Échec! C’est le mot qui convient pour décrire le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) du 4 février 2023 à Bujumbura, capitale du Burundi. Cinq jours après la tenue de ce sommet qui a décrété un « cessez-le-feu immédiat de tous les groupes armés », les combats font rage ce jeudi 9 févier 2023 sur l’axe Saké-Kitdhanga, au Nord-Kivu.
De sources locales renseignent que depuis les premières heures de la matinée, les terroristes du M23 ont attaqué des positions des Forces armés de la République démocratique du Congo (FARDC), poussant ces dernières à réagir avec force.
Les combats ont contraint, toujours d’après de sources locales qui ont requis l’anonymat, des habitants de Sake à fuir massivement vers Minova et Goma.
D’après le reporter de guerre Daniel Michombero, un des rares journalistes congolais à suivre de près sur terrain la guerre d’agression imposée à la RDC par le Rwanda sous couvert des terroristes du M23, l’armée contrôle la cité de Sake.
« Les affrontements FARDC-M23, à 12h 03, la cité de Sake toujours sous contrôle de l’armée congolaise. Les affrontements sont à plus de 10 km de la cité. L’armée affronte les rebelles à Kingi et à l’Ouest de la cité de Kitshanga », a-t-il tweeté.
Sur les traces du mini-sommet de Luanda
Pour rappelé, dans un communiqué publié au lendemain du sommet convoqué à l’initiative du président en exercice de l’EAC et chef d’État burundais, Evariste Ndayishimiye, le chef de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula Apala, a indiqué que les chefs d’Etat ont constaté le non respect de la feuille de route du Mini-sommet de Luanda par le M23.
Il a annoncé que le gouvernement de la RDC salue l’initiative du président burundais, qui a permis aux chefs d’Etat de la communauté d’évaluer la mise en œuvre du communiqué final du Mini-sommet de Luanda du 23 novembre 2022, dans le cadre des processus de paix de Nairobi et de Luanda.
« Le gouvernement de la RDC a noté qu’à l’unanimité les participants ont relevé la non-application de la feuille de route du Mini-sommet de Luanda par le M23. Cette non- application a provoqué l’escalade de la tension au Nord-Kivu; ce qui est très préoccupant. Ils ont reconnu, par ailleurs, les pesanteurs qui gênent l’action de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est dans l’exécution de son mandat », a-t-il expliqué.
Avec la reprise des combats au Nord-Kivu, point n’est plus besoin pour les chefs d’Etat de l’EAC de convoquer un énième sommet pour constater que les terroristes du M23 ont violé le cessez-le-feu qu’ils ont décrété à Bujumbura.
Jean Perou Kabouira
