Fabriqué Gouverneur par la magie d’un deal entre quelques leaders politiques du Sankuru, Jules Lodi semble avoir oublié que son pouvoir est aussi fragile qu’un sachet plastique.
Visiblement induit en erreur par la bande des flatteurs qui l’accompagnent, il a choisi de se donner pour premier bilan, la fermeture de certaines radios émettant dans sa province. Alertée, l’asbl Journaliste en Danger (JED) dénonce énergiquement sa décision autocratique et exige la réouverture pure et simple de ces radios.
Il s’agit de la Radio Ekitela, la Radio Numbampela et la Radio Sankuru Liberté, toutes proches des personnalités qui ne croient pas à ses capacités à relever le défi de la construction du Sankuru.
D’après JED, c’est au cours d’un conseil des ministres provinciaux, présidé par le gouverneur Jules Lodi Emongo, que le gouvernement provincial a décidé de fermer ces radios.
« Dans le compte-rendu dudit conseil des ministres diffusé sur les ondes de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), sous-station de Lodja, le porte-parole du gouvernement provincial n’a donné aucune raison pour justifier cette mesure. Mais, selon les informations parvenues à JED, cette fermeture fait suite à des incidents survenus le 6 septembre 2022 dans les installations de la Radio Ekitela et au cours desquels un technicien de cette radio, Justin Omapami aurait trouvé la mort. Les autorités provinciales accusent les médias d’alimenter les conflits et les tensions communautaires dans la province », renseigne JED.
Journaliste en Danger fustige « cette décision arbitraire et accuse le gouverneur Jules Lodi Emongo d’autoritarisme et d’abuser de son pouvoir pour faire taire toutes les voix discordantes de l’opposition, en violation flagrante de la liberté de la presse et d’expression, garanties par les lois de la République. »
JED appelle par conséquent, le Ministre national de l’Intérieur de qui relève le gouverneur de province, ainsi que l’instance de régulation des médias, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), de rappeler à l’ordre le gouverneur Jules Lodi Emongo et d’ordonner la réouverture immédiate de tous ces médias fermés en toute illégalité.
Élu Gouverneur au détriment du candidat de l’UDPS, Jules Lodi qui s’est présenté en tant que candidat indépendant, a été accusé, à tort ou à raison, de bénéficier du soutien de certains leaders Sankurois qui chercheraient à maintenir cette province dans la misère qui fait d’elle l’une des provinces les plus enclavées et les plus instables de la République Démocratique du Congo.
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Alors que l’action de son gouvernement provincial se fait attendre et que son inaction face à l’insécurité grandissante dans la province a convaincu même ses soutiens qu’il n’est pas l’homme de la situation, il n’a pas intérêt à chercher à museler la presse.
Certes, on entend dire que le successeur de Joseph Stéphane Mukumadi à la tête de la province du Sankuru estimerait qu’il n’a pas besoin de la presse pour diriger, mais il devra comprendre qu’on ne gère pas une province comme un cabinet privé d’avocats.
« Désormais qu’il s’est attiré l’attention de la presse nationale, ses faits et gestes seront surveillés à la loupe », promet un journaliste originaire du Sankuru.
Contacté par alternance.cd, le Gouverneur Jules Lodi n’a pas pris ses téléphones. Le Gouvernorat du Sankuru étant dépourvu d’une cellule de communication digne de ce nom, seul le porte-parole du gouvernement provincial peut réagir. Malheureusement, ce dernier est injoignable, certainement à cause d’un souci de charge .
Junior Lomanga
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