Home Politique Éventualité de l’examen de la proposition de loi sur la congolité: Jean-Pierre Alumba appelle à une extrême prudence

Éventualité de l’examen de la proposition de loi sur la congolité: Jean-Pierre Alumba appelle à une extrême prudence

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Opinion

L’article 66 de la Constitution de la RDC stipule que : « tout Congolais a le devoir de respecter et de traiter ses concitoyens sans discrimination aucune et d’entretenir avec eux des relations qui permettent de sauvegarder, de promouvoir et de renforcer l’unité nationale, le respect et la tolérance réciproque ».

Il a, en outre, le devoir de préserver et de renforcer la solidarité nationale, singulièrement lorsque celle-ci est menacée.

Nous suivons à travers les réseaux sociaux, qu’il va se tenir bientôt à l’Assemblée Nationale une plénière pour examiner la proposition de loi, soit-disant pour verrouiller l’accès aux fonctions de souveraineté nationale. Cette loi qui vise principalement les compatriotes RD congolais d’origine descendants d’un seul parent RD congolais pourrait être déclarée recevable.

Apparemment, l’histoire de la discrimination en Côte d’Ivoire qui a envoyé Laurant Gbabo jusqu’à la CPI n’a pas été bien assimilée par certains RD congolais, ni le génocide au Rwanda, commencé juste avec des propos haineux contre une minorité qui a par la suite conduit au massacre des milliers des personnes.

Je ne crois pas que la communauté internationale qui a vécu ces événements sans rien faire, va laisser la RDC sombrer par une loi qui pourrait davantage diviser les RD congolais car discrimatoire et porteuse des germes de division.

La RDC est un pays très fragile et vulnérable, elle n’a jamais été divisée comme elle est aujourd’hui. Une loi discriminatoire comme celle-ci sera perçue comme un élément déclencheur de l’instabilité des institutions du pays et pourrait plonger le pays dans le chaos à une année des élections générales.

Cependant, instaurer une loi exigeant que pour être candidat président de la République, il faut être RD congolais de père et de mère, du reste un terme qui n’existe pas dans la notion de l’identité d’une personne ni de sa citoyenneté, car on est citoyen d’origine d’un pays par l’un ou ses deux parents (filiation, droit du sang) ou par la naissance dans cet Etat (droit du sol comme aux USA).

Le plus grand problème de la définition de la citoyenneté d’origine Congolaise se situe au niveau de l’ambiguïté de l’article 10 de notre Constitution dont nous militons pour son amandement car cela viole les principes internationaux sur la notion de la citoyenneté d’origine.

Étant à une année des élections, nous mettons nos propositions au frais et juste après les élections de 2023, nous allons introduire une proposition de loi pour modifier certains articles de notre constitution, notamment l’article 10 et 70.

L’article 11 de la Constitution est claire sur ce sujet, car il dit que « ne peuvent accéder aux fonctions politiques que les Congolais d’origine ».

Donc, cette proposition de loi n’est ni opportune ni importante.

Jean-Pierre ALUMBA LUKAMBA

Directeur Exécutif International de la Diaspora Africaine pour le Développement

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