Home Politique Sankuru-Mukumadi : Deux ans de gâchis et de reculade (Tribune d’Alfred Mote, analyste politique)

Sankuru-Mukumadi : Deux ans de gâchis et de reculade (Tribune d’Alfred Mote, analyste politique)

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20 Juillet 2019-20 Juillet 2021, ça fait exactement deux ans depuis l’orée de la descente aux enfers de la province du Sankuru, province d’origine du Héros national de la République Démocratique du Congo, Patrice Emery Lumumba, avec l’avènement à sa tête, dans les circonstances somme toute funestes, maussades et non catholiques, de Joseph Stéphane Mukumadi. Deux ans de guerre fratricide, éclairant chaque jour un peu plus sur ce qui se cache derrière les attaques verbales des fantastiques obnubilés par l’ivresse de l’ignorance contre les  »sensés » ; deux ans de rétrograde causés par l’absence du véritable leadership provincial éclairé et aguerri. Deux ans de crise interinstitutionnelle, de reculade, de sur-place, des milliers de vies détruites, une province ravagée, des espoirs rouillés, des milliers de dollars dilapidés pour rien !

C’est dans ce contexte que les pro mokumadistes, extasiés par le trop plein du pouvoir, alors dépourvus d’yeux pour opérer l’introspection et, comme dans les forteresses d’Hérode Antipas l’antique, ils osent sans vergogne défendre un bilan largement positif dont ils connaissent seuls les réalisations, sur les deux ans de Mukumadi comme « Gouverneur » du Sankuru. C’est à croire que ces fêtards qui, sans gêne, sabraient du Champagne sur les réseaux sociaux venaient vraiment d’une autre planète ou sont complètement déconnectés de la réalité à force de vociférer à nos oreilles le fameux slogan creux :  « Wolo weko »(On est plus fort), à la limite du ridicule comme s’il ne leur restait plus aucun sens de la dignité.

D’aucuns croient que la description de la stratégie d’instrumentalisation de causes droits-de-l’hommistes à des fins de manipulation de l’opinion, de la censure de la vérité, de la chute de niveau de l’éducation, de la désinformation médiatique, etc, s’appliquent mieux au leadership Mukumadi au Sankuru à la virgule près. Et pour cause : le spectre du roi petto fait croire à Mukumadi que l’ «empire Sankuru » désigne une alliance d’intérêts des « fondés de pouvoir » à qui il faut régulièrement donner une obole en sacrifiant la population. Même la politique n’est pas un art de la laideur !

Plus tôt nous reconnaîtrons que ces errements et bien d’autres semblables sont les éléments disparates d’une guerre menée contre nous, Sankurois et sankuroises, mieux nous saurons l’air que nous respirons et l’eau dans laquelle nous nageons. tôt nous replacerons ces égarements dans leur contexte historique, plus facilement nous saisirons la gravité de notre situation. Étant donnée la vitesse inquiétante à laquelle cette guerre évolue dans la mauvaise direction, il faut considérer que ces circonstances sont très proches de la catastrophe.

Le Sankurois Lambnda d’aujourd’hui en est venu à se sentir un peu comme spectateur sourd au dernier rang… Les affaires publiques n’étant en rien ses affaires. Elles sont pour la plupart invisibles. Elles sont menées dans des centres éloignés, dans les coulisses, par des puissances anonymes. Le Sankuru se meurt dans l’indifférence totale du gouvernement central faisant les choux gras des affairistes patentés qui se prennent pour le nombril du monde. Quel gâchis !

Aujourd’hui plus que jamais, l’on réalise dans l’opinion que Mukumadi a perdu sa « chance surnaturelle». Son pouvoir et son autorité comportaient , en effet, un élément magique, à savoir la conviction selon laquelle il pouvait peut être faire mieux, le bénéfice du doute est devenu une illusion. Tout cela est bel et bien fini ; en cause, la perte du socle sur lequel il aurait pu fonder ses succès : la compétence. La source de l’incompétence s’appelle corruption, et la corruption est ici intégrée au système politique Mukumadi par la pratique ultra-clientéliste du partage du pouvoir, qui a permis à ses affidés de s’entre-étriper et de gouverner sans se soucier de compétences ou de volonté populaire. Le problème est aggravé par un autre principe politique ultra-progressiste intégré dans la pratique de la mauvaise gouvernance. Au Sankuru, la recherche d’une majorité parlementaire acquise à Mukumadi ne se fait pas par la formation de coalitions mais selon une logique qui ne répond à aucune cohérence politique et qui met à profit de calculs politiciens et de recherche de compagnons, si « étranges » soient-ils.

Face à l’excès et les dérives autoritaires qui ont élu domicile au Sankuru depuis deux ans, il faut afficher un mépris souverain et un flegme indémontable devant cette provocation puérile qui rappelle les fanfaronnades cycliques dont sont désormais familiers les tenants actuels du pouvoir au Sankuru, tartarinades qui ne tarderont pas à se retourner contre Mukumadi ainsi qu’on l’a vu dans ses déboires récurrents avec l’Assemblée provinciale du Sankuru. Mieux encore dans la multiplication des incidents survenus lors de la dernière tournée en faveur des vacances parlementaires entamées par le député national et autorité morale de la « Convention des Congolais Unis,CCU », Lambert Mende, leader politique incontesté du pays dont Mukumadi voulait saboter la venue au Sankuru. En effet, la garde rapprochée de Mukumadi s’en est pris vertement à l’avocat Okito dont le véhicule a eu le malheur de tomber en panne au passage du cortège du « Tout puissant » Mukumadi dans l’espoir de faire réagir les adeptes de Mende. Battu à mort par les hommes à tout faire de Mukumadi, l’avocat Okito reste détenu pour la pompeuse infraction d’être tombé en panne au passage de Mukumadi.

À vrai dire, ce qui doit être fait, en revanche, c’est se décider à régler une fois pour toutes le problème du Sankuru sur la base des enseignements tirés des conflits asymétriques récents ou en cours entre les institutions provinciales.

FATSHI enfariné

Parachuté à la tête de la province du Sankuru, Mukumadi s’est efforcé a embobiner l’Union pour la démocratie et le progrès social,Udps du président de la République, Félix Tshisekedi dont il se proposera de défendre les intérêts au Sankuru. C’est ainsi qu’on le verra se pavaner au Sankuru avec le drapeau de l’Udps et l’effigie du chef de l’État. C’était la meilleure trouvaille pour Mukumadi de mêler le nom de FATSHI à ses multiples turpitudes. C’est ainsi que les deux VPM Udps qui se sont succédé au Ministère de l’Intérieur jusqu’à présent ont semblé jouer le jeu. Peine perdue ! À son actif,Mukumadi créera davantage un sentiment de désamour entre la population du Sankuru et le président de la République à qui les Sankurois ne pardonnent pas son soutien réel ou supposé à Mukumadi.

Toutes les interpellations de l’Assemblée provinciale, du caucus des députés et sénateurs du Sankuru, de la société civile, des autorités coutumières et de la population à l’endroit du chef de l’État riment toutes avec la logique de vouloir débarrasser le Sankuru de ses parasites. À l’approche des échéances électorales prévues en 2023, le Sankuru rouspète et se résigne. Fatshi est interpellé.

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