Rembobiner le parcours du général de brigade John Tshibangu est un défi tant la vie de cet officier supérieur de l’armée n’a rien d’un long fleuve tranquille. Natif de Kananga, il est un militaire de formation doté des bonnes expériences de guerre de l’armée nationale mais aussi des rébellions.
Nommé récemment commandant de la 21 ème région militaire au Kasaï Oriental par le Président de la République, Félix Tshisekedi, le général de brigade John Tshibangu est autant adulé que détesté.
Si certains généraux ont connu une trajectoire sans faute, ce n’est pas son cas. L’ancien chef des opérations de l’ancienne 4 ème région militaire basée à Kananga a plusieurs fois pris les armes contre le pouvoir de Kinshasa. Il connaît aussi les odeurs de plus redoutables prisons congolaises, notamment la prison centrale de Munzenze à Goma et la prison militaire de Ndolo à Kinshasa.
John Tshibangu est passé notamment par le RCD-Goma et le RCD/KML de Mbusa Nyamwisi et a fait défection de l’armée nationale en créant une sorte de rébellion dénommée « Armée Populaire pour le Changement et la Démocratie » (APCD), qui promettait de chasser le président Joseph Kabila du pouvoir.
Un militaire bien formé
En ce qui concerne la formation, John Tshibangu est passé entre autres par l’École de Formation Militaire (EFO) de sa ville natale de Kananga, le Camp Kitona dans l’actuelle province du Kongo Central, en Israël pour une formation de Commando Anti-terroriste pendant une année et au Centre d’entraînement des troupes aéroportuaires (CETA) pour une autre formation de para-commando et renseignements militaires.
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Alors lieutenant, il a participé à plusieurs séminaires sur le commandement de bataillons et de compagnies.
De Forces Armées Zaïroises (FAZ) aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), en passant par le Forces Armées Congolaises(FAC), John Tshibangu a parcouru les brousses et forêts du Congo profond. Alors lieutenant, il a été nommé commandant du régiment Kongolo I par le président Laurent- Désiré Kabila. Il sera ensuite transféré à Uvira avant d’être nommé Commandant de Bataillon à Baraka.
Après la parenthèse des rébellions, John Tshibangu a été nommé Commandant de la Brigade de Beni avant de prendre part en 2005, au processus de brassage et de formation de nouvelles brigades pour la mise sur pied de la nouvelle armée nationale à Kisangani.
En 2011, il est nommé chef d’état-major de la 4 ème région militaire basée à Kananga. C’est à partir de là qu’il créera sa propre rébellion, APCD, aux revendications électorales.
Après près de six ans de cavale, il sera arrêté en Tanzanie et extradé en février 2018 à Kinshasa où il sera détenu succinctement à l’ex- DEMIAP et à la prison militaire de Ndolo. John Tshibangu sera finalement libéré en janvier 2020.
Habitué des condamnations à mort
Dans sa vie de rebelle, cet officier qui s’affiche actuellement tantôt aux côtés de musiciens tel que Werra Son, tantôt avec des hommes d’églises à l’instar du pasteur Moïse Mbiye, quand il ne se balade pas avec des tenues haute gamme dans les rues sous une bonne escorte de ses gardes rapprochées, a été condamné à mort à deux reprises. Mais à chaque fois, il parvenait à s’évader. La première fois, d’une prison Rwandaise et la deuxième fois de la prison centrale de Munzenze à Goma.
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Ceux qui l’ont côtoyé avant sa dernière cavale disent, à tort ou à raison, que le général John Tshibangu aurait reçu de groupes d’auto-défense populaire appelés communément Maï-Maï, une sorte de pouvoir qui le rendrait invulnérable.
Pour revenir à ses images actuelles sur les réseaux sociaux, il faut dire que si certains internautes trouvent scandaleux le comportement oxtentatoire du commandant de la 21 ème réunion militaire, d’autres estiment qu’il n’est pas interdit à un officier de côtoyer des musiciens ou de s’habiller en tenue civile.
A chacun son opinion.
Il n’est pas interdit non plus à un officier militaire de faire la fête, pourvu qu’il accomplisse son devoir correctement.
R. Djanya
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