Home Economie Suite à ses propos sur le Programme Sino-Congolais: Le BCPSC recommande à l’Assemblée nationale d’interpeller Jolino Makelele

Suite à ses propos sur le Programme Sino-Congolais: Le BCPSC recommande à l’Assemblée nationale d’interpeller Jolino Makelele

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S’informer avant de communiquer pour éviter de désorienter l’opinion, c’est la demande que le service de communication du Bureau de Coordination et de Suivi du Programme Sino-Congolais(BCPSC) formule au Ministre d’Etat, Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du gouvernement, David-Jolino Diwampovesa-Makelele.

Elle fait suite aux propos que ce dernier a tenus  au cours de sa conférence de presse du 27 août 2020 consacrée au bilan de l’an du gouvernement de Sylvestre Ilunga. Il avait notamment qualifié la convention de collaboration du 22 avril 2008 conclue entre la République Démocratique du Congo et le Groupement d’entreprises chinoises relative au développement d’un projet minier et d’un projet d’infrastructures d’une «grande catastrophe contractuelle» que le pays n’ait jamais connue.

Dans une mise au point faite à Kinshasa le mercredi 09 septembre, le responsable du service de communication du BCPS, John Omombo a fourni des éléments qui contredisent ces allégations. Il a affirmé que le Ministre de la Communication a menti sur toutes les lignes du fait entre autres que contrairement à ses affirmations, il «n’a jamais participé à ces négociations » et que les délégués congolais avaient négocié en hommes respectables. «Le plus grand partenariat que la Gécamines avait signé avant le contrat chinois, c’était avec TFM où sa participation était de 12%. C’est la joint-venture Sino-congolaise des mines « SICOMINES » qui a permis qu’on passe à la révisitation des anciens contrats, parce qu’il a été constaté que la République n’avait pas trouvé son compte. Et c’est à partir de cette révisitation que la Gécamines a pu voir sa participation dans d’autres partenariats être relevée », a-t-il déclaré.

Alors que le Ministre de la Communication et Médias a soutenu qu’il faut remettre cette convention sur la table pour des renégociations, le service de communication du BCPSC lui demande de proposer un autre modèle qui serait meilleur. «Dans les autres partenariats, non seulement que la participation de la Gécamines est inférieure à 32 % mais aucun partenariat aujourd’hui n’intervient dans le secteur des infrastructures. Pour le contrat chinois, c’est tout le contraire car, la RDC bénéficie des infrastructures en dehors du site du projet. A ce jour, sur les 100% des bénéfices qui sont produits, il y a 35% des bénéfices qui sont affectés au paiement des dividendes des actionnaires. C’est-à-dire 32 % des 35% des bénéfices destinés au groupe Gécamines et 68% de ces 35% des bénéfices destinés aux entreprises chinoises.   Dans les 100%, 35% c’est pour les dividendes entre les actionnaires, 65% c’est pour le remboursement des différents prêts qui ont été contractés par la joint-venture SICOMINES pour financer les infrastructures et financer le développement du projet minier. Donc ce contrat permet à l’Etat congolais d’avoir des infrastructures qui sont financées en partie par la Gécamines et en partie par les entreprises chinoises qui renoncent à 65% de leurs bénéfices générés par l’exploitation minière », a relevé John Omombo.

La Banque Mondiale a approuvé le Contrat Sino-Congolais

Pour couper court à la polémique, le service de communication du BCPSC encourage le Ministre Makelele, s’il n’a pas confiance à « l’inventivité et la performativité » des congolais, à se référer  à une étude qui a été menée par le Centre Carter entre les contrats classiques et le programme sino-congolais et à l’avis favorable de la Banque Mondiale qui a mené une étude et a conseillé aux pays africains de prendre le modèle de la RDC dans le cadre de ce programme sino-congolais. «Nous pensons que cette coopération économique avec la Chine offre une opportunité à la RDC de poursuivre ce genre de partenariat qui ne présente aucune incompatibilité avec la poursuite du programme avec les institutions de Breton Woods, notamment la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International », a-t-il rassuré.

