Les cinquante et un prévenus de l’affaire de la tentative du coup d’Etat du 19 mai 2024 sont de nouveau devant le juge, ce mardi 17 juin 2024 pour la troisième audience. Il sera question pour le ministère public de répliquer devant le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe, siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo, aux préoccupations exprimées par les avocats de la défense.
D’après une source judiciaire, le ministère public répondra aux irrégularités relevées par les avocats dans leurs mémoires. Ces irrégularités portent notamment sur l’instruction du dossier aux niveaux des officiers de police judiciaire(OPJ) et de l’auditorat militaire.
Poursuivis pour terrorisme, détention illégale d’armes de guerre, tentative d’assassinat, association de malfaiteurs, meurtres et financement du terrorisme, les présumés assaillants de la tentative du coup d’État du 19 mai dernier encourent la peine de mort.
Avec la levée en mars 2024 du moratoire sur la peine de mort, ces hommes qui ont pris le contrôle du Palais de la nation avec leur leader Christian Malanga après avoir attaqué la résidence de Vital Kamerhe risquent d’être exécutés s’ils sont reconnus coupables de ces infractions.
A la dernière audience , leurs avocats ont indiqué qu’ils éprouvent du mal à entrer en possession des copies des pièces afin de préparer la défense de leurs clients.
Dans leurs memoranda, ils ont sollicité du Tribunal l’annulation de tous les procès-verbaux établis au niveau de la DEMIAP(renseignements militaires) et de l’auditorat près le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe. Ils ont affirmé que les dépositions contenues dans ces PV ont été obtenues irrégulièrement, notamment au moyen de la toiture.
Les avocats de certains prévenus ont sollicité la libération de leurs clients, en évoquant soit la maladie, soit le non risque de fuite au motif que ce sont de pères de familles.
A l’audience de ce mardi, le ministère public réagira à ces moyens de défense et irrégularités soulevées par les avocats de la défense. Ensuite, interviendra le débat et enfin, le jugement du Tribunal.
C’est seulement après cet exercice que le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe clôturera le débat sur la forme avant de décider soit d’ouvrir le débat sur le fond ou répondre positivement aux requêtes des avocats des prévenus.
Jean Pérou Kabouira