La reconnaissance de l’Université Notre-Dame de Tshumbe (UNITSHU) par le Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU), parmi les universités viables pour organiser les études de médecine en République Démocratique du Congo ne devrait pas occulter les problèmes que rencontre cette université, basée dans la Province du Sankuru.
A travers la note circulaire n°003, datée du 17 septembre 2021, le Ministre de l’ESU, Muhindo Nzangi Butombo a, sur base du rapport de l’Ordre national des médecins présenté et adopté lors des travaux des états généraux de son secteur, tenus à Lubumbashi du 10 au 14 septembre 2021, publié les 16 universités autorisées à organiser le recrutement des étudiants en médecine.
Les universités retenues sont: l,Université de Kinshasa, l’Université de Lubumbashi ; l’Université de Kisangani ; l’Université Catholique de Bukavu; l’Université Protestante du Congo; l’Université Évangélique en Afrique ; l’Université de Kikwit; l’Université officielle de Bukavu; l’Université de Goma; l’Université Catholique de Graben; l’Université Kongo ; l’Université de Mbandaka; l’Université Libre des pays de Grands Lacs ; l’Université officielle de Mbuji-Mayi et l’Université de Tshumbe.
Petit souci: la dernière Université citée ci-haut semble réunir les conditions d’un établissement de pacotille. Plusieurs problèmes sont à relever dont la nomination, l’année dernière, d’un bibliste au poste stratégique de Secrétaire Général Académique.
Depuis, les beaux bâtiments nouvellement construits cachent un enseignement au rabais, aggravé par des prêtres aux qualifications douteuses bombardés assistant et dispensant les cours par la seule évocation de la sainte vierge Marie.
Ainsi, il n’est pas étonnant de rencontrer dans cette université, un prêtre formé en théologie, dispenser des cours en médecine ; un licencié en oeucuménisme dans une université italienne, de surcroît Curé d’une paroisse catholique, enseigner sans vergogne le cours d’anthropologie.
Il y a aussi, et c’est très grave, un prêtre, qui se permet de dispenser le cours de Logique par le fait qu’il a fait trois ans de philosophie dans un grand séminaire. Ce qui est l’équivalent d’un graduat, encore faudra-t-il que son diplôme soit homologué comme tel.
« Pourtant, regrette un Directeur au Secrétariat général de l’ESU, des professeurs, CT et assistants, aussi compétents que intègres, sont bien présents sur place à Tshumbe, à Lodja et à Kinshasa ».
Un comité de gestion anormalement constitué
Un professeur visiteur a confié à alternance.cd que le « seul critère de sélection des professeurs à l’UNITSHU est d’être dans les bonnes grâces de l’abbé Secrétaire Général Académique ».
Et de poursuivre, que « le Recteur et le Secrétaire Général Administratif laisseraient perdurer par peur de mettre leur boulot en danger ».
Pour ceux qui l’ignorent, l’Université de Tshumbe, est l’une des rares universités de la RDC, si pas l’unique, à avoir anormalement un Professeur Ordinaire occupant le poste de Recteur, un Professeur Associé occupant le poste de Secrétaire Général Académique et un Professeur Ordinaire assumant les fonctions de Secrétaire Général Administratif.
« Ce sont des choses qui peuvent arriver, mais le plus souvent quand on dirige avec sentiments. Si aujourd’hui, la faculté de médecine a échappé à la fermeture, demain, à cette allure, l’UNITSHU risque de se transformer en un prolongement du diocèse de Tshumbe, où la qualité de prêtre sera la condition sine qua none pour être admis comme Professeur, CT ou assistants, quels que soient son niveau intellectuel et sa qualification», prévient un Professeur qui se dit déçu de ce qu’il présente comme « le manque d’humilité et d’honnêteté scientifique de prêtres » qui gèrent cette université.
Jean Pérou Kabouira
