exécution a été confiée à six leaders religieux proches de la Commission technique de la plateforme des Chefs des confessions religieuses, la Commission d’Intégrité et de Médiation Électorale (CIME).

Ronsard Malonda, probable futur President de la CENI et son prédécesseur et mentor, Corneille Nangaa

Cette intransigeance savamment orchestrée par les tireurs des ficèles, en l’occurrence des acteurs politiques, prévoyait un scénario digne des films hollywoodiens qui devrait se solder par un vote à main levé entre les huit confessions religieuses. Car, inscrit comme option en dernier ressort dans l’article 17 de leur « Charte » qui confère l’unicité de la voix à chacune des confessions religieuses qu’importe son poids sociétale ou démographique dans le pays.

A ce niveau, les dés seraient déjà joués en avance car convaincus d’une majorité acquise à coût de billet vert. Laquelle n’hésiterait pas de voter en faveur du larron dont la mission serait de rééditer les erreurs des cycles électoraux antérieurs.

Ce coup du maitre a été presque réussi avant que les deux principales confessions religieuses de la RDC (Catholique et ECC) qui assument le présidium de la plateforme des Confessions Religieuses ne s’imprègnent des rumeurs persistantes de corruption qui pèseraient sur certains de leurs pairs en rapport avec le processus de désignation du nouveau président de la Ceni.

C’est dans ce contexte et par soucis de privilégier une solution consensuelle, que le président de séance aux réunions du 7 et 8 juin 2020, avait jugé bon de ne pas procéder au vote dont les résultats seraient déjà amputés de toute moralité ou éthique. Ce, tout en espérant que dans les jours à venir, la recherche du bien-être du peuple congolais l’emporterait sur toute autre considération à travers une voie de sortie de crise concertée.

Par ailleurs, ce piège qui consistait à prendre en otage l’avenir de tout un peuple en kidnappant ses chances de se choisir librement ses dirigeants ayant été déjoué, les faucons des arcanes politiques en accord avec les leaders religieux pervertis, se sont alors lancés dans une campagne de diabolisation.

Celle-ci conçue sur fond de tribalisme et népotisme dans l’optique de décrédibiliser l’action de la Cenco et l’ECC qui s’inscrive dans le cadre des attentes du peuple qui suggèrent, non seulement, la désignation de nouveaux animateurs de la Centrale électorale qui n’ont rien avoir avec le passif de cette institution d’appui à la démocratie pour stimuler à nouveau la confiance des parties, mais aussi, des reformes électorales adaptées aux réalités congolaises.

En outre, dans le microcosme politique qui formait la majorité présidentielle d’alors, les vues sont partagées en ce qui concerne les méthodes d’interférences de ses dirigeants actuels dans la gestion de ce dossier.

Certaines indiscrétions font, d’ailleurs, état du mal fou auquel s’évertuent les thuriféraires sevrés du pouvoir présidentiel pour mettre en difficulté les relations entre les deux principales forces sociales que sont les Catholiques et les Protestants qui à eux tout seuls réunissent plus au moins 80% des chrétiens dans l’ensemble de la République. La marche ensemble de la Cenco et l’ECC est mal vue par ceux qui veulent s’approprier encore de la machine électorale au détriment de ce que demande mieux exige la population.

Mais il faut avouer que ceux qui cherchent à briser l’alliance entre les Catholiques et les Protestants pour la cause du Congo sont en train de faire un rêve dont ils devraient attendre probablement très longtemps pour espérer voir le début de sa concrétisation. Car, ces deux forces ont pris l’option de cheminer dans la concorde pour défendre les intérêts du peuple congolais face aux arrogants et aux méchants.

Jules Ntambwe

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