
Certaines sont légales et d’autres, la majorité, sont illégales. C’est le cadre de concertation de la société civile du Kwango qui a recensé au moins dix barrières sur la RN 1, tronçon Kenge-Kinshasa.
Vous avez bien lu. Il y a 17 barrières sur la Route nationale (RN) sur les 260 km entre la ville de Kenge, située dans la province du Kwango et la ville de Kinshasa, soit une barrière après au moins chaque 15 km.
Selon la société civile locale, ces barrières ont été érigées par des éléments des FARDC déployés pour traquer les miliciens Mobondo qui causent l’insécurité dans le Grand Bandundu et une partie de Kinshasa.
Dans chaque barrière, il faut compter au minimum 1000 FC(0,35 USD) par passager lors du contrôle officiellement de sécurité. Ce qui peut coûter 17 000 FC (6 USD) pour l’ensemble du trajet Kenge-Kinshasa dans le meilleur des cas.
«Les moins chanceux, par exemple les passagers n’ayant de cartes d’électeurs ou dont les cartes d’électeurs ne sont plus lisibles, peuvent payer jusqu’à 10.000 FC(3.5 USD) par personne à chaque barrière, soit 170 000 FC (60 USD) sur l’ensemble du trajet à défaut d’être conduits à une destination inconnue sous prétexte qu’on serait de mèche avec les miliciens Mobondo», révèle un habitué