Les cinquante et un prévenus de l’affaire de la tentative du coup d’Etat du 19 mai 2024 sont de nouveau devant le juge, ce lundi a er juillet 2024 pour la cinquième audience. Il est question pour le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe, siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo, d’entamer l’instruction du fond de l’affaire.
Les prévenus sont donc invités à répondre des fais mis à leur charge après la dernière audience au cours de laquelle le tribunal a déclaré irrecevable les requêtes de leurs avocats concernant la restitution des objets non saisi et recevable mais non fondé le déclinatoire de compétence.
C’est ainsi qu’un prévenu a réalité le film de l’attaque de la résidence de Vital Kamerhe, actuel président de l’Assemblée nationale et député national d’alors.
Il a affirmé que Christian Malanga, le cerveau de la tentative de coup d’État, était le commandant en chef de ses troupes à qui il donnait des injonctions et des consignes.
A en croire son récit, c’est Christian Malanga lui-même qui transportait à bord de son véhicule toutes les armes dont celle arrachée à un policier rencontré en cours de route. Ses hommes étaient dans un bus.
Il a confirmé l’information selon laquelle les assaillants se sont rendus d’abord à la résidence de Jean-Pierre Bemba, alors vice-premier ministre de la Défense.
S’étant rendu compte que les jeeps des militaires de l’escorte de Bemba n’étaient pas stationnées dehors et après qu’une personne à mobilité réduite trouvée sur place leur ait informé que le maître du lieu était dans une fête cette nuit là, ils ont levé le camp pour prendre la direction de la résidences de Vital Kamerhe.
Arrivés sur place, a-t-il poursuivi, Christian Malanga, son enfant et leurs amis blancs ont envoyé une drone qui leur a indiqué la position des policiers commis à la garde du lieu.
Ce prévenu a révélé qu’après avoir réussi à neutraliser un des policiers de la garde, Christian Malanga leur a intimé l’ordre de pénétrer dans la parcelle pour arrêter Kamerhe.
La suite de l’histoire est connue de tous: les assaillants ont rencontré une farouche opposition et n’ont pas réussi à mettre la main sur la cible. Ce qui les a poussés à poursuivre leur aventure vers le Palais de la nation, siège des bureaux officiels du président de la République, où ils ont tourné des vidéos avant d’être neutralisés par l’armée.
Pendant l’opération, Christian Malanga a trouvé la mort et ses hommes dont l’auteur du témoignage précité ont été arrêtés.
A noter que concernant Jean-Jacques Wondo, expert militaire belge d’origine congolaise poursuivi lui aussi dans ce dossier, le tribunal militaire a estimé qu’il y a des lacunes dans les PV de son audition par les renseignements militaires. Les déclarations du conseiller principal de l’AG de l’ANR au moment de son arrestation seront donc exploitées uniquement à titre de renseignements.
Poursuivis pour terrorisme, détention illégale d’armes de guerre, tentative d’assassinat, association de malfaiteurs, meurtres et financement du terrorisme, les présumés assaillants de la tentative du coup d’État du 19 mai dernier encourent la peine de mort.
Jean Pérou Kabouira