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CNPRI: « On ne peut pas parler de trafic illicite des matières nucléaires » en RDC

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C’est la  précision apportée ce samedi 15 janvier 2022 par le Comité National de Protection contre les Rayonnements Ionisants(CNPRI), à travers une mise au point. L’autorité réglementaire dans le domaine du nucléaire et de la radioprotection en République Démocratique du Congo a coupé court aux allégations d’un prétendu retour du trafic illicite des matières nucléaires dans le Grand Katanga, faites par une structure dénommée « Action contre la Corruption et la fraude »(ACOF).

C’est ce qu’on appelle faire du mélimélo dans le but d’induire l’opinion publique en erreur pour des objectifs inavoués. En effet, dans un communiqué publié le 14 janvier, le coordonnateur national d’ACOF, Jean-Paul Yav Tshizey a prétendu que « la création des entreprises privées » dans le domaine nucléaire, « alors que deux institutions publiques qui y évoluent, à savoir le CGEA et le CNPRI, n’ont pas démérité et ont permis à la RDC de sortir du camp des pays soupçonnés de faire le trafic illicite des matières nucléaires » fait partie des indices  du « retour du trafic illicite des matières nucléaires dans le grand Katanga ».

Il s’est contredit en ajoutant que les mêmes experts et scientifiques  du Commissariat  Général à l’énergie atomique (CGEA) et du CNPRI ont  facilité « la création des entreprises privées sans expertise aucune dans le domaine stratégique » du nucléaire.

En réaction, le Président du CNPRI, Prof Nyamoga Kabanda Florimond a, dans sa mise au point parvenue à alternance.cd, commencé par rappeler le cadre organique et les missions confiées à cet établissement public technique.

« Le Comité National de Protection contre les Rayonnements Ionisants, CNPRI en sigle, est l’Autorité Réglementaire dans le domaine du nucléaire et de la radioprotection en République Démocratique du Congo. Il est créé par la Loi 017/2002 du 16 octobre 2002 portant dispositions relatives à la protection contre les dangers des rayonnements ionisants et la protection physique des matières et des installations nucléaires. Sa mission essentielle est la protection de l’homme, du travailleur et l’environnement contre les effets néfastes des rayonnements ionisants. Les attributions du CPRI entant que régulateur sont énumérées à l’article 11 de la loi susmentionnées et peuvent être résumées en 4 points essentiels: Réglementer, Autoriser, Inspecter, appliquer des mesures de correction », a-t-il énuméré.

Pas de régime de monopole du prestataire du nucléaire en RDC

 Contrairement aux allégations d’ACOF, le CNPRI affirme que des prestataires privés agréés par lui peuvent prester dans le domaine nucléaire en RDC. « C’est dans ce cadre que les articles 9 et 11 lui confèrent le pouvoir d’habiliter les prestataires de services notamment : le CGEA, établissement public à caractère technique et scientifique qui, en plus de faire la recherche, est aussi habilité par le CNPRI pour prester dans le domaine du nucléaire. Les autres prestataires de services sont des sociétés privées habilitées par le CNPRI à œuvrer dans le domaine du nucléaire conformément aux dispositions de l’article 53 du Décret n°05/022 du 29 mars 2005 », peut-on lire sur la mise au point du CNPRI.

Le Professeur Nyamoga Florimond a pris le soin de souligner que « la loi 017/2002 qui régit le domaine du nucléaire en RDC ne consacre pas un régime de monopole du prestataire » et qu’ « au contraire, la norme internationale soutenue par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) voudrait à ce qu’il ait un prestataire de service dans le domaine du nucléaire pour 10 000 habitants, alors qu’en RDC, il y a un prestataire pour 16 000 000 d’habitants ».

Conformément à la loi, le président du CNPRI soutient qu’ « il est donc impératif pour la protection de l’homme et de l’environnement contre les effets néfastes des rayonnements ionisants,  d’habiliter un grand nombre des prestataires dans le respect des exigences de la loi et de la réglementation ».

D’une vérité à une autre, le Comité National de Protection contre les Rayonnements Ionisants a fait remarquer que  les prestataires de services qui travaillent dans le secteur de la dosimétrie, du transport, de la formation, du stockage des matières nucléaires et radioactives accompagnent l’Autorité de Régulation dans l’accomplissement de sa mission de protection contre les rayonnements ionisants. « On ne peut pas parler dans ce cadre-là de trafic illicite des matières nucléaires, c’est tout le contraire ;  ce dernier consiste à l’utilisation frauduleuse, en dehors de tout contrôle réglementaire, des matières nucléaires ou de sources radioactives », a martelé le Président du CNPRI.

Et au Prof Nyamoga Kabanda Florimond de conclure que « le CNPRI recommande à ACOF avant de publier un communiqué sur le domaine nucléaire et de la radioprotection, de consulter des experts en la matière au risque d’induire le grand public en erreur en incriminant le Ministère de la Recherche Scientifique et Innovation technologique ».

RD44

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