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RDC: les infrastructures des IX è Jeux de la Francophonie sur les traces des stades municipaux

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Les stades des Martyrs et Tata Raphaël rénovés, les gymnases construites ainsi que d’autres infrastructures érigées dans le cadre des IX è Jeux de la Francophonie organisés du 28 juillet au 6 août 2023 à Kinshasa sont au centre d’une controverse. Alors que le ministère des Finances affirme avoir décaissé les 324 millions USD du budget global des Jeux, les constructeurs réclament au gouvernement plus de 30 millions USD. Ça se chuchote qu’ils envisageraient de suivre l’exemple des constructeurs des stades municipaux de Kinshasa qui, ont gardé les stades faute d’être remboursés par l’État après avoir préfinancé les travaux.

De passage samedi 23 mars 2024 aux stades des Martyrs et Tata Raphaël, un reporter de alternance.cd a constaté que la nature commence à reprendre sa place autour des gymnases et d’autres infrastructures construites pour les IX è Jeux de la Francophonie.

Quelques jours plus tôt, les avocats-conseils des entreprises engagées dans la construction de ces infrastructures ont dénoncé sur une radio de la place, le non paiement par le gouvernement, d’un peu plus de trente (30) millions USD qui auraient servi à préfinancer les travaux.

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Du côté du gouvernement, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, soutient que le coût de ces Olympiades, chiffré à 324 millions USD ont été payés. Le budget a été triplé, passant de 12 millions USD à 78 millions USD pour les opérations et de 36 millions USD à 246 millions USD pour les investissements (infrastructures). Des augmentations que l’argentier national impute aux décisions iniques du directeur national des jeux, au retard dans la livraison des infrastructures et la crainte de perdre l’organisation, qui a contraint le gouvernement à procéder à des dépenses imprévues.

L’histoire en perpétuel recommencement

Le responsable d’une entreprise engagée dans la construction des infrastructures des Jeux de la Francophonie a confié sous couvert d’anonymat à alternance.cd, que lui et ses collègues ont été encouragés par le gouvernement à préfinancer certains travaux avec la ferme promesse d’être remboursés.

"Nous avons livré les ouvrages, qui ont été utilisés pendant les Jeux à la grande satisfaction de l'OIF, des autorités nationales, des organisateurs des Jeux, des athlètes ainsi que du public. Plus de six mois plus tard, nous ne sommes toujours pas remboursés", regrette-t-il.

A l’en croire, les constructeurs pourraient lever l’option de garder ces infrastructures jusqu’au paiement par le gouvernement de leur argent investi. Ce qui ferait revivre au pays ce qu’on a vécu avec les stades municipaux construits à Kinshasa.

Pour rappel, le gouvernement Matata Ponyo avait initié, dans le but de doter chaque territoire ou commune d’un stade comme en Europe, le projet pilote de construction de quatre stades municipaux, à savoir Matete, Barumbu, Delvaux et Bandalungwa.

Chaque stade devait avoir une tribune, pelouse synthétique, un vestiaire et le pourtour pour un coût de 2 millions USD.

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Malheureusement, chaque stade a finalement été (sur)facturé à 4 millions USD. Le Bureau central de coordination (BCeCo) qui avait lancé l’appel d’offres et sélectionné les entreprises, a confié les clés de trois stades municipaux achevés (Barumbu, Delvaux et Matete) aux constructeurs, les entreprises NJ Construct et Sotem, qui continuent à en assurer l’entretien, malgré elles et à réclamer jusqu’à ce jour le remboursement par l’Etat des fonds qui ont préfinancé les travaux. Le stade de Bandalungwa n’a jamais été achevé, le gouvernement qui a succédé au gouvernement Matata n’ayant pas montré le même intérêt pour le projet de construction des stades.

Toutes les démarches entreprises pour récupérer ces stades n’ont jusqu’à présent pas abouti.

Par ailleurs, pour une gestion efficiente de ces stades, les participants aux états généraux des Sports tenus à Mbwela Lodge, au Kongo central, ont préconisé parmi les recommandations finales, la création d’une régie de la gestion des infrastructures sportives et d’un Fonds de promotion des Sports.

D’aucuns pensent que l’État devait d’une part, accélérer la création de ces entités pour éviter que les infrastructures réhabilitées et/ou construites pour les IX è Jeux de la Francophonie ne puissent être abandonnées à elles-mêmes. Et d’autre part, payer aux constructeurs des infrastructures des IX è Jeux de la Francophonie leur dû.

Junior Lomanga

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