Home Politique Diplomatie: Christophe Lutundula dévoile les 3 conditions pour la reprise des discussions avec les autorités rwandaises

Diplomatie: Christophe Lutundula dévoile les 3 conditions pour la reprise des discussions avec les autorités rwandaises

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Suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo, Kinshasa a décidé d’expulser l’ambassadeur rwandais en poste en RDC, Vincent Karega, du territoire congolais. La décision prise la veille par le Conseil Supérieur de la Défense a été notifiée au concerné, lundi 31 octobre 2022, par le Vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala.

Ce dernier a affirmé, dans une interview accordée ce mardi 1 er octobre à nos confrères de Radio France Internationale (RFI), que « ce n’est pas en réalité le M23 » qui combat les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans l’Est mais plutôt « c’est l’armée rwandaise qui vient au secours du M23 et qui avance sous le couvert du M23 ».

Le chef de la diplomatie congolaise rassure que les forces loyalistes « y résistent et sont parvenues à bloquer les offensives de l’armée rwandaise avec le M23 ».

Évoquant les relations diplomatiques avec Kigali, le Vice-premier ministre des Affaires étrangères estime que « pour l’instant, les autorités rwandaises nous ont démontré que nous n’avions pas de raisons de leur faire confiance et que leurs intérêts sont diamétralement opposés aux nôtres ».

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A l’en croire, pour le gouvernement congolais, il ne peut y avoir une évolution positive dans le rapport diplomatique entre les deux pays seulement si le M23 se retire du territoire occupé, les congolais déplacés retournent à leurs domiciles et la fin définitive et sans condition de tout soutien du Rwanda au M23.

Dans la foulée, Christophe Lutundula a annoncé pour « incessamment, peut être au courant de la semaine », le déploiement de la force régionale de la Communauté des États d’Afrique de l’Est dans l’Est de la RDC.

Lire en Intégralité l’interview du chef de la diplomatie congolaise sur RFI.

Radio France Internationale : La situation est extrêmement tendue dans l’Est de la RDC, le M23 progresse à l’intérieur du territoire de Rutshuru depuis le 20 octobre dernier. Les rebelles se sont emparés de deux villes la semaine dernière. Où en est la situation aujourd’hui sur le plan sécuritaire ?

C. Lutundula : Moi, je pense qu’il faut d’abord rectifier. Ce n’est pas en réalité le M23, c’est l’armée rwandaise qui vient au secours du M23 et qui avance sous le couvert du M23. Effectivement, la situation sur terrain au moment où nous parlons elle est préoccupante, mais nos forces armées y résistent et sont parvenues à bloquer les offensives de l’armée rwandaise avec le M23.

Sur le plan diplomatique, la tension est également très forte. On l’a entendu, vous accusez l’armée rwandaise de soutenir le M23. Hier vous avez notifié l’ambassadeur rwandais de son expulsion du territoire congolais. Vous avez rappelé votre chargé d’Affaires en poste à Kigali. Est-ce que cela signifie que le fil de la discussion est rompu avec les autorités rwandaises ?

Écoutez. Qu’il s’agisse des discussions, qu’il s’agisse de la relation entre notre pays et le Rwanda, la relation entre les hommes de manière générale, l’élément fondamental c’est la confiance et l’intérêt mutuel. Pour l’instant, les autorités rwandaises nous ont démontré que nous n’avions pas de raisons de leur faire confiance et que leurs intérêts sont diamétralement opposés aux nôtres. Il y aura-t-il une évolution qui va encourager le dialogue? Nous le souhaitons tous parce que nous sommes de la même région et donc, pour nous, s’il y a une évolution significative, c’est à dire le retrait du M23 du territoire occupé (i); le retour de nos compatriotes à leurs domiciles (ii) et; la fin définitive et sans condition et sans délai de tout soutien au M23, en particulier le soutien du Rwanda (iii), il n’y aura aucune raison de ne pas dialoguer. Mais pour le moment, nous faisons confiance au Président Lourenço de l’Angola, qui a été constitué facilitateur par l’Union Africaine et nous sommes à sa disposition.

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La Communauté des États d’Afrique de l’Est doit prochainement déployer une force régionale dans l’est de la RDC, mais elle se heurte à de problèmes de financement et de commandement. Ces problèmes peuvent-ils être rapidement surmontés selon vous?

Le problème de commandement ne se pose pas. Tous les Chefs d’Etat qui étaient aux différents conclaves de Nairobi se sont accordés pour que ça soit un officier général, pour ne pas dire le chef d’état-major des Forces Armées du Kenya. Il n’y a pas de problème… Le problème de commandement, il est entrain d’être résolu parce que nous-mêmes la RDC, nous avons donné une contribution très importante. Donc, je pense que incessamment, peut être au courant de la semaine, ça sera chose faite, le déploiement, l’opérationnalisation de cette force du moins dans un premier temps. Il y a des pays, particulièrement le Kenya, qui est disposé et qui est même disponible.

Ça veut donc dire que cette force pourrait commencer à être déployée dès cette semaine ? C’est ce que vous nous dites là ?

Effectivement. Il y a beaucoup de chance qu’il en soit ainsi.

Le Général angolais Joao Mancone vient d’être nommé à la tête du mécanisme de vérification ad hoc chargé d’examiner les accusations que se portent mutuellement Kinshasa et Kigali. Quand va-t-il débuter précisément sa mission, Monsieur le Ministre ?

Je sais que nous, nous avons aussi désigné notre officier de liaison. Le ministre angolais des Affaires étrangères était hier, il est passé à Kigali. J’espère que Kigali ça désigner aussi un officier de liaison. Ce que je sais c’est que les observateurs angolais qui sont dirigés par le général angolais sont prêts à se déployer, pourquoi pas cette semaine. Ils vont s’établir à Goma, c’est connu. Donc, les choses sont prêtes. Il reste la désignation de l’officier de liaison du Rwanda.

Un mot sur l’élection de Lula au Brésil. Comment réagissez-vous à cette victoire ? Est-ce que son succès peut permettre, selon vous, de bien défendre à l’échelle internationale les grand bassins forestiers mondiaux?

C’est la victoire de la démocratie et je félicite les Brésiliens. C’est un pays qui a un encrage aujourd’hui certain dans la démocratie. Je pense pas qu’il y a de raisons pour qu’il s’intègre pas dans la dynamique de la défense du patrimoine écologique que nous partageons nous tous. Nous espérons qu’il va apporter un peu plus d’énergie plus quand il vient pour que la cause que nous défendons nous tous soit entendue de ceux qui sont pollueurs.

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