Si seulement les instructions du Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo étaient exécutées, la République Démocratique du Congo connaîtrait moins de problèmes actuellement. La faute peut être à une supervision de l’action gouvernementale apparemmment boiteuse.
La mort de 26 personnes, mercredi 2 février 2022, à la suite de la coupure d’un câble électrique sur la ligne haute tension de la SNEL à Matadi Kibala, dans la commune de Mont-Ngafula, remet sur la table la question du rôle du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde dans l’application des résolutions du Conseil des Ministres.
Depuis son investiture, le gouvernement Sama Lukonde a tenu trente huit réunions du conseil des ministres. Elles ont toutes été sanctionnées par une série d’instructions données directement au conseil des ministres par le Président de la République et des résolutions unanimement prises par les membres du gouvernement.
Au cours de celle du vendredi 7 janvier dernier, le Chef de l’Etat avait attiré l’attention du gouvernement sur la problématique de la position actuelle du marché de Matadi Kibala situé sur la route nationale numéro 1.
Félix Tshisekedi avait indiqué que sa localisation et son fonctionnement causent un engorgement inacceptable de la route nationale n°1 sur l’axe Kinshasa-Matadi qui met quotidiennement en danger la vie de ceux qui le fréquentent.
« Conformément à sa volonté de doter toutes les grandes villes du pays d’infrastructures socio économiques modernes, fonctionnelles et favorisant le dynamisme économique, le président de la République a demandé la mise en place d’une équipe de travail chargée de réaliser une étude de faisabilité en vue de la construction d’un grand centre logistique et de la délocalisation de l’actuel marché de Matadi Kibala qui permet de faire le stockage et la commercialisation des produits agricoles », peut-on lire sur le compte rendu de ce conseil des ministres, publié sur le site officiel de la Primature.
Le Porte-parole du gouvernement avait précisé que « placée sous la supervision du Premier ministre, cette équipe de travail devrait être composée du Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, du Ministre d’Etat, ministre de l’Urbanisme, du Ministre des Affaires foncières ainsi que des autres parties prenantes dont les Gouverneurs de Kinshasa et du Kongo Central ».
Une réunion trompe-l’oeil
Près d’un mois après cette réunion du Conseil des Ministres, le chef du gouvernement n’a pas eu le temps de convoquer l’équipe de travail voulue par le chef de l’Etat pour tabler sur la délocalisation du marché de Matadi Kibala.
Entre temps, Sama Lukonde a disposé largement de son temps pour participer à des réunions socialement inutiles dont celle dite de l’Union sacrée de la Nation, à l’issue de laquelle il s’est immobilisé aux côtés d’anciens faucons du FCC pour réaffirmer leur loyauté au Président de la République.
Il a fallu donc attendre que 26 précieuses vies soient arrachées pour qu’il convoque, mercredi 2 février 2022, une réunion pour tabler sur la question de la délocalisation du marché de Matadi Kibala.
« C’est une réunion qui a été prévue depuis plusieurs jours parceque vous avez suivi, le Président de la République avait, dans sa communication au conseil des Ministres du vendredi 7 janvier, parlé de la nécessité de délocaliser le marché de Matadi Kibala qui représente une potentielle menace pour les personnes qui y pratiquent parceque situé entre la ville province de Kinshasa et la province du Kongo central. Malheureusement, nous avons connu cet accident de ce matin, donc c’était aussi l’occasion de passer en revue le sujet dans sa globalité et voir aussi les pistes des solutions qui ont été envisagées. Le Ministre de l’Urbanisme a annoncé qu’il y avait des sites identifiés préalablement pour permettre de faire la délocalisation de ce marché », a rapporté le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, sur des propos relayés par la cellule de communication de la Primature.
Il a poursuivi que « nous avons eu aussi l’occasion de revenir sur les évènements de la journée et la nécessité par exemple de regarder les détails d’identification des victimes, de comment les obsèques doivent être organisés parce que le Gouvernement a pris l’engagement de le faire et de voir aussi quelles sont les mesures urgentes qu’il faut envisager par rapport à la problématique globale qui se pose dans plusieurs coins de la ville de Kinshasa où vous avez des habitations qui sont aménagées sur les pieds des pilonnes de la SNEL, sur des servitudes où normalement on ne devrait pas construire ».
Pour une certaine opinion, ces morts auraient pu être évités si et seulement si le Warrior en chef avait pris au sérieux ses responsabilités de chef du gouvernement.
Jean Pérou Kabouira
