L’un est ministre provincial des Transports et Voies de Communication et l’autre Gouverneur de la ville de Kinshasa. Si la logique veut que tous les membres du gouvernement provincial soutiennent indiscutablement toutes les actions du gouverneur, cela ne semble pas être le cas pour le ministre provincial précité. On vous explique tout.
Le projet Kin Bopeto, initié par le Gouverneur de Kinshasa contraste avec la salubrité constatée à travers la ville. Le mauvais état des routes et les montages des immondices qui jonchent presque partout ne plaident pas en faveur du premier citoyen de la Ville de Kinshasa. Un membre du gouvernement provincial, en l’occurrence le ministre des Transports et Voies de communication, est accusé de travailler contre Kin Bopeto. En cause, il est suspecté d’entretenir un réseaux de personnes qui se présentent comme étant des « agents du transport ».
Ces derniers rationneraient des conducteurs des véhicules, qui seraient devenus leur véritable champs, subissant toutes sortes des tracasseries routières.
Certains taximens notent que les tracasseries dont ils se disent victimes sont perpétrées avec la bénédiction du Ministre provincial des Transports et voie de communication, Amos Mbokoso et ses agents.
Leur mode opératoire est marqué, d’après les chauffeurs interrogés, par des interpellations intempestives, fantaisistes pour la plupart ; intrusion dans les véhicules et disputes du volant. Des comportements déviants qui occasionnent malheureusement des accidents, parfois mortels.
Il y a aussi des amendes transactionnelles fantaisistes, sans remise des preuves de payement, même dans les bureaux, avec comme conséquence le coulage criant des recettes de la ville; le recours aux non agents, recrutés souvent parmi les sportifs, sans déontologie administrative ; des contraventions imaginaires dans le but de rançonner les taximans; extorsion des clés de contact etc.
Une association des conducteurs hausse le ton
Face au silence apparemment complice de son ministre provincial des Transports, c’est Gentiny Ngobila qui voit son vaste programme Kin-Bopeto être saboté chaque jour.
Face à cet état de choses, des taximans affiliés à l’Association sans but lucratif ‘’Action pour la Protection des chauffeurs-taximans »(APROCHAT Ong/Asbl) ont dressé, dans un mémorandum adressé au gouverneur de Kinshasa, un tableau sombre des tracasseries routières.
Une œuvre selon cette structure, des agents publics principalement ceux de la division urbaine des transports et assimilés ainsi que les éléments de différentes unités de la police, largués sur les artères principales de la ville.
« Et pourtant, font-ils remarquer, les chauffeurs-taximans exercent un métier noble, souvent sous-estimé, alors qu’ils contribuent de manière considérable au développement socioéconomique du pays, à la création des richesses, en ce que l’impact de leur rôle n’est pas à démontrer ».
A Kinshasa, ils évoluent dans un environnement difficile, marqué notamment par le mauvais état des infrastructures routières; l’absence criante des parkings aménagés et des arrêts appropriés et suffisants ; le coût sans cesse élevé des pièces de rechange avec un effet négatif sur leurs revenus, sur la pérennité de leurs contrats de travail ; le risque permanent de perte d’emplois avec des conséquences fâcheuses sur la survie de leurs familles etc.
« Sans cesse décriées à travers nos courriers et les médias, même par la population, bénéficiaire des prestations des chauffeurs-taximans, ces tracasseries reviennent avec force après une certaine accalmie au lendemain du récent et déplorable mouvement de cessation momentanée du travail, observé à travers la Ville. Cette résurgence est plus entretenue avec le dernier lancement sur le terrain des Agents des Transports suivant l’Ordre de mission n°SC/93/MBP/TVC/CAB/FMM/ZOF/2021 du 07 octobre 2021 du Ministre Provincial en charge des Transports, mission à laquelle l’on ne s’oppose pas, mais qui est mal exécutée par beaucoup d’Agents véreux et leurs co-équipiers », constate l’APROCHAT.
Dans leurs revendications, les chauffeurs réunis au sein de cette Asbl sollicitent entre autres, l’implication personnelle de l’Autorité Urbaine en vue de la mise en place urgente de la commission multipartite décidée par le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, au lendemain du dernier mouvement de cessation de travail observé par les Chauffeurs et la mise en place d’un cadre permanent de concertation entre la ville et les principales associations des Chauffeurs qui ont une assise réelle et significative sur le terrain dans le respect du pluralisme associatif.
Ce qui permettra d’après eux, au Gouvernement d’anticiper les évènements au lieu de les subir en sorte que ces associations vont se considérer réellement comme des partenaires de la ville, et donc disposées à appuyer l’action gouvernementale de mobilisation des recettes par l’intensification de leurs efforts de sensibilisation et mobilisation de leurs affiliés quant à ce.
JN
