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Cour constitutionnelle: l’affaire David Badjembe-Jules Lodi divise les juges

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Est pris qui croyait avoir pris. C’est le moins que l’on puisse dire de Jules Lodi Emongo, député national proclamé frauduleusement sénateur du Sankuru. Alors qu’il croyait avoir gagné la bataille judiciaire après sa proclamation par la Cour constitutionnelle, la procédure de rectification d’erreurs matérielles contenues dans l’arrêt sous RCE 016 rendu le 16 mai 2024 en matière de contentieux électoraux de l’élection des sénateurs risque de tout chambouler.

Selon les informations de première main tombées sur la rédaction de alternance.cd, ça bouge dans tous les sens au niveau de la Cour constitutionnelle à la suite du dépôt, le 21 mai dernier, par David Badjembe Okanda, d’une requête en correction d’erreurs matérielles. Le requérant, qui a obtenu quatre voix à l’élection des sénateurs, autant que Jules Lodi, aurait cette fois-ci introduit des nouvelles preuves irréfutables en charge de celui qui lui a volé son siège de sénateur.

« Il s’avère clairement que Lodi a triché sur sa date de naissance, en la falcifiant pour se faire passer comme plus âgé que Badjembe aux fins d’être proclamé élu. En plus, pour n’avoir pas renoncé à son mandat de député national{il était déjà validé à l’Assemblée nationale} au moment du vote des sénateurs par l’Assemblée provinciale du Sankuru, sa voix est nulle et par conséquent, ce siège doit être remis au vrai élu qui se trouve être David Badjembe », explique un juriste bien introduit à la Cour constitutionnelle.

En effet, proclamé définitivement député national par la Cour constitutionnelle comme député national, Jules Lodi ne devait pas participer à l’élection de sénateurs et gouverneurs comme député provincial et placer sa voix. Ce, car en ce moment, il devait renoncer au cumul de fonction qui plus, est élective. Il était au moment de ce vote gouverneur en fonction, député national définitivement proclamé par la Cour constitutionnelle et député provincial. Du jamais vu!

Ce cumul a violé la loi électorale, notamment en son article 10 point 4: « Sans préjudice des textes particuliers, sont inéligibles : les fonctionnaires et agents de l’administration publique ne justifiant pas, à la date limite du dépôt des candidatures, du dépôt de leur mise en disponibilité ».

A en croire cette source, certains juges de la Haute Cour se seraient rendus compte qu’ils ont été induits en erreur par un proche collaborateur du président de la Cour constitutionnelle, qui serait le beau-père de Jules Lodi.

Du coup, poursuit notre source, ils ont ouvert les yeux et veulent passer au peigne fin tous les documents en leur possession, surtout que ça se chuchote que Jules Lodi crie partout qu’il a mis les juges de la Cour constitutionnelle dans ses poches.

D’autres juges estimeraient en contrario, qu’il ne faut plus revenir sur cette affaire. Ce qui laisse à penser qu’on serait en face de deux camps.

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Pas étonnant quand on se rappelle que candidat aux législatives provinciales à Lusambo-ville, législatives nationales à Katako-Kombe, aux gouvernorales ainsi qu’aux sénatoriales au Sankuru, Jules Lodi n’a compté que sur les juges pour gagner à tous les niveaux, sauf aux gouvernorales où il a été battu à plate couture.

A la députation nationale, il n’était pas dans le top 5 selon les résultats des urnes. Mais grâce à son parapluie dans l’entourage de Dieudonné Kamuleta, président de la Cour constitutionnelle, il a arraché à Aîné Ohaki son siège de député national gagné à la régulière auprès des électeurs.
Il doit son siège de député provincial à la Cour d’appel du Sankuru, que l’on dit corrompue jusqu’à la moelle épinière.

Aux sénatoriales, il aurait soudoyé la CENI/Sankuru, qui s’est abstenue de publier les résultats provisoires, le temps pour lui de falsifier sa date de naissance.

Heureusement que la justice divine il y en a. Elle semble éclairer la lanterne de certains juges de la Cour constitutionnelle, qui sont désormais déterminés à corriger l’injustice et le vol dont a été victime David Badjembe Okanda dans l’arrêt sous RCE 016 du 16 mai 2024. Wait and see.

Anny Kanyama

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