Censée être le temple de la démocratie, l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo ressemble à une salle de spectacles pour guignols. Le processus d’élection des membres du bureau définitif met au grand jour l’inutilité de certains députés nationaux avec à leur tête le plus âgé d’entre eux, Christophe Mboso N’Kodia.
Mercredi 15 mai 2024, deux événements majeurs ont été signalés au Palais du peuple, siège de l’Assemblée nationale. Dans la journée, une centaine de députés nationaux ont signé une pétition pour obtenir la suspension immédiate de Christophe Mboso du bureau provisoire. Ils lui reprochent le « conflit d’intérêts et constitution illégale de la commission spéciale et temporaire » chargée d’examiner les candidatures aux postes du bureau définitif sans passer par la plénière.
« La dissolution de ladite commission et la mise en place d’une nouvelle commission composée de membres désignés et approuvés par la plénière sous la supervision d’un doyen d’âge de l’Assemblée nationale non candidat au bureau définitif afin de garantir une gestion impartiale du processus électoral conforme aux principes démocratiques », ont recommandé les pétitionnaires.
La dictature
Tard dans la soirée, ladite commission spéciale et temporaire dirigée par Willy Makiashi, un proche de Mboso, a déposé au bureau les résultats de son travail.
Sans surprise, toutes les candidatures n’ayant pas été désignées par le présidium de l’Union sacrée de la nation ont été écartées.
En effet, dans un communiqué publié ce même mercredi, Christophe Mboso, président du bureau provisoire de l’Assemblée nationale, a rendu public le rapport de sa commission précitée. De ce rapport, il s’avère que le ticket présenté par le présidium de l’Union sacrée est resté le même, à l’exception du candidat de l’AFDC/A à la Questure, Serge Bahati, remplacé par Chimène Polipoli Lunda, à la demande du président national et autorité morale de ce regroupement politique, Modeste Bahati.
Inimaginable soit-il, il y a des candidatures uniques à tous les postes, sauf au poste de rapporteur adjoint où les opposants Dominique Munongo Inamizi et Constant Mutamba Tungunga vont s’affronter.
La réaction des pétitionnaires en particulier et de l’ensemble des députés nationaux en général est très attendue.
Junior Lomanga
