Home Politique La Rumba Congolaise inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité : Qu’est ce qui va changer ?

La Rumba Congolaise inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité : Qu’est ce qui va changer ?

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Depuis mardi 14 décembre 2021, ça chante et ça danse partout en République Démocratique du Congo et en République voisine du Congo. La rumba congolaise a été inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Cet événement est d’une importance capitale pour cette musique. Mais la question que d’aucuns se posent est de savoir ce qui pourra changer dans la manière dont la rumba est consommée sur les deux rives du fleuve Congo et à travers le monde. Tentative de réponse.

Avec un impact dépassant le cadre musical, la rumba est une partie intégrante de l’identité culturelle congolaise. Que l’on soit amoureux de la musique ou non, tout congolais a forcément une chanson rumba qui le ferait bouger dans un deuil, une soirée dansante ou dans une cérémonie cultuel.

L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a vu juste en écrivant sur son site internet que la rumba congolaise est considérée comme une partie essentielle et représentative de l’identité du peuple congolais et de ses populations de la diaspora. Elle a ajouté qu’ « elle permet également la transmission de valeurs sociales et culturelles de la région, mais aussi la promotion d’une cohésion sociale intergénérationnelle et solidaire ».

Pour revenir à la question du départ, il faut dire que le patrimoine mondial de l’UNESCO désigne un ensemble de biens culturels et naturels présentant un intérêt exceptionnel pour l’héritage commun de l’humanité.

Les pays qui ont signé la convention du patrimoine mondial se sont engagés à protéger leur patrimoine naturel et culturel.

Tous les cinq ans, ils doivent fournir un rapport périodique sur l’état du bien classé. Et, si celui-ci a perdu toutes les valeurs pour lesquelles il a été inscrit, l’UNESCO peut décider de le retirer de son patrimoine mondial.

Pour le cas de la rumba congolaise, certains acteurs culturels espèrent que cela puisse encourager les musiciens congolais à revaloriser ce genre musical et à le remettre à sa place d’antan face aux autres genres musicaux en vogue.

Un triple enjeu

Selon Marie-Sophie de Clippele, auteure du livre « La norme protectrice du divertissement : le droit du patrimoine culturel immatériel », l’enjeu de l’inscription d’une oeuvre au patrimoine immatériel de l’humanité est triple: social, politique et économique.

Socialement, dit-elle, il s’agit de répondre à la menace de la mondialisation par la reconnaissance de la diversité culturelle et de l’importance du patrimoine immatériel en tant que porteur d’identité culturelle et vecteur de continuité de la communauté détentrice de ce patrimoine.

Au plan politique, la protection du patrimoine immatériel implique la reconnaissance de ses détenteurs voire des droits subjectifs en faveur de ces derniers.

Sur le plan économique, poursuit cette chercheuse, certains éléments disposent d’une valeur financière, pouvant faire l’objet d’échanges commerciaux.

Reste qu’en dépit du marketing au plan international que lui procure son inscription sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, la rumba congolaise ne pourra pas circuler librement dans le monde à cause du phénomène « combattants», qui empêche aux musiciens congolais de se produire dans plusieurs pays européens et ailleurs.

Junior Lomanga

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