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Report des IX èmes Jeux de la Francophonie : Ce qui s’est réellement passé

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Prévus du 19 au 28 août prochain à Kinshasa, les IX èmes Jeux de la Francophonie sont reportés à 2023. L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a évoqué l’état d’avancement des préparatifs et la nécessité de faire participer des jeunes athlètes et artistes francophones pour justifier ce report. Alternance.cd vous révèle tout sur les dysfonctionnements qui ont entraîné cette décision.

Les IX èmes Jeux de la Francophonie semblent être maudits. Initialement prévus en 2019 au Canada, ils ont été délocalisés en République Démocratique du Congo à la demande du président Félix Tshisekedi Tshilombo et devraient être organisés en août 2021. Mais à cause de la pandémie de Covid-19, ils ont été reportés à 2022.

Pour l’organisation de ces jeux, le Chef de l’Etat avait mis en place un comité de pilotage composé des ministres sectoriels, notamment ceux ayant en charge la Francophonie, les Sports et la culture.

Aussitôt ce comité installé, le trésor public avait décaissé 941 000 dollars américains. Premier couac : le comité international des jeux cherche jusqu’à ce jour la justification sur l’utilisation de ces fonds, tellement rien n’a été fait.

Au vu de cette faiblesse Félix Tshisekedi a nommé un haut représentant aux IX èmes jeux de la Francophonie. Didier Tshiyoyo pour ne pas le citer, a aussitôt après le lancement officiel des travaux de construction des infrastructures intervenu au stade Tata Raphaël, procédé au recrutement des entreprises pour l’exécution desdits travaux.

Deuxième couac : alors que dans le cahier de charge signé entre la RDC et l’OIF le coût des travaux et de l’organisation des jeux était initialement fixé à 48 000 000 d’Euros avant de monter à 78 000 000 Euros , le Haut représentant du Chef de l’Etat a présenté un montant sensiblement revu à la hausse, fixé à 218 000 000 de dollars américains.

Troisième couac: Didier Tshiyoyo a laissé un découvert bancaire de 275 000 USD auprès d’une banque commerciale de la place et là aussi, la justification fait défaut.

Didier Tshiyoyo débarqué mais le risque de détournement persiste

Compte tenu de suspicions de mauvaise gestion, le gouvernement n’a pas fait de décaissement majeur à l’exception du paiement de quelques mois des travailleurs dont les effectifs sont pléthoriques.

Face à ce blocage et ayant appris que la Secrétaire Général de l’OIF, la rwandaise Louise Mushikiwabo a refusé de recevoir son Haut représentant aux Jeux de la Francophonie lors de la mission officielle de ce dernier à Paris, Félix Tshisekedi a demandé au Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde de s’enquérir de la situation urgemment et de lui faire le rapport.

Ainsi, deux commissions ont été mises en place et un rapport complet fut déposé sur la table du président de la République. (Lire aussi l’article RDC: Voici comment Sama Lukonde a sauvé les IX èmes jeux de la Francophonie )

Parmi les principaux enseignements de ce rapport figure la revue à la baisse du coût des travaux qui est passé de 218 millions à 147 millions de dollars américains auxquels il faut ajouter les 20 millions de dollars américains de frais d’organisation.

Vivement des garde-fous

Face à ces données, le Chef de l’État a retourné l’organisation des jeux au comité de pilotage présidé par le ministre de l’Intégration régionale et Francophonie, Didier Mazenga auquel il a ajouté un directeur national des jeux et ses adjoints.

Par ailleurs, grâce au contrôle permanent et rigoureux du Premier ministre, les choses se sont clarifiées et le report décidé par l’OIF peut être considéré comme un coup de grâce à la RDC.

Qu’à cela ne tienne, il y a nécessité de mettre quelques garde-fous. Il s’agit entre autres: impliquer l’Inspection Générale des Finances (IGF) dans le contrôle de la gestion des fonds destinés aux travaux de construction des infrastructures et à l’organisation des jeux.

La majorité des marchés étant octroyés de gré à gré, il est important que le contrôle se fasse de manière permanente pour éviter d’éventuels détournements, la non exécution des travaux et des chantiers inachevés au risque d’arriver à des résultats mitigés. L’honneur de tout un peuple est en jeu!

D’aucuns pensent que les structures impliquées dans l’organisation des jeux doivent transmettre en temps réel au Président de la République le chronogramme complet de l’exécution des travaux, le chronogramme de l’organisation proprement dite des jeux.

A ce sujet, il nous revient d’apprendre que dans son dernier rapport, le Comité international des jeux de la Francophonie a relevé des faiblesses sur le chronogramme d’organisation.

Aussi, le gouvernement devra faire sa part, en décaissant en temps utile les fonds en vue de la construction des infrastructures et la réussite sur le plan organisationnel.

Bien plus, le gouvernement doit ouvrir les yeux du côté de la préparation des artistes et des athlètes congolais. Ce, pour que ces derniers augmentent leurs chances de remporter plusieurs médailles, de préférence en or, pour l’honneur et la bonne image du pays.

Aux dernières nouvelles, le gouvernement aurait décaissé pour chaque entrepreneur 23, 49% du coût global des travaux retenus.

JPK

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