L’opération de recrutement des candidats pour les postes de Formateurs électoraux provinciaux (FEP), Formateurs électoraux territoriaux (FET), Opérateurs de saisie (OPS) et Points focaux juristes (PFJ) se déroule avec de couacs au Sankuru. Les résultats du test pratique sur ordinateur effectué du 24 au 28 octobre dernier sont contestés non seulement par des candidats malheureux, mais aussi par de candidats qui ont satisfait.
Ce que redoutaient la société civile et des acteurs politiques du Sankuru commence à arriver. La corruption, le clientélisme et le favoritisme seraient devenus de pratiques courantes à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans cette province.
On en a pour preuve, des fraudes spectaculaires dans les résultats du test de recrutement des FEP.
En effet, selon les résultats publiés jeudi 10 novembre 2022 par la CENI, 55 candidats Formateurs électoraux provinciaux ont officiellement satisfait au Sankuru et donc, retenus pour la formation.
Parmi eux, un certain Jean Omba Dimandja, qui affirme n’avoir jamais participé au test organisé à Lusambo fin octobre dernier, mais se retrouve « comme par magie » sur la liste des heureux retenus.
Contacté par alternance.cd, ce sankurois dit décliner, au nom de l’honnêteté, le cadeau lui offert gratuitement.
Il reconnaît certes, avoir postulé et déposé physiquement son dossier à Lusambo au mois d’août dernier mais renseigne qu’il était déjà de retour à Kinshasa au moment du test et n’y a pas pris part.
Interrogé sur cette incongruité, un responsable de la CENI/Sankuru a révélé, sous couvert d’anonymat, que le Jean Omba Dimandja ne serait pas le seul candidat retenu sans avoir participé au test.
« On nous a demandé de prendre les noms de candidats qui ne vivent pas au Sankuru pour finalement les remplacer, faute de leur présence, par des personnes présentes au moment de la formation », a-t-il confié à alternance.cd.
Lire également Clientélisme, corruption et favoritisme : L’IFASIC se meurt à petits feux (1ère partie)
Sachant qu’il faut un budget d’au moins 800 USD pour un aller-retour Kinshasa-Sankuru, c’est fort probable que les auteurs de ce scandale aient bien fait leur calcul.
Aux dernières nouvelles, il y aurait aussi des fictifs dont les places seraient monnayées localement.
Junior Lomanga
