Le personnel de l’Université Pédagogique Nationale(UPN) était, ce mercredi 31 août, en sit-in devant le siège d’Afriland First Bank, à Kinshasa/Gombe, pour dénoncer le gel illégal des comptes de leur université orchestré par cette banque. Ils ont déposé à cette banque un mémo dans lequel ils exigent le dégel des comptes dans 48 heures, faute de quoi d’autres actions de grande envergure suivront.
Avec sifflets et chants, messages de protestation écrits sur des papiers cartons, cadres scientifiques et administratifs de l’Université Pédagogique Nationale n’ont réclamé qu’une chose : le dégel des comptes bancaires de leur institution afin qu’ils soient payés.
A les entendre, ils n’auraient touché qu’un seul mois de salaire depuis le début de l’année académique 2021-2022. De quoi faire comprendre la misère dans laquelle ils sont plongés.
Pour cause, le sale coup joué par leur ancien partenaire, Afriland First Bank, qui a bloqué les comptes de l’UPN « alors qu’on ne peut pas geler le salaire des travailleurs », s’est plaint le Chef de Travaux Joseph Lukadi, président de l’Association des cadres scientifiques de l’UPN.
« Nous sommes victimes d’une injustice orchestrée par Afriland First Bank, avec laquelle nous sommes en partenariat depuis longtemps. En bloquant ses comptes (de l’UPN : Ndlr), cette banque à osé priver au personnel de l’UPN même sa rémunération. Elle a tout bloqué alors qu’elle la clef de répartition. Ce qui fait qu’à ce jour, l’université ne sait pas payer son personnel alors que l’UPN, en tant qu’établissement public, elle jouit de l’immunité de saisie« , a laissé entendre le président de l’ACS.
Et de poursuivre que : « ça fait plus de 5 mois que nous n’avons pas de salaire à cause de cette banque. Elle a décidé, en complicité avec un huissier de justice, de geler les comptes de l’UPN et de l’asphyxier ».
Le chef de Travaux Joseph Lukadi a fait appel à l’intervention personnelle du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, afin qu’une solution rapide soit trouvée.
D’après certaines sources au sein de l’UPN, le conflit entre les deux camps est parti du manque de transparence de cette banque dans la gestion d’une dette contractée par cette université publique. Dette qui resterait statique après plusieurs années alors que la banque était censée retirer annuellement à la source étant donné que les étudiants payaient les frais académiques là-bas.
A l’arrivée de l’actuel comité de gestion de l’UPN, la nouvelle Rectrice a écrit, sur recommandation de la communauté universitaire, plusieurs correspondances à Afriland First Bank pour clarifier la situation de cette dette mais sans succès. C’est ainsi qu’elle a finalement pris le courage de mettre fin au contrat et d’envoyer ses étudiants payer les frais ailleurs.
Approchée par la presse, la banque Afriland s’est réservée de donner sa version.
Casimir Mbiyavanga/C.P.