Dénotant un certain déficit d’informations dans le chef du Porte-parole du gouvernement sur ce programme, le chargé de communication du BCPSC  a expliqué que le Bureau de Coordination et de Suivi du Programme Sino-Congolais assure le suivi de l’exécution de la convention de collaboration et ne gère pas l’argent. A l’en croire, il n’y a aucun risque de détournement. «Le service de communication du BCPSC recommande vivement à l’Assemblée Nationale d’inviter Monsieur le Ministre d’État, Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement à proposer un autre modèle de partenariat meilleur que celui négocié avec la partie chinoise, étant donné que ses graves allégations jettent un discrédit sur le programme et portent un coup dur sur l’image des partenaires », a conclu John Omombo.

RD44

 MISE AU POINT DU SERVICE DE COMMUNICATION DU BCPSC SUR LES PROPOS DU MINISTRE DE LA COMMUNICATION ET MEDIAS CONTRE LE PROGRAMME SINO-CONGOLAIS

Dans sa conférence de presse du 27 août 2020  consacrée au bilan de l’an un du Gouvernement du Premier ministre Sylvestre Ilunga, le Ministre d’État, Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, David-Jolino Diwampovesa-Makelele a abordé la question de la Convention de collaboration du 22 avril 2008 conclue entre la République Démocratique du Congo et le Groupement d’Entreprises chinoises relative au Développement d’un projet minier et d’un projet d’infrastructures en République Démocratique du Congo. Il l’a qualifiée d’une  «grande catastrophe contractuelle» que le pays ait connue et qu’il fallait la «remettre sur la table » pour des nouvelles négociations.

Au regard de la gravité de ces propos, le service de communication du Bureau de Coordination et de Suivi du Programme Sino-Congolais fait la mise au point suivante :

