
C’est en sa qualité de doyen d’âge des hommes politiques en vie, natifs de la province du Kwango, que le bâtonnier honoraire Matadiwamba Kamba Mutu a entrepris cette démarche. Dans une correspondance datée du 12 juin 2024, il a présenté ses excuses au président de l’Assemblée nationale et au peuple congolais, suite à l’incident orchestré par de partisans du deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia, lors de la séance plénière d’investiture du gouvernement, le 11 juin dernier.
Ce que l’on redoutait s’est réalisé: les rapports entre le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe et son deuxième vice-président sont tendus. En témoigne le rififi observé lors de l’investiture du gouvernement. Arrivé en retard après l’entrée de Kamerhe, Mboso s’est fait ovationner par ses partisans venus en masse. Ces derniers ont sifflé Kamerhe, le contraignant à faire la mise en garde ci-après :
« J’ai compris le petit jeu. Les policiers vont monter et on va vous faire descendre. Tout est suivi, en direct. Abandonnez votre projet… Monsieur Mboso, demandez à vos militants de se calmer. Sinon, je vais vous demander de monter là-haut pour les calmer .»
Pour Matadiwamba, ce spectacle est inacceptable.
« En ma qualité de doyen d’âge des hommes politiques en vie, natifs de la province du Kwango, je présente au président de l’Assemblée nationale, l’honorable Vital Kamerhe, au peuple congolais et à son représentant constitutionnel, le président de la République, S.E. Félix Tshisekedi Tshilombo, ainsi qu’au gouvernement Sunimwa Tuluka, les sincères excuses, pour le spectacle désolant et inacceptable, provoqué à la plénière d’investiture du gouvernement par le II ème vice-président de l’Assemblée nationale », a-t-il écrit.
L’ancien bâtonnier national et actuellement avocat à la Cour de cassation et au Conseil d’État précise que ce spectacle « –arrivée spectaculaire au bureau après le président de l’institution, invectives à son endroit des combattants instrumentalisés-, est concevable en une république bananière et non dans notre pays, qui se veut leader de la démocratie par sa dénomination et plus grave, qui est en guerre ».
Il dit craindre que ce comportement déviant de son frère du Kwango ne serve de consigne sournoise aux ministres pour manquer de respect à la cheffe du gouvernement, la première ministre Judith Suminwa Tuluka.
« Au nom de la communauté kwangolaise en particulier et du peuple congolais en général que j’ai eu à représenter plusieurs fois depuis 1977, année où nous avons été élus, moi-même et l’auteur de l’incident, je demande au président de l’Assemblée nationale d’accepter ces excuses et de mettre l’incident au compte de la bêtise humaine et ce, pour la bonne marche de la République démocratique du Congo », a conclut le bâtonnier Matadiwamba.
Jean Pérou Kabouira
RDC: Du tohu-bohu dans la corporation des églisettes de réveil