Home Politique La faillite guette TRANSCO : Le gouvernement Sama Lukonde appelé urgemment à la rescousse

La faillite guette TRANSCO : Le gouvernement Sama Lukonde appelé urgemment à la rescousse

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Seule société de transport en commun qui affiche le tarif le moins cher en République Démocratique du Congo, la société des transports au Congo(Transco) fait face à d’énormes difficultés. Elle risque de ne pas avoir de la trésorerie nécessaire pour honorer certains de ses engaments, notamment envers son personnel. Pour cause, le moindre coût de transport qu’elle affiche, 500 francs congolais, soit 0,25 USD la course, lui permet certes de réaliser son objet social mais pas de supporter ses charges. L’intersyndicale est monté au créneau pour appeler l’État à s’occuper de ses engagements, notamment les fonds de roulement et la subvention d’équilibre.

L’acquisition des 440 nouveaux bus SCMT Volvo, en février dernier, a apporté un ouf de soulagement à TRANSCO, la plupart des 500 bus achetés au lancement de l’entreprise en 2013 étant tombés en panne.

Pour desservir les habitants de la capitale, cette société publique exploite 28 lignes urbaines sur lesquelles elle a relancé ses bus. Gros soucis : le découragement commence à s’installer dans les rangs des cadres et agents suite à l’irrégularité du paiement du salaire et des primes.

A la différence des conducteurs des transports en commun privés qui ont récemment paralysé les activités à Kinshasa en décrétant une grève dite « sans préavis », les agents de Transco ne se sont pas trompés de cible. Vendredi 23 juillet 2021, le Vice-président de l’intersyndicale, Nelson Mudiwamba a porté leur voix auprès du Directeur Général ai Bongi Blackson, pour que ce dernier plaide leur cause auprès du gouvernement.

« Il y a de revendications des travailleurs que nous avons amenées à l’employeur. Il y a un réel problème depuis l’arrivée des nouveaux bus: celui de fonds de roulement. Ce problème est venu s’ajouter à celui de la subvention d’équilibre auquel Transco est confronté depuis sa création en 2013 », a-t-il dit au sortir de l’audience.

Il a invité le gouvernement à prendre ses responsabilités car, « Transco ne peut pas se prendre en charge » au regard du tarif fixé pour le transport.

C’est quoi le problème réel ?

En clair, l’intersyndicale de Transco rappelle au gouvernement d’apporter régulièrement son appui financier sous forme des subventions d’équilibre en vue de compenser le tarif social appliqué. Cet appui tant attendu servira entre autres à l’achat de pièces de rechange ou encore à la paie des arriérés de salaires et primes.

Mais certains diront que Transco fait des recettes et que par conséquent elle pourrait supporter toutes ces charges. « Faux! », retoquent unanimement tous les experts dans le domaine de transport interrogés.

Ils affirment que Transco travaille actuellement à perte et que si rien n’est fait par l’État dans le sens du respect de ses engaments, cette entreprise risque de rejoindre ses aînées telles que STUC( Société de Transport Urbain du Congo) et City-Train au cimetière des sociétés tombées en faillite.

Tenant compte de tous les paramètres (distance, confort, sécurité, concurrence, etc), des spécialistes soutiennent qu’une course chez TRANSCO devrait coûter en moyenne 2000 CDF, soit 1 USD par ligne.

Avec le prix social de 500 CDF, soit 0,25 USD payé actuellement par le client par course et les 300 FC que prend en charge l’État à travers le carburant, le manque à gagner est d’environ 1300 CDF, soit 73% du prix équivalent à celui pratiqué sur terrain comparativement à la concurrence.

Lire aussi RDC : Transco pleinement engagé dans l’extension de ses activités de transport en commun à travers le pays

Selon la convention collective et d’autres textes qui régissent le fonctionnement de TRANSCO, c’est l’Etat qui doit compenser ce manque à gagner par la subvention d’équilibre.
Malheureusement, selon le Vice-Président de l’intersyndicale, le paiement de cette subvention pose problème depuis la création de la société des Transports au Congo.

Le comble, les recettes de Transco ont été très affectées par les mesures prises par les autorités sanitaires et l’Hôtel de ville de Kinshasa dans le cadre de la riposte contre la 3 ème vague de Covid-19. A titre illustratif, les bus circulent avec moins de 50% de leur capacité d’accueil et ne peuvent plus respecter l’horaire de travail habituellement de 04 h 00 à 23 h 00 à cause du couvre-feu.

Le gouvernement doit agir

Tout en saluant les efforts fournis par le gouvernement de la République, qui a acheté récemment des nouveaux bus et les efforts fournis par le comité de gestion pour maintenir la situation sous contrôle malgré les difficultés sus-evoquées, des experts estiment qu’il n’y aurait que deux solutions pour éviter à Transco une faillite.
Soit le gouvernement prend ses responsabilités en payant régulièrement les fonds de roulement et la subvention d’équilibre, soit il autorise la révision du tarif à la hausse.

Dans l’une comme dans l’autre hypothèse, le gouvernement Sama Lukonde est appelé à agir vite, très vite, pour sauver la seule entreprise publique qui rend service au public, à perte sans demander trop à l’Etat.

RD44

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