Home Politique La « dîme » des gouverneurs : Un piège pour le VPM Daniel Aselo

La « dîme » des gouverneurs : Un piège pour le VPM Daniel Aselo

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Peu connu du grand public à l’exception de quelques cadres et militants de l’UDPS, Maitre Daniel Aselo Okitankoy a pris officiellement possession des bureaux du ministère de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, mardi 27 avril 2021. Sa nomination pour prendre la succession de Gilbert Kankonde, un autre autre cadre du parti présidentiel, le met dans une posture délicate.

Entre imprimer sa propre marque et imiter ce que son prédécesseur faisait, notamment dans la gestion des crises institutionnelles dans les provinces, il doit faire le choix.

En prenant ses fonctions, le nouveau Vice-premier ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières s’est engagé notamment à poursuivre le travail de la restauration de l’autorité de l’État à travers la République. Il a pris l’engagement entre autres de combattre l’insécurité et les embouteillages à Kinshasa et à Lubumbashi et de remettre de l’ordre dans les instituons provinciales ainsi que la territoriale.

Quand on pose au congolais Lambda la question de savoir ce qu’il a retenu du passage de Gilbert Kankonde au gouvernement, c’est son inertie, mieux sa complicité avec certains gouverneurs en conflit avec les assemblées provinciales qui prend le dessus sur ce qu’il a à présenter comme bilan.

On se souvient de ses décisions de réhabiliter certains gouverneurs après leur déchéance par les assemblées de leurs provinces respectives.

Au sein même de l’UDPS, l’ancien numéro deux du gouvernement occupe l’une des deux premières places des ministres que l’on accuse de s’être mis pleines les poches et d’avoir oublié le parti. A tort ou à raison, Gilbert Kankonde traîne la réputation d’un Vice-premier ministre de l’Intérieur dont la signature se négociait à vil prix.

Une source interne renseigne qu’il était en partie responsable de l’instabilité actuelle des institutions provinciales par le fait qu’il aurait eu du mal à dire non aux tentations de certains gouverneurs de le corrompre. Une pratique visiblement héritée de la Kabilie.

Dans le Grand Kasaï par exemple, un ex gouverneur confie à qui veut l’entendre qu’il a signé l’acte de sa déchéance le jour où il n’était pas en mesure d’envoyer la dîme mensuelle, entendre par là, une sorte de corruption institutionnalisée, au VPM Kankonde.

Ce qui fait qu’au terme de deux ans d’exercice, ce désormais ancien ministre soit considéré comme n’ayant pas été à la hauteur.

Daniel Aselo devant ses responsabilités

Selon des analystes éclairés, le nouveau patron de l’intérieur, sécurité et décentralisation doit éviter de se faire dompter par les gouverneurs de provinces s’il veut réellement mettre fin à l’instabilité des institutions provinciales.

Ce natif de Lodja dans le Sankuru est appelé à prendre de dispositions pour que les chefs des exécutifs provinciaux membres ou proches de l’UDPS n’aient pas le sentiment que leurs éventuelles bêtises seront entérinées par lui.

Heureusement que ses proches décrivent Me Daniel Aselo comme un homme de principe, rigoureux et strict. Reste à savoir si les mannes venant des provinces ne vont pas diluer la teneur de sa rigueur et lui faire oublier ses principes, le temps de son passage au gouvernement.

RD44

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