Home Politique Gouvernement Sama Lukonde : Les principaux enseignements à retenir

Gouvernement Sama Lukonde : Les principaux enseignements à retenir

15 min read
0
0

Après deux mois d’une longue attente marquée par des rumeurs allant dans tous les sens, le Gouvernement d’Union Sacrée de la Nation est enfin là. Il a été publié ce lundi 12 avril 2021 au terme d’une énième séance de travail entre le Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo et le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde. Voici cinq points pour comprendre les enjeux de cette nouvelle équipe gouvernementale.

1. Partage des postes clés entre Tshisekedi, Katumbi, Bemba et dissidents du FCC

Le premier constat qui se dégage de la lecture de l’Ordonnance Présidentielle portant nomination des membres du gouvernement d’Union sacrée de la Nation est que les principales forces politiques membres de la nouvelle coalition majoritaire, à savoir l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi ;  Ensemble pour la République de Moise Katumbi ;  le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba et les dissidents du Front Commun pour le Congo (FCC)  se sont partagé les postes clés. D’abord les quatre vice-primature reparties comme suit :

-Vice-Premier ministrre, ministre de l’Intérieur, sécurité et Décentralisation, Daniel Aselo Okito (UDPS) ;

-Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala (Ensemble) ;

– Vice-Premier ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaiba (MLC) et ;

-Vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau (Dissidents FCC).

Dans la même logique, le giga ministère d’Etat en charge du Portefeuille a été octroyé à l’AFDC-A du Président du Sénat Modeste Bahati Lukwebo, qui l’a confié à Adèle Kahinda. L’Union pour la Nation Congolaise (UNC) de Vital Kamerhe conserve le Budget, confié cette fois-ci à son Secrétaire Général ai, Auimé Boji Sangara  alors que Moise  Katumbi a obtenu aussi le Ministère d’Etat au Plan, qui sera dirigé par Charles Mwando Nsimba.

Nicolas Kazadi, nouveau Ministre des Finances, avec le Président de la FIFA

Le parti présidentiel a réussi à s’adjuger le Ministère des Finances et s’est  débarrassé du ministre sortant des Finances, Sele Yalaghuli dont la rigueur gêne certainement. Ce ministère hautement stratégique sera dirigé par Nicolas Kazadi, ancien Ambassadeur Itinérant de Félix Tshisekedi dont on se souvient de la bourde qui l’a vu oublier l’attitude protocolaire lors des consultations présidentielles. Un pour un, Ensemble pour la République a de son côté obtenu le ministère des Transports et Voies de Communication, confié à Chérubin Okende, co-auteur de la pétition qui a emporté Jeanine Mabunda de la tête du Bureau de l’Assemblée nationale,   ce qui a ouvert grandement la voie à la mise en place de l’Union sacrée de la Nation.

2. Pas d’anciens faucons du régime de Kabila

Oubliez les Lambert Mende, Ngoy Kasanji, Jean-Charles Okoto et d’autres faucons du système Kabila. Bien qu’ayant intégré la nouvelle dynamique de l’Union sacrée de la Nation, ils ont été mis au placard. Pour l’ancien porte-parole du gouvernement par exemple, son regroupement politique, Alliance CCU et Alliés est représenté dans ce gouvernement par Madame Karume, une  inconnue du grand public nommée ministre des Relations avec le parlement.

Plus chanceux, Jean-Pierre Lihau, quoiqu’ayant occupé les fonctions de Directeur de cabinet de l’ancien Président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a été nommé. Il en est de même de Julien Paluku qui, bien qu’ayant été gouverneur du Nord-Kivu durant plusieurs années sous Kabila, semble avoir réussi à convaincre le Chef de l’Etat qu’il a adhéré véritablement à sa nouvelle vision.  

Seul membre de ce groupe qui fait exception, Pius Mwabilu, autrefois ultra Kabiliste, a réussi sa métamorphose en Tshisekediste. Pas étonnant quand on se rappelle qu’il était le premier membre du gouvernement issu du FCC à avoir pris officiellement position pour l’Union sacrée de la Nation. Le courage paie.

 3. Quelques ministres maintenus ou permutés

Didier Mazenga, Ministre de l’Intégration régionale

En voyant la composition de ce gouvernement, on comprend qu’en politique, il y a un écart entre ce qui se dit publiquement et ce qui se fait lors des négociations politiques. Sinon, Didier Mazenga n’allait pas être maintenu dans le gouvernement après le scandale qu’il a signé récemment en attribuant irrégulièrement le marché d’achat des wagons de la SCTP Sa à la société Sokin, s’attirant au passage la colère du Chef de l’Etat. a la surprise générale, ce cadre du Palu aile Willy Makiashi quitte le ministère des Transports et Voies de Communication pour celui de l’Intégration régionale. La politique a ses réalités.

Jean-Lucien Busa, Pius Mwabilu, Julien Paluku,  José Mpanda et Aimé Molendo Sakombi  ont été reconduits à leurs fonctions respectivement de Ministre du Commerce Extérieur, Ministre d’Etat en charge de l’Urbanisme (amputé de l’habitat), ministre en charge de l’Industrie,  Ministre en charge de la Recherche Scientifique et Ministre des Affaires foncières.

 De son côté, Irène Esambo a été reconduite au poste de ministre délégué chargée des personnes vulnérables. Il y a aussi Eustache Muhazi, qui quitte le ministère des Hydrocarbures pour celui des PME.

4. Félix Tshisekedi récompense ses fidèles

Didier Budimbu, Vice-ministre de l’EPST sortant obtient une promotion dans le gouvernement en devenant titulaire aux Hydrocarbures. Comme lui, l’ancien Directeur de cabinet ai du Président de la République, Eberande Kolongele quitte son poste de Directeur de Cabinet adjoint du Chef de l’Etat pour diriger le ministère stratégique du Numérique.

Yves Bonkulu, ministre sortant du Tourisme est permuté au ministère de la Jeunesse alors que madame Nana, une fidèle collaboratrice de Félix Tshisekedi se rapproche davantage de son chef en devenant Ministre près le Président de la République.

5. Des compétences sures

Christophe Lutundula, nouveau chef de la diplomatie congolaise

L’une des particularités de la nouvelle équipe gouvernementale est que la plupart de ses membres sont réputés compétents et leur intégrité morale ne souffre d’aucune contestation. C’est le cas du Vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula dont la population  ne garde que de bons souvenirs d’abord d’un magistrat impartial et intègre, ensuite d’un parlementaire chevronné, qui ne s’est jamais compromis durant sa longue carrière. D’ailleurs, on classe l’élu de Katako-Kombe dans la province du Sankuru dans la même catégorie avec le regretté feu Henri-Thomas Lokondo.

Sa nomination aux affaires étrangères est une bonne nouvelle pour les diplomates congolais à l’étranger après tout ce qu’ils ont supporté comme galère ces derniers mois.

 La nomination de Mohindo Zangi, un autre parlementaire bien côté dans l’opinion, au poste de Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire est une bonne nouvelle pour ce secteur.

 D’autres personnalités dont la nomination suscite l’admiration de la population envers le nouveau gouvernement sont entre autres, Modeste Mutinga (Ministre des Affaires Sociales), en remplacement de Steve Mbikayi, qui n’a pas obtenu la confiance de Sama Lukonde en dépit de ses bruits dans les médias et ses voyages aux allures d’une campagne électorale ; Patrick Muyaya (Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement) ; Charles Mwando (Ministre d’Etat au Plan) ; Guy Loando (Ministre d’Etat en charge de l’Aménagement du territoire) pour ne citer que ceux-ci.

Par ailleurs, le Gouvernement Sama Lukonde est composé en 80% des nouvelles figures et en 27% des femmes. La moyenne d’âge de ses membres est de 47 ans et ses priorités sont la sécurité, la santé, l’enseignement, la justice, l’agriculture, la relance économique, le processus électoral, les infrastructures et le Numérique.

RD44

Load More Related Articles
Load More By Admin
Load More In Politique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Check Also

Levée du moratoire sur la peine de mort: Amnesty International fustige un pas en arrière pour la RDC

Amnesty International s’oppose à la levée du moratoire sur la peine de mort décidée …