  1. Le Ministre a affirmé avoir fait partie des experts congolais aux négociations avec la partie chinoise. Je crois qu’il s’est trompé de projet ou c’est l’oubli. Monsieur David-Jolino Diwampovesa-Makelele n’a jamais participé à ces négociations auxquelles la Gécamines était représentée par son  Directeur Général de l’époque qui est un canadien et son Directeur Général Adjoint, Monsieur MUKASA, actuellement Député national ;
  2. En terme de répartition des parts, ce sont les chinois qui apportaient le financement et qui présentaient de garanties à Eximbank of China. Ils ont 68% des parts tandis que la Gécamines qui représente l’État congolais en a 32%. Jusqu’au moment où le contrat a été signé, il n’y avait aucun partenariat de grande envergure où la Gécamines avait 20% des parts ;
  3. Les délégués congolais aux discussions avec les investisseurs chinois avaient négocié ce partenariat en hommes respectables, contrairement aux vociférations explosives et tonitruantes de Monsieur le Ministre dans le but de souiller la réputation du programme sino-congolais et l’image de ses dirigeants ;
  4. Le plus grand partenariat que la Gécamines avait signé avant le contrat chinois, c’était avec TFM où sa participation était de 12%. C’est la joint-venture Sino-congolaise des mines « SICOMINES » qui a permis qu’on passe à la révisitation des anciens contrats, parce qu’il a été constaté que la République n’avait pas trouvé son compte. Et c’est à partir de cette révisitation que la Gécamines a pu voir sa participation dans d’autres partenariats être relevée ;
  5. En ce qui concerne les concessions de la Gécamines, il y avait une connaissance approximative de ses réserves estimées à 10 millions des tonnes de cuivre. Dans le cadre de la joint-venture SICOMINES, l’État congolais devait payer 350 millions de dollars. Quand les études ont été réalisées, il s’est avéré que ces réserves avaient été surestimées alors que c’était moins. Mais, les entreprises chinoises avaient déjà payé 350 millions de dollars au titre de pas-de-porte, c’est-à-dire 35 dollars la tonne ; ce qui n’était pas le cas avant où la tonne était négociée à 20 dollars américains. C’est dire que c’est à partir de SICOMINES qu’on a commencé à relever le taux de pas-de-porte, ce qui fait qu’aujourd’hui, Gécamines est au-delà de 90 dollars la tonne. C’est grâce au contrat chinois ;
  6. Il est important de souligner également que pour répondre aux exigences du passage de SICOMINES à sa deuxième phase d’investissement devant permettre d’accroître sa capacité de production annuelle de 125 000 tonnes de cuivre à 250 000 tonnes, une centrale hydroélectrique dont les travaux sont financés par des investisseurs chinois de SICOMINES est en construction à BUSANGA dans la Province du Lualaba avec une puissance de 240 MW. Cette centrale dont la mise en service interviendra au dernier trimestre de l’année prochaine aura l’avantage de fournir 170 MW à SICOMINES et le reste sera mis à la disposition de la population et les sociétés installées dans la zone ;
  7. Dans les autres partenariats, non seulement que la participation de la Gécamines est inférieure à 32 % mais aucun partenariat aujourd’hui n’intervient dans le secteur des infrastructures. Pour le contrat chinois, c’est tout le contraire car, la RDC bénéficie des infrastructures en dehors du site du projet. A ce jour, sur les 100% des bénéfices qui sont produits, il y a 35% des bénéfices qui sont affectés au paiement des dividendes des actionnaires. C’est-à-dire 32 % des 35% des bénéfices destinés au groupe Gécamines et 68% de ces 35% des bénéfices destinés aux entreprises chinoises. Dans les 100%, 35% c’est pour les dividendes entre les actionnaires, 65% c’est pour le remboursement des différents prêts qui ont été contractés par la joint-venture SICOMINES pour financer les infrastructures et financer le développement du projet minier. Donc ce contrat permet à l’Etat congolais d’avoir des infrastructures qui sont financées en partie par la Gécamines et en partie par les entreprises chinoises qui renoncent à 65% de leurs bénéfices générés par l’exploitation minière ;
  8. Le service de communication du BCPSC aurait bien voulu que le Ministre de la Communication et Médias fournisse suffisamment des renseignements qui prouveraient que ce contrat a été mal négocié comme il l’a affirmé. S’il n’a pas confiance à l’inventivité et la performativité des congolais, il peut se référer à une étude qui a été menée par le Centre Carter entre les contrats classiques et le programme sino-congolais. Non seulement le centre Carter, il y a aussi la Banque Mondiale qui a mené une étude et a conseillé aux pays africains de prendre le modèle de la RDC dans le cadre de ce programme sino-congolais. Nous sommes un MODELE, soyons en fiers ;
  9. Nous pensons que cette coopération économique avec la Chine offre une opportunité à la RDC de poursuivre ce genre de partenariat qui ne présente aucune incompatibilité avec la poursuite du programme avec les institutions de Breton Woods, notamment la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International ;
  10. Le Bureau de Coordination et de Suivi du Programme Sino-Congolais assure le suivi de l’exécution de la convention de collaboration et ne gère pas l’argent. Les projets sont négociés entre l’Agence Congolaise des Grands Travaux « ACGT » qui est l’œil technique du Gouvernement et les entrepreneurs chinois. La partie congolaise ne gère pas l’argent et il n’y a aucun risque de détournement. Ceux qui ont l’art de la nuisance peuvent se tranquilliser ;
  11. Visiblement, Monsieur le Ministre de la communication a refusé de s’informer et de se former sur les procédures des financements des projets et les mécanismes de remboursement. C’est extrêmement grave pour un État dont le Ministre d’État devrait prêcher par une gouvernance d’exemplarité plutôt que forger une rhétorique mensongère fortement enflammée ;
  12. Le service de communication du BCPSC recommande vivement à l’Assemblée Nationale d’inviter Monsieur le Ministre d’État, Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement à proposer un autre modèle de partenariat meilleur que celui négocié avec la partie chinoise, étant donné que ses graves allégations jettent un discrédit sur le programme et portent un coup dur sur l’image des partenaires.

Fait à Kinshasa, le 09 Septembre 2020

Le Service de communication du BCPSC

 

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