Home Economie Sankuru : la jeunesse mise sur la « peur de l’IGF » pour la bonne gestion de la quotité des bénéfices de la vente de crédit carbone

Sankuru : la jeunesse mise sur la « peur de l’IGF » pour la bonne gestion de la quotité des bénéfices de la vente de crédit carbone

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Quinze ans après la signature d’un accord-cadre sur le financement de crédits carbone dans la province du Sankuru pour une durée de 25 ans renouvelable entre le gouvernement congolais et « Bonobo conservation initiative »(BCI), une association sans but lucratif de droit américain, les populations locales n’ont vu que du vent. Les systèmes locaux de gestion efficace, y compris l’amélioration des infrastructures et autres moyens d’existence à l’instar des programmes communautaires prévus au bénéfice des populations restent lettre morte. Mais la rencontre entre l’inspecteur général des finances, chef de service de l’Inspection générale des finances (IGF), Jules Alingete et le nouveau gouverneur du Sankuru, Victor Kitenge, fin mai dernier, suscite de l’ espoir dans le chef de la population sankuroise.

« Il faut reconnaître que l’IGF, c’est un service qui a démontré son sérieux depuis un certain temps, en tout cas depuis que M. Jules Alingete Key le chef de service est à la tête de l’IGF, avec tous les résultats qu’on a pu obtenir par-ci par-là, en tout cas dans le domaine financier, dans le domaine de la gestion des finances publiques », avait reconnu Victor Kitenge, le 31 mai dernier, au sortir d’une séance de travail avec l’inspecteur général des finances, chef de service.

Le gouverneur Kitenge sous pression

Plus d’un mois plus tard, et en attendant son investiture par ordonnance présidentielle, la jeunesse du Sankuru demande avec insistance au gouverneur Victor Kitenge de rentrer à l’IGF. Cette fois-ci, pour solliciter officiellement une mission d’audit sur la gestion du contrat crédit carbone confié à BCI.

Non sans raison car, la clé de répartition du bénéfice accorde beaucoup plus de privilèges financiers à l’ONG BCI au détriment du pays(RDC), la province ainsi que des communautés locales.

Aussi, il est fort regrettable de relever que depuis plus d’une décennie que BCI est au Sankuru, il n’y a aucune action visible à impact communautaire qu’il a déjà réalisée en dépit des différents financements obtenus de différents partenaires dont plus de deux millions de dollars de la Banque africaine de développement dans le cadre du projet CBFF.

La jurisprudence du contrat chinois

La jeunesse sankuroise est convaincue que si elle fouine sur ce dossier, l’IGF sera en mesure de rétablir l’équilibre dans ce partenariat comme elle l’a fait avec le contrat chinois.

«Si l’IGF, sous pilotage du président de la République a réussi, au travers le 5ème avenant, à rétablir l’équilibre dans le contrat chinois en le rendant gagnant-gagnant entre les deux parties, avec notamment la révision à la hausse du montant d’investissement pour les infrastructures (de 3,2 à 7 milliards USD), ce n’est pas devant une ONG qu’elle va se casser les dents», soutient le président de la jeunesse révoltée de Tshumbe, cité située dans le territoire de Lubefu, à une centaine de kilomètres de la réserve naturelle du Sankuru.

De son côté, un député provincial de Lodja, après avoir parcouru l’accord-cadre sur le financement de crédits carbone entre le gouvernement congolais et BCI, l’amendement signé en décembre 2020 à l’insu du gouvernement provincial et des communautés locales du Sankuru aux termes desquels « le BCI s’engage à payer à la RDC un montant représentant quarante pour cent du revenu net issu de la vente de crédit carbone REDD+ », estime que seule «la peur de l’IGF » peut sauver les intérêts de la province de Lumumba.

Pami Halele

Sankuru : Le dossier crédits carbone qui suscite la colère de l’Assemblée provinciale contre l’ONG BCI en dix points

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