Home Politique Recensement général de la population : Vers un bras de fer inévitable entre Daniel Aselo et Eberonde Kolongele

Recensement général de la population : Vers un bras de fer inévitable entre Daniel Aselo et Eberonde Kolongele

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Le Ministre du Numérique, Prof Eberande Kolongele ne prend pas le devant dans le processus du recensement général de la population. Mais au-delà des apparences, il est loin de jouer les seconds rôles. Au contraire, il est le membre du gouvernement le plus impliqué et le mieux informé dans les moindres détails. Au risque de grignoter les attributions du Vice-premier ministre de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Daniel Aselo.

Le ministère du numérique fait partie de la commission interministérielle mise en place pour identifier les besoins en vue de mettre à la disposition du gouvernement un cahier des charges pour le recensement. ( Pour des informations complémentaires sur ce sujet, lire notre article Recensement général de la population : Cette fois-ci ça va vite et c’est calme!)

Voici certaines vérités parmi tant d’autres que peu de congolais savent sur le rôle que joue et jouera le ministre du numérique dans le processus du recensement général de la population et qui risque de le mettre en conflit avec son collègue de l’intérieur.

  1. Le 05 mars 2020, le vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaire coutumières avait signé l’arrêté portant création du comité national de suivi de la réalisation d’une étude de faisabilité du plan national numérique à l’horizon 2025. Objectif: création d’un registre national de la population. A l’époque Directeur de cabinet adjoint du Chef de l’État, c’est Eberonde Kolongele qui aurait dicté le contenu et même les termes de l’ arrêté à l’ancien VPM Gilbert Kankonde, UDPS comme lui et incompatible avec l’encombrant ex- Directeur de cabinet Vital Kamerhe.
  2. Devenu Directeur de Cabinet ai, c’est le Professeur Eberonde Kolongele qui aurait été à la manette en septembre 2020, pour l’octroi du marché de la réalisation de l’étude de faisabilité du SNID à Ernst and Young RDC, un cabinet-conseil international à la réputation sulfureuse car épinglé dans plusieurs montages financiers douteux et cité dans « Panama papers ».
  3. Accusé par la presse dont alternance.cd comme ayant facilité l’obtention de ce marché, le Conseiller spécial du Chef de l’État en charge du numérique, Dominique Migisha répondra qu’il a agi dans ce projet « en tant que membre du Comité National du Suivi pour le compte du Cabinet du Chef de l’État ». Or, c’est le Directeur de Cabinet qui engage le cabinet du Chef de l’État.
  4. Dans un communiqué, l’Office National de l’Identification de la Population (ONIP) avait fustigé le fait que dans les discours du lancement du SNID, le cabinet Ernest &Young se proclamait avoir pour mission d’identifier et de délivrer la carte d’identité aux congolais. Certaines sources avaient ensuite affirmé que les dirigeants de l’ONIP auraient été sermonné par le Professeur Eberonde Kolongele sous le silence complice de l’ex VPM de l’intérieur, Gilbert Kankonde.
  5. Les démarches entreprises par l’ONIP pour obtenir les frais de fonctionnement, sans parler des frais pour procéder à l’identification de la population auraient été bloquées à la présidence de la République. Là aussi, c’est encore le nom du Professeur Eberonde Kolongele qui a plané même si aucun dirigeant de l’ONIP ne pouvait prendre le risque de le citer.
  6. Après sa visite au siège de l’ONIP, l’actuel VPM de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Daniel Aselo a promis de mener le lobbying auprès du gouvernement pour obtenir les fonds nécessaires pour le fonctionnement de cette structure publique chargée de l’identification et de la délivrance de la carte d’identité aux congolais. Aux dernières nouvelles, sa démarche n’aurait pas plu au Professeur Eberonde Kolongele, devenu ministre du numérique. En cause, la volonté qu’on prête à ce dernier, à tort ou à raison, de piloter le recensement général de la population étant donné que le SNID est sous tutelle de son ministère. En clair, le Vice-premier ministre de l’intérieur risque de ne pas avoir une main mise sur le processus du recensement général de la population, pourtant relevant de ses attributions. Daniel Aselo sera-t-il en mesure de protester? En tout cas, ça sera très osé pour lui.

Par ailleurs, au-delà de son caractère politique, le recensement général de la population représente un enjeu financier énorme pour le gouvernement. Pas donc étonnant que le ministère du numérique, dirigé par un des plus proches collaborateurs du Président de la République soit impliqué du début à la fin.

ALT.

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