Home Politique Légèreté et immoralité : Ces stéréotypes qui font mal aux femmes journalistes congolaises

Légèreté et immoralité : Ces stéréotypes qui font mal aux femmes journalistes congolaises

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L’accès à l’information est et reste un défi majeur dans le travail des journalistes Congolais. A l’instar des hommes, certaines femmes journalistes s’illustrent par la qualité de leur travail et construisent leur carrière au prix d’efforts et sacrifices.

Dans certains milieux, le succès de certaines femmes leur attire des ennuis et suscite de la médisance. Des mauvaises langues font le raccourci intellectuel en les étiquetant de tous les maux.

En marge de la journée mondiale de la liberté de la presse, Alternance.cd s’est intéressée au rôle et défis des femmes journalistes à travers la parité et toutes les lois en leur faveur.

Certes, les femmes journalistes congolaises continuent à jouer leur rôle de récolter, traiter, diffuser, former et divertir.

Mais, beaucoup reste à faire non seulement sur les questions qui touchent directement la femme, mais aussi, sur tout ce qui peut contribuer au développement du pays. Car, elles sont peu, les femmes journalistes qui s’imposent ou qui ont des responsabilités dans les entreprises de presse en République démocratique du Congo.

Sans complexe, la femme journaliste devrait certainement jouer le même rôle que les hommes.

Pour Berro Matanda, journaliste à la radio Top Congo FM, avec toutes les mutations que la RDC vit actuellement à l’exemple de la mondialisation, la femme journaliste est appelée à pousser plus loin sa réflexion afin de lui permettre d’atteindre un certain niveau, qui va lui donner une certaine valeur, mieux, atteindre la parité entre homme et femme.
« Que cette célébration pousse la femme journaliste à changer son image ternie je cite « les femmes journalistes sont des femmes légères ». A travers un travail bien fait, basé sur la sensibilisation, la connaissance de nos droits, la dénonciation de certains faits tout en restant objectives, la femme journaliste pourra valoriser son métier », soutient-elle.

Halte au harcèlement sexuel

Contrairement à tous les stéréotypes dont les femmes sont victimes, il y a lieu de souligner qu’il y a des femmes journalistes qui ont été victimes de harcèlement sexuel. « Généralement, les femmes journalistes n’ont pas l’accès facile à l’information. Si une femme journaliste appelle une source pour avoir l’information, cette source tient coûte-que-coûte à voir la journaliste que de donner l’information. Plus souvent, ça débouche sur le harcèlement sexuel. Cela devient un défi majeur à travers notre métier », révèle Judith Assina, journaliste à la radio Sveinmediab.info basée à Bukavu.

Jenny Kilele, journaliste à Numerica TV, estime de son côté, que les défis se situent à trois niveaux, à savoir, politique, sociétale et la ligne éditoriale.

S’agissant du niveau politique, beaucoup de journalistes congolais ont brisé la barrière entre l’observation et la participation au jeu politique. A la recherche de la survie quotidienne auprès des acteurs politiques, dans une société où la politique est l’un des métiers les mieux rémunérés, ils ne sont plus l’église au milieu du village.

Ainsi, au nom de l’argent, des journalistes s’approprient les adversités politiques et font se chargent des adversaires de leurs bienfaiteurs sur les plateaux de télévision, colonnes des journaux, studios de radios et surtout dans les médias en ligne. C’est dire que les journalistes congolais, dans leur grande majorité, ne sont plus libres dans leur travail.

Au niveau sociétal, à l’heure actuelle, les journalistes adorent le populisme et sont engagés dans une sorte de course au vedettariat, ce qui fait que beaucoup se soucient peu ou pas du tout de la vérification des informations, pourtant essentiel au travail journalistique. Par conséquent, l’on se livre aux fake news.

Quant à la ligne éditoriale, les patrons de presse, amis des politiciens pour la plupart, dictent aux journalistes des orientations. Celles-ci ne sont malheureusement toujours pas conformes à l’éthique et déontologique journalistique.

Une ancienne journaliste d’un quotidien paraissant à Kinshasa se souvient que son ancien patron lui dictait des titres à placer à la Une, « parfois sans rien fournir comme contenu de l’article ».

Par ailleurs, Justine D., ancienne journalistique dans une grande chaine de télévision de la place se souvient des « attouchements sexuels » dont elle faisait l’objet de la part de son ex chef.

Elle affirme avoir gardé le silence pour « ne pas perdre les avantages » que lui accordait son ex patron, essentiellement en l’envoyant auprès des opérateurs politiques. Là aussi, elle reconnait avoir eu des « aventures qui ont tourné court ».

Jules N./R.D.

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