En pleine polémique sur la tenue ou non des discussions directes entre Kinshasa et Kigali pour désamorcer la crise sécuritaire qui les oppose, le président de l’Assemblée nationale congolaise a profité de la tribune de la 49 ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) pour déballer l’agresseur de la République démocratique du Congo, le Rwanda. Depuis le Canada où se tient ce sommet, Vital Kamerhe a haussé le ton contre le silence de la communauté internationale.
Les autorités congolaises sont plus que jamais à la défensive face à l’agression rwandaise. Elles multiplient les dénonciations et les fronts pour bouter dehors l’ennemi. Vital Kamerhe a indiqué qu’alors que les députés des pays francophones sont réunis au Canada, deux États voisins de la RDC, à savoir l’Ouganda et le Rwanda, pays de la secrétaire générale de l’OIF, tuent dans le Grand Kivu et dans la Grande Orientale.
Sans langue de bois, Kamerhe a dénoncé l’hypocrisie du Rwanda et lancé un appel aux États francophones à désapprouver et dénoncer le silence assourdissant de la communauté internationale face au génocide perpétré sur le territoire congolais par les armées ougandaise et rwandaise en appui aux terroristes du M23.
Il a rappelé que selon les évaluations des experts de l’ONU, cette agression a entraîné de millions de déplacés internes et que les dernières interventions de deux armées précitées ont provoqué le déplacement de près de 500.000 personnes.
Les militaires rwandais plus nombreux que les M23 en RDC
Le président de l’Assemblée nationale s’en est pris à la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui a parlé lundi de tous les conflits armés à travers le monde sans citer la guerre dans l’est de la République démocratique du Congo. Il a fait part de la détermination du parlement national congolais à activer la diplomatie parlementaire en vue de déboucher sur des mesures correctives et des sanctions contre Kigali et Kampala.
Crise rwando-congolaise : L’OIF choisit son camp
Par ailleurs, selon un nouveau rapport semestriel des chercheurs mandatés par le Conseil de sécurité de l’ONU, les officiers rwandais ont « de facto » pris « le contrôle et la direction des opérations du M23 ».
Il fait état de 3000 à 4000 militaires rwandais déployés sur le sol congolais avec lance-missiles, camps d’entraînement et qui enrôlent de force des enfants.
De son côté, la rwandaise Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’OIF, a voulu se rattraper, en appelant son pays et la RDC à faire la paix.
« En tant que SG de la Francophonie, a-t-elle dit, je souhaite la paix. Je souhaite que les frères et soeurs Congolais puisque je suis voisine, puissent vivre en paix, et que pour cela, il faudrait que les décisions qui sont prises à travers différentes médiations puissent être appliquées par tout le monde ».
Jean Pérou Kabouira