C’est peut être le début de la désescalade de la crise entre la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda. Chargé de mener la mission de bons offices entre les deux voisins à couteau tiré depuis la relance des attaques des positions de l’armée congolaise par le M23 appuyé par l’armée rwandaise, le président angolais, João Lourenço, s’est entretenu avec le Chef de l’État Rwandais, Paul Kagame et son homologue congolais, Félix Tshisekedi Tshilombo, ce mardi 31 mai 2022.
Si le premier a préféré la visioconférence en lieu et place du présentiel, le dernier s’est rendu en personne à Luanda, capitale de l’Angola, pour un échange de quelques heures.
D’après la présidence angolaise, les deux Chefs d’Etat ont convenu de se rencontrer pour échanger en face-à-face à une date non encore précisée. D’après la même source, la RDC a accepté de libérer les deux soldats rwandais arrêtés sur son sol.
Le message ferme du gouvernement face à une attitude réconciliante du Chef de l’Etat
La situation est tendue. Sur base des informations fournies par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), la RDC accuse le Rwanda de soutenir les forces négatives du M23.
A la suite de la réunion du Conseil Supérieur de la défense présidée par Félix Tshisekedi la semaine dernière, Kinshasa a annoncé des mesures contre les rebelles du M23 et le gouvernement rwandais. Le M23 est notamment considéré comme un mouvement terroriste et sera de ce fait traité comme tel. Il est de facto exclu du processus des discussions de Nairobi entre le gouvernement congolais et les groupes armés.
Le gouvernement congolais a décidé aussi de suspendre les vols de la compagnie Rwandair à destination de son territoire et a décidé de convoquer l’ambassadeur du Rwanda.
Ce dernier a reçu ce mardi, un message ferme de désapprobation de Kinshasa à remettre à Kigali. Trois mots sont à retenir des échanges entre l’ambassadeur Vincent Karega et la Vice-premier ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaiba, ayant représenté le Vice-premier, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala en mission.
Il s’agit de la protestation face à ce qui arrive, la désapprobation du gouvernement congolais ainsi que la mise en garde sévère du comportement du Rwanda vis à vis de la RDC.
Pour certains observateurs, le dirigeant Rwandais a encore snobé son homologue congolais, en refusant de se présenter auprès de l’émissaire de l’Union Africaine chargé de les réconcilier.
D’aucuns pensent d’ailleurs que se trouvant en position de force, car détenant deux militaires rwandais arrêtés sur son territoire, Kinshasa ne devrait pas se montrer plus conciliant que Kigali.
Pour rappel, lors de la réunion de haut niveau sur la sécurité dans la région Est de la RDC, tenue le 21 avril à Nairobi, au cours de laquelle la question du M23 était évoquée dans le cadre de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), Paul Kagame avait brillé par son absence.
Alors que le congolais Félix Tshisekedi, le Kényan Uhuru Kenyatta, le burundais Evariste Ndayishimiye et l’Ougandais Yoweri Museveni étaient physiquement présents, le Chef de l’Etat Rwandais s’ était fait représenter par son ministre des Affaires étrangères, Vincent Biruta.
Entre temps, le chef de la diplomatie congolaise a accusé le Rwanda auprès des Nations Unies. En effet, dans une correspondance adressé en date du 25 mai dernier à la Présidente du Conseil de sécurité des Nations Unies, Christophe Lutundula a relaté la situation qui prévaut dans la province du Nord-Kivu.
ALT.
