
Nul n’ignore qu’en 2023, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi sera seul face à la population pour présenter son bilan du premier mandat à la tête de la République Démocratique du Congo. Ce jour-là, face à sa conscience et celle du peuple, Fatshi aura du pain sur la planche pour convaincre les congolais épris de la paix, de la stabilité économique et de la réalisation de ses différentes promesses visiblement chimériques. Déjà, le choix de ses lieutenants pouvant occuper les postes ministériels pour exécuter son programme pose problème. Le Premier Ministre Sama Lukonde se retrouve en face d’une pléthore des politiques connus du tube digestif, pour ne pas dire teintés d’un esprit égoïste.
Certes, l’erreur est humaine. On se trompe tous un jour. On ne peut pas ne pas se tromper. Et quand on croit apprendre de ses erreurs, on commet le plus souvent une erreur supplémentaire. C’est dire que Sama Lukonde, un technocrate qui avait fait ses premiers pas dans le gouvernement sous Matata, n’a pas droit à l’erreur pour s’embourber dans les aventures des politiciens qui se sont désintéressé du social des congolais depuis longtemps.
Et oui, en RD-Congo, on ne tire manifestement pas les leçons des erreurs du passé, et on a tendance à refaire la même chose, tout le temps. La question du poids des représentations hante les décideurs, particulièrement lorsqu’il s’agit de former le Gouvernement, de se distribuer les portefeuilles de l’Etat, dans la diplomatie, dans les institutions d’appui à la démocratie, dans la territoriale…Et parfois dans l’armée et la police, doit être dépassée. Car, la conséquence est que tout est paralysé, et rien, alors rien ne marche dans le pays.
Alors que le PM Sama Lukonde avait promis de former l’équipe gouvernementale dans un délai relativement court, le voici prendre tout le temps, comme s’il avait tout le temps. Sait-il au moins les conséquences de cette longue attente ? C’est la misère, ce sont des tueries dans l’Est qui se poursuivent, c’est des grèves dans les régies financières, pour ne citer que ça. Mais, la vérité, ce qu’il se trouve devant des choix qui l’embarrassent. Et plus on a de possibilités de choix, plus on a du mal à choisir. Trop de choix en arrive à paralyser la décision.
Jean-Michel Sama n’est pas acculé par l’absence de possibilités, mais au contraire par une abondance d’options qui finiront par le détourner de son objectif premier, celui de former une équipe réduite, un gouvernement de « Warriors », capable de relever les défis de l’émergence de la RDC. On risque d’avoir plutôt un Exécutif éléphantesque pour rien.
Et pourtant, le peuple congolais croupit dans la misère provoquée par ces mêmes politiques qui n’aiment pas les technocrates à la tête du Gouvernement. Trop d’unions en politique finies par désunir avec le temps. Avec l’Union sacrée, le peuple congolais risque de ne plus accepter les prétextes du genre « j’ai supporté beaucoup d’humiliations », « je suis bloqué par mes partenaires politiques » etc. L’essentiel est de répondre aux préoccupations du peuple.
Jules Ntambwe