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RDC: Cette kyrielle des conditions qui rendent hypothétique le retrait de la Monusco

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Alors que des manifestations anti-Monusco se multiplient à travers le pays, et que des dizaines de morts sont déjà déplorés, des informations récoltées dans les couloirs de l’ONU à New-York aux États-Unis et à Kinshasa, renseignent que le retrait de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo ne pourra intervenir ni aujourd’hui ni demain. Pour cause, les jalons prévus dans le calendrier indicatif du plan de transition élaboré en 2021 entre le Gouvernement congolais et les Nations Unies sont loin d’être posés.

Les casques bleus de la Monusco se sont certes retirés de certaines provinces, notamment le Kasaï, le Kasaï Central et le Tanganyika, mais ils sont et seront encore présents pour longtemps dans les provinces de l’Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu et éventuellement dans d’autres en cas de besoin.

Et, ce ne sont pas les manifestations de ces derniers jours dans certaines villes de l’Est du pays qui pourront précipiter leur départ.

Celui-ci est conditionné par plusieurs facteurs dont la réduction de la menace des groupes armés et un environnement protecteur des libertés individuelles et des droits humains.

Réduire d’abord la menace des groupes armés

C’est ce qui est mentionné au point 15 du Plan de transition de la Monusco: « Comme souligné dans la stratégie commune, « pour que la Monusco puisse effectuer son retrait, il faudra réduire la menace que représentent les groupes armés nationaux et étrangers de sorte qu’elle puisse être gérée par les autorités nationales et lutter contre les causes profondes du conflit » .»

Ce document hautement stratégique consulté par alternance.cd ajoute qu’ « en outre, pour que le retrait de la Mission soit mené de manière durable, un environnement protecteur doit prévaloir et permettre aux citoyens et aux institutions nationales d’identifier et de favoriser leurs propres solutions aux conflits, aux défis de gouvernance et aux autres défis ».

Pour rappel, dans sa résolution 2556 prise en 2020, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a approuvé la stratégie commune sur le retrait progressif et échelonné de la Monusco et a demandé l’élaboration d’un plan de transition.

Pour ce faire, le gouvernement congolais et le système des Nations Unies se sont engagés dans une série de discussions dans le cadre d’un groupe conjoint co- présidé par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde et la Représentante spéciale du Secrétaire Général pour la RDC et Cheffe de la Monusco, Bintou Keita.

C’est conformément au compte rendu du processus consultatif adopté le 14 août 2021, à la suite de ces discussions, que la Monusco s’est retirée du Kasaï, du Kasaï Central et du Tanganyika.

Pour le reste des provinces en revanche, il faudra attendre plusieurs années pour voir la Monusco se retirer. La faute aux groupes armés nationaux et internationaux qui continuent à y opérer et à l’incapacité du gouvernement congolais d’assurer la protection des civils, tel que préconisé dans le Plan de transition de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo.

Jean Pérou Kabouira

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