Home Politique BIAC: La BCC accusée d’induire l’opinion publique en erreur pour maquiller son obstruction à l’exécution de la décision du Conseil d’Etat

BIAC: La BCC accusée d’induire l’opinion publique en erreur pour maquiller son obstruction à l’exécution de la décision du Conseil d’Etat

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Après la décision du Conseil d’Etat de désigner un expert-comptable indépendant comme gestionnaire de la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC), la Banque Centrale du Congo (BCC) est dos au mur. Plutôt que d’obtempérer à la décision de la plus haute cour administrative du pays, elle semble privilégier la voie du déni, tromperie et intoxication de l’opinion publique. A cet effet, elle s’est lancée dans une campagne médiatique sans précédent.

Après avoir placé la BIAC sous sa gestion depuis 2016 sans publier un seul bilan comptable ni les états financiers de synthèse comme exigé par la loi, le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Déogratias MUTOMBO a finalement donné raison aux Actionnaires qui, en novembre 2016, avaient décidé, conformément à la loi bancaire de la dissolution volontaire de leur banque aux fins de désintéresser tous les épargnants et créanciers sociaux de la BIAC eu égard à l’importance des éléments d’actifs. Du reste, laissés entre les mains des gestionnaires désigné par la BCC lors de la remise et reprise avec l’équipe de la BIAC.

Point n’est besoin de rappeler ici que lors de cette remise reprise, la Banque Centrale avait reçu des Dirigeants de la BIAC les actifs suivants :

  • Portefeuille crédit : 285.165.429,32 USD garantis par les hypothèques du 1er rang inscrites ou à inscrire sur 353 certificats d’enregistrement ;
  • Immeubles : 30 immeubles et 15 terrains ;
  • Charroi automobile : 95 véhicules dont plusieurs TOYOTA PRADO ou FORTUNER quasiment neufs, des véhicules de liaison ou remorques des sommes à travers les agences bancaires, etc… ;
  • Plusieurs autres biens meubles d’une valeur non négligeable, notamment les appareils distributeurs automatiques des billets, etc…

A la date de la remise reprise, l’ensemble des épargnants à désintéresser avaient environ 190.000.000 USD, outre les travailleurs et qu’avec les actifs existants, le passif devait être totalement apuré.

Curieusement, le Gouverneur de la Banque Centrale s’est opposé  farouchement à la décision de liquidation volontaire de la BIAC, pourtant conforme à l’article 56, alinéas 1er et 2 de la loi bancaire qui dispose que : « La dissolution d’un Etablissement de Crédit peut être volontaire ou forcée. La dissolution est dite volontaire lorsqu’elle est décidée par l’Assemblée Générale des Actionnaires, Associés ou Sociétaires de l’Etablissement de Crédit. Elle n’est acquise que si elle est adoptée par les deux tiers des actionnaires, Associés ou Sociétaires disposant du droit de vote et représentant au moins la moitié du capital social ».  

C’est dans ces entrefaites que les fonctionnaires de la Banque Centrale affectés à la BIAC continuèrent à saigner le patrimoine de celle-ci (NB : Frais de fonctionnement : 500.000 USD par mois), sans s’intéresser ni aux travailleurs qui accusent des arriérés de salaires de ± 20 mois pour les uns, ni à payer les épargnants.

« Au bout d’une gestion opaque de 52 mois, soulignent les Actionnaires dans leur requête au Conseil d’Etat, le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo a décidé de superposer la liquidation forcée à celle volontaire décidée par les Actionnaires ». Selon des sources proches des actionnaires, le but visé par le Gouverneur à travers sa démarche serait  d’éviter de faire un état des lieux sur ce que la Banque Centrale a reçu et ce qui reste à liquider !

C’est ce qui expliquerait l’agitation que l’on observe depuis un temps, jusqu’à accuser à tort de partialité la justice qui veut voir claire dans cette affaire à travers la désignation d’un expert-comptable indépendant qui doit faire auditer la BIAC. « Cette situation fait surement peur au Gouverneur MUTOMBO », tranche un expert.

L’incongruité de la démarche du Gouverneur de la BCC

Déogratias Mutombo, Gouverneur de la BCC. Ph. D.T.

Dans sa lettre sous références D.03/GOUV./n° 00398 du 22 mars 2020, le Gouverneur MUTOMBO a déclaré avoir décaissé du Trésor Public pour  «soutenir »   la BIAC une somme de 165 milliards de frais, soit à l’époque ± 165.000.000 de Dollars, alors qu’il n’existe aucune trace d’écriture comptable de la réception de cette somme à la BIAC.

Au contraire, des sources de la délégation syndicale de la BIAC renseignent que, le Gouverneur MUTOMBO n’a décaissé que 2.500.000.000 FC (2.500.000 USD) depuis 2016.

Et lorsque le Parquet Général veut enquêter pour connaître l’affectation et la destination de la somme de 165.000.000 USD, la justice est accusée de soutenir les Actionnaires soucieux de connaître la situation financière de leur Banque après 52 mois de gestion opaque et unilatérale.

« Nous osons croire que le Président de la République à qui toutes les parties se référent ordonnera un audit contradictoire pour faire éclater toute la vérité. Le Magistrat Suprême appuiera sans doute la démarche du Conseil d’Etat qui a désigné provisoirement un gestionnaire indépendant », déclare une source proche du dossier.

Elle conseille au Gouverneur de la Banque Centrale du Congo de produire les éléments réclamés par la justice à la place de chercher à vouloir soudoyer les autorités judiciaires (Cour de Cassation ou de la Cour Constitutionnelle) dans le but d’étouffer les enquêtes diligentées dans cette affaire.

E.Lowela/C.P.

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