C’est le retour en force de traitements dégradants au sein de la Police Nationale Congolaise (PNC). En quarante huit heures, de policiers ont chié à trois reprises, rien que dans la ville de Kinshasa, sur l’État de droit prôné par le Chef de l’État, Félix Tshisekedi. Pendant ce temps, le Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Daniel Aselo, est trop occupé à gérer son cabinet, visiblement trop grand pour lui et à régler ses comptes aux gouverneurs des provinces, qui semblent ne pas craindre son autorité.
Plus aucun doute n’est désormais permis sur le fait que certains éléments de la Police Nationale Congolaise n’ont pas intériorisé la notion de l’État de droit. Alors qu’ils sont sensés assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, ils créent littéralement l’insécurité.
En témoigne la mort d’un jeune homme de 32 ans dans les locaux de la police, apparemment après avoir subi des actes de torture. Olivier Mpunga, du nom du pauvre jeune homme, avait été interpellé, d’après le porte-parole de la police, pour une affaire liée à un vol présumé de voiture. Le colonel Mwanamputu a annoncé que les enquêtes continuent au niveau du Parquet.
La veille, la PNC a livré une autre scène indigne d’une police qui se veut professionnelle, en interpellant violemment et de manière humiliante l’ancien gouverneur du Kongo Central, Atou Matubuana.
A ce sujet, de sources sécuritaires confient à alternance.cd que cette arrestation aurait été planifiée par deux collaborateurs du Vice-premier ministre en charge de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières.
« En réalité, Atou Matubuana est devenu un témoin gênant pour l’entourage de Daniel Aselo, depuis le refus de ce dernier d’appliquer la décision du Conseil d’Etat le réhabilitant à son poste de gouverneur du Kongo Central », croient savoir nos sources, qui refusent de trop s’asarder sur une affaire judiciaire.
Comme si de rien n’était, la police congolaise a encore fait parler d’elle dimanche 19 décembre 2021 à Kinshasa. En effet, un policier a tiré sur la délégation du ministre d’Etat en charge des Infrastructures et Travaux publics, Alexis Gisaro et des députés nationaux lors de la visite des chantiers à Mbudi.
Tard dans la soirée, le porte-parole du gouvernement a apaisé les esprits, en annonçant l’arrestation du commissaire Pesika, « responsable du Groupe Mobile d’intervention-Ouest GEMI détaché à la sécurité de la concession CPA-IMMOTEX, responsable des tirs durant le passage du ministre Gisaro ».
Patrick Muyaya a précisé dans un tweet, qu’ « il répondra de ses actes devant la justice ».
Au regard de ces incidents malheureux, la question que d’aucuns se posent est de savoir si le Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur travaille réellement pour le Chef de l’État Félix Tshisekedi Tshilombo. La question mérite d’être posée au regard de son inaction face aux dérapages des éléments de la police.
Pour une certaine opinion, Daniel Aselo serait plus préoccupé par la recherche de sa propre stabilité sociale, que par la recherche de la sécurité de la population.
Sans doute, les rumeurs d’un remaniement du gouvernement le mettraient mal à l’aise. Vivement donc son interpellation par l’Assemblée nationale.
Jean Pérou Kabouira
