
Alors que la population congolaise croupit dans la misère, le trésor public paie deux Premiers ministres. Sylvestre Ilunga, Premier ministre sortant et Jean-Michel Sama Lukonde, Premier ministre entrant sont pris en charge financièrement. Entre temps, la mise en place du nouveau gouvernement se fait toujours attendre.
C’est depuis près de quarante jours que l’actuel Premier ministre se la coule douce dans une somptueuse suite présidentielle de Kempiski Fleuve Congo hôtel où il passe ses journées à des rencontres politiciennes. Ces rencontrent i n’apportent visiblement rien comme réponse à l’épineuse question de l’amélioration du social des citoyens. Ce que l’on sait et c’est la triste réalité, c’est que ces négociations s’éternisent autour du partage des postes ministériels. Et, actuellement, les institutions publiques fonctionnent au ralenti, étant donné le moratoire du Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat fixant de restrictions sévères aux membres du gouvernement et aux mandataires publics.
Le Premier ministre sortant touche, sans doute, aisément son salaire et bénéficie d’autres avantages dus à son rang. La plupart de ses ministres eux, ne voient que de la poussière et de membres de leurs cabinets vaquent à d’autres activités, tellement ils galèrent. Un ministre a même confié à Alternance.CD qu’il n’est plus qu’un simple bureaucrate qui attend son salaire à la fin du mois. Et ce, depuis plus de cinq mois.
La situation est plus inquiétante dans les entreprises publiques où la forte présence des agents de la très médiatisée Inspection Générale des Finances (IGF) maltraite psychologiquement les agents et cadres et surtout les mandataires publics, peu habitués à rendre compte de leur gestion.
Les dépenses hautement honteuses (rémunération et fonctionnement de deux Premiers ministres) n’inspirent plus confiance à la population envers ses dirigeants, qui se livrent vainement dans des interminables pourparlers politiques sans se préoccuper de la souffrance accrue du citoyen Lambda. Pourtant, la loi des finances de l’exercice 2021 n’a prévu des dépenses de rémunération et de fonctionnement- que pour un seul Premier ministre. Seul Dieu sait d’où on tire l’argent qui sert à financer les rencontres VIP du nouveau Premier ministre.

Il y a donc lieu de se poser la question de savoir jusqu’où Félix Tshisekedi et ses deux Premiers ministres continueront à « manger » seuls sans le peuple. Qu’en-est-il du « peuple d’abord » ? Difficile de le savoir. Tout ce qu’on sait, c’est que la suite présidentielle qu’occupe Sama Lukonde coûterait un peu plus de 8000 USD par jour au Trésor public, sans compter la restauration et la boisson. Une addition salée pour un pays dont le salaire de base d’un fonctionnaire de l’Etat est presque l’équivalent du prix d’un repas du chef du gouvernement.
A ce stade, il ne serait pas méchant de déduire que le trésor public dilapide les billets bancaires dans le logement, consommation et autres besoins presque inutiles d’un Premier ministre qui ne sert apparemment à rien jusque-là. Le social tant exalté par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi Tshilombo, dès son accession au pouvoir, est loin d’être vécu comme l’on attendait.
Jules Ntambwe