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Mémo de secrétaires généraux écartés contre Jean-Pierre Lihau : Démêler le vrai du faux

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Une trentaine de secrétaires généraux de l’Administration publique ont adressé un mémorandum au chef de l’Etat Félix Tshisekedi à travers lequel ils dénoncent plusieurs irrégularités de la récente mise en place effectuée par le vice-premier ministre, ministre de la Fonction publique, modernisation de l’administration et innovation de service public, Jean-Pierre Lihau.

Ils dénoncent notamment leur mise à l’écart, le non-respect de l’équilibre géopolitique, l’admission à l’éméritat de certains secrétaires généraux qui ne remplissaient pas les critères…et des cas d’affectation de secrétaires généraux nommés dans les ordonnances irrégulières.

A la lecture du mémo de ces secrétaires généraux indignés, qui sollicitent « l’implication personnelle » du président de la République pour le bon fonctionnement de l’administration publique, il y a lieu de distinguer le vrai du faux dans leur démarche.

Alternance.cd vous donne quelques clés pour une bonne compréhension du dossier.

Genèse

Tout a commencé avec l’Ordonnance n°17/026 du 10 juillet 2017 portant mise à la retraite et admission à l’éméritat des Secrétaires généraux de l’Administration signée par l’ancien chef de l’Etat Joseph Kabila. A la suite de cette ordonnance présidentielle, 47 postes de secrétaire général sont restés vacants à la suite de la mise à la retraite et de l’admission à l’éméritat de 29 secrétaires généraux.

Conformément à l’article 72 de la Loi n°16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière des services publics de l’Etat et à l’arrêt du Conseil d’Etat saisi par l’ancien ministre de la Fonction publique, Michel Bongongo, il fallait passer par le concours pour monter en grade. 220 candidats se sont inscrits au concours d’admission au grade de secrétaire général dont un est décédé avant le test.Normalement, seuls les 47 premiers en rapport avec le résultat devaient être proposés à la nomination par le chef de l’Etat.

Malheureusement, il y a eu plusieurs bêtises dont la première, qui a vu Joseph Kabila nommer dans deux ordonnances distinctes 47 secrétaires généraux pour la première et 25 pour la seconde, en violation de la loi précitée.Après ces nominations, le ministre Bongongo affectera 47 secrétaires généraux pour abandonner les 25 autres nommés dans la deuxième ordonnance présidentielle. C’est la deuxième bêtise qui sera très vite annulée à l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019.

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Nommée ministre de la Fonction publique, Yolande Ebongo procédera à la mise en place de secrétaires généraux, en choisissant, sur base de ses propres critères, quelques noms de deux ordonnances auxquels elle a associé des cadres de l’administration publique non repris. Cette énième bêtise sera stoppée net par la Présidence de la République.

Pendant ce temps, de directeurs dont certains n’avaient pas participé au concours continuaient à assumer l’intérim de secrétaires généraux pendant au moins quatre ans.

Jean-Pierre Lihau sauvé par la mise à la retraite

Ayant tiré de leçons des bourdes de ses prédécesseurs, Jean-Pierre Lihau travaillera sur deux tableaux pour réussir son pari. Il a commencé par le processus de la mise à la retraite de secrétaires généraux avant d’affecter 54 secrétaires généraux dans autant de ministères.

Logiquement, le VPM de la Fonction publique devait maintenir certains intérimaires, notamment à la Recherche scientifique, contrairement à ce qui est insinué par les secrétaires généraux indignés. Ce, car il y avait plus de postes à pourvoir que des secrétaires généraux ayant réussi au concours, nommés par ordonnance présidentielle et non éligibles à la retraite.

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Là où ces indignés peuvent avoir raison, c’est au niveau de l’admission à l’éméritat de certains directeurs qui assumaient l’intérim de secrétaires généraux alors qu’ils n’ont pas exercé le grade de secrétaire général pendant trois ans comme l’exige la Loi n°16/013 du 15 juillet 2016 en ses articles 72 et 134.

« Ces anciens secrétaires indignés devraient normalement connaitre leur sort après la remise et reprise car parmi eux, il y en a qui ont été nommés par ordonnance présidentielle au grade de secrétaire général mais qui se retrouvent aujourd’hui dans la rue », soutient un ancien ministre de la Fonction publique.

Néanmoins, il estime que les secrétaires généraux intérimaires qui ont échoué au concours ne peuvent prétendre ni au grade de secrétaire général, ni à l’éméritat de secrétaire général. « On doit aussi, martèle-t-il, retirer de la liste des secrétaires généraux émérites, tous ceux qui n’ont pas une ancienneté de 3 ans dans le grade et tous ceux qui n’ont pas réussi au concours ».

Par ailleurs d’aucuns pensent qu’avec la titularisation en cours, il y a moyen de résoudre le dossier de certains directeurs qui assuraient l’intérim de secrétaires généraux.

Jean Perou Kabouira

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