Home Economie Conflit à l’OEBK: Le Ministre des Transports, Didier Mazenga en rébellion contre le Conseil d’Etat et le Chef de l’Etat

Conflit à l’OEBK: Le Ministre des Transports, Didier Mazenga en rébellion contre le Conseil d’Etat et le Chef de l’Etat

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Au moment où les  regards de la population congolaise sont fixés sur la crise qui prévaut au sein du gouvernement entre le Président de la République et le Vice-premier ministre, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, un autre membre du gouvernement sabote, loin de regards, les décisions du Chef de l’Etat. Il s’agit du Ministre des Transports et Voies de Communication, Didier Mazenga. Plus grave, ce dernier s’est permis de bloquer une Ordonnance prise par le Conseil d’Etat dans le dossier qui l’oppose au comité de gestion de l’Organisation pour l’Equipement de Banana-Kinshasa(OEBK). Conséquence: on assiste à ce jour à l’existence des deux comités de gestion dans cet établissement dont qui a été réhabilité par le Conseil d’Etat mais interdit de reprendre sa place par le Ministre des Transports et Voies de Communication.

Une rébellion. C’est le concept  qui semble coller à l’attitude de Didier Mazenga. Pour cause, il a craché sur  la mesure prise par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi Tshilombo et le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba suspendant les mouvements dans les entreprises publiques en nommant, sans l’avis préalable du Conseil des Ministres, un nouveau comité de gestion de l’OEBK. Ce, sans avoir préalablement mis fin au mandat de quatre ans du comité sortant. Du coup, l’intersyndicale de cet établissement public s’est mise dans tous ses états pour exiger le retrait de son arrêté portant nomination des nouveaux mandataires.

De leur côté, les membres du comité de gestion irrégulièrement remplacé ont saisi, à travers leur avocat Conseil Maitre Georges Kapiamba, le Procureur Général près la Cour de Cassation en date du 25 octobre 2019 pour s’opposer farouchement à leur remplacement. Francis Wombali Lengenasi, Richard Khonde Phanzu, Norbert Endoto Mokwele, Jean Robert Botosi Gbolego et Frederick Kitoko Vetuka, respectivement Directeur général, Directeur Général Adjoint, Directeur d’études, Directeur Administratif et Financier et Directeur d’exploitation ont tenu à rappeler qu’ils ont été nommés pour un mandat de quatre ans renouvelable par l’arrêté ministériel n°007/B/CAB/VPM/MIN/TC/2019 du 18 janvier 2019 du Ministre des Transports et Voies de Communication, en application de l’alinéa 1 de l’article 6 de l’arrêté ministériel n°001/VPM/MIN/TVC/2017 du 06 janvier 2017. « Que contre toute attente, le nouveau Ministre des Transports et Voies de Communication vient de prendre les arrêtés ministériels n°007/CAB/MIN/TVC/2019 du 16 octobre 2019 portant nomination des nouveaux membres du comité directeur de l’OEBK…en violation des articles 19 19 alinéa 3 et 93 et de la Constitution et de l’article 6 de l’arrêté ministériel n°001 du 06 janvier 2017 », avait écrit Maitre Georges Kapiamba au Procureur Général près la Cour de Cassation.

Il lui a fait savoir que ces arrêtés n’avaient jamais été soumis préalablement ni au Conseil des Ministres, ni à l’autorisation préalable du Premier ministre. « Les nouveaux nommés sont soit des membres du même parti politique que le Ministre, soit membres de sa famille biologique, soit des amis. Et donc, le Ministre a de manière flagrante, violé l’Acte d’engagement des membres du Gouvernement ainsi que l’annexe au code de conduite qu’il a signé », avait  précisé le Président de l’ACAJ.

A ce propos, il faut dire que dans sa communication lors de la 33ème réunion du Conseil des Ministres tenue le 29 mai 2020, le Chef de l’Etat avait insisté sur l’obligation du respect, par tous les membres du gouvernement, de la directive du Premier ministre sur la soumission préalable des Arrêtés au Conseil des Ministres et le report des Arrêtés pris en violation de ladite directive.

L’Ordonnance du Conseil d’Etat foulée aux pieds

Par ailleurs,   cette affaire a été portée au Conseil d’Etat qui, siégeant en chambre du conseil en référé en date du 14 novembre 2019, a rendu l’Ordonnance R.O.R 086, qui ordonna la suspension de l’exécution de deux arrêtés ministériels n°/006/CAB/MIN/TVC/2019 et n°007/CAB/MIN/TVC/2019 du 19 octobre 2019 nommant les nouveaux membres du comité directeur de l’OEBK par le ministre des transports et voies de communication.

En effet, le Conseil d’Etat avait enjoint au Procureur Général de prendre les dispositions nécessaires quant à ce, question de remettre l’ancien comité de gestion dans ses droits bafoués. Malheureusement, force est de constater que l’officier du ministère public peine à mettre en exécution les décisions émanant du Conseil d’Etat, qui disons-le, est la plus haute Cour administrative du pays. Mieux, il s’est ravisé car, dans une réquisition de la force publique adressée le 15 Juin 2020 au Commissaire Provincial de la Police Nationale Congolaise de Matadi, il avait demandé « une main  forte à l’exécution de l’Ordonnance prérapelée ».  Le Commissaire Général de la PNC, le Commissionnaire Divisionnaire Principal Amuli Bahigwa Dieudonné s’était impliqué et avait instruit le numéro un de la PNC dans le Kongo Central « pour une exploitation et toutes fins utiles ».

Entre temps, c’est le comité de gestion irrégulièrement nommé par Didier Mazenga, de surcroit avocat, qui continue à engager l’OEBK en toute fraude. Ridicule pour un juriste.

 Jean Perou Kabouira

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