
«Malheureusement, le spectacle désolant que nous livrent publiquement et sans gêne certains cadres de l’UDPS ces dernières semaines en s’attaquant à la direction de leur parti juste après la sortie du gouvernement Judith Suminwa met en péril la survie du régime ». Ce constat est du sénateur Jonas Mukamba, qui désapprouve les tiraillements entre cadres de l’Union pour la démocratie et le progrès social(UDPS). Affirmant intervenir en sa qualité de « patriarche de la nation et l’un des piliers du pouvoir du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo », il invite les cadres du parti présidentiel à cesser de se battre pour des raisons de positionnements personnels.
On le sait. Les violons ne se raccordent pas entre certains cadres de l’UDPS et la direction du parti, en l’occurrence le secrétaire général Augustin Kabuya.
Sans prendre parti pour les uns ou les autres, Jonas Mukamba, 93 ans d’âge, estime qu’au lieu de s’attaquer mutuellement, ils devraient plutôt concentrer leurs efforts pour garder le pouvoir dont la conservation exige plus d’intelligence et sagesse.
« Pour un parti qui est passé d’une trentaine de députés nationaux en 2019 à environ 175 députés nationaux avec sa mosaïque en 2024, plus de 15 gouverneurs de provinces, avec la majorité dans presque toutes les Assemblée provinciales, avec plus de 60 sénateurs, parti auquel le président de la République a confié la mission d’information sur l’identification de la majorité parlementaire qui a récolté une totale réussite d’adhésion de plus de 450 députés à la Majorité parlementaire, l’UDPS a obtenu des mandataires publics dans la quasi-totalité d’entreprises que nous avons, les membres du Parti recommandés dans différents cabinets politiques, avec une première ministre, cheffe du gouvernement et un président de la République tous venus de vos rangs, contrairement au tableau de 2019, cette croissance miraculeuse en politique devrait pousser à la sagesse et aucun mécontentement ne saurait effacer cet exploit que vous avez réalisé et qui vous créé des jaloux même au sein de l’Union sacrée de la nation », a déclaré Jonas Mukamba lors d’un point de presse tenu ce jeudi 11 juillet 2024 à Kinshasa.
La stabilité du pouvoir en danger
Après avoir rappelé « la longue lutte {de l’UDPS} contre les trois dictatures qui se sont succédées », laquelle a été marquée notamment par l’exil, amputation de certains membres, meurtres, assassinats, empoisonnements et bien d’autres sacrifices, il estime que les guéguerres entre cadres du parti déstabilisent le président Félix Tshisekedi.
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« Quant à moi, je note que l’UDPS étant la principale force ayant conduit le président de la République au pouvoir et première force au sein de la coalition gouvernementale et parlementaire, doit garder en tête que sa déstabilisation comme on l’exécute maintenant aura pour conséquence l’éclatement de l’Union sacrée de la nation et la fragilisation du pouvoir du chef de l’État. Aussi, pour un pays en guerre, l’urgence ne devrait pas être l’implosion du parti présidentiel mais plutôt s’occuper de la mobilisation de nos populations sur l’insécurité qui sévit maintenant à l’Est de notre pays, tout comme pour le vivre ensemble et l’amélioration des conditions sociales de nos populations et non se battre pour des raisons de positionnements personnels qui feront de notre chef de l’Etat la seule victime à moyen terme », a déclaré Jonas Mukamba.

Affirmant que son histoire personnelle est quelque peu liée à l’UDPS et à celle de Etienne Tshisekedi pour qui il dit avoir pris des risques énormes qui ont failli lui coûter la vie, le patriarche, du haut de ses 69 ans de carrière politique ininterrompue, refuse de rester silencieux face aux menaces qui guettent l’UDPS.
Fatshi appelé à sonner la fin de la récréation
« Patriarche de la nation, je me vois en droit non seulement de lever le ton devant les situations qui vont mal, mais aussi et surtout de demander dès ce jour, aux cadres de l’UDPS de cesser toutes attaques internes mises sur la place publique, de se comporter en véritables membres mûrs d’un grand parti car le déchirement interne est le seul de coup de marteau auquel ne survit aucun régime. Qu’ils n’oublient pas que le pouvoir politique est comme le feu, il réchauffe mais quand on s’y approche trop, il brûle. On gère le pouvoir avec le cerveau et non avec le cœur. En politique, c’est le leader qui conduit la masse et non le contraire », a insisté Jonas Mukamba.
Ce, avant de solliciter « de la Haute autorité du parti, l’amabilité de pouvoir sonner la fin de cette malheureuse récréation de son parti. »
En tout cas, pour le sénateur de l’Equateur Jonas Mukamba, c’est l’image du président Félix Tshisekedi qui est ternie, celle de l’Union sacrée ainsi que celle du peuple congolais.
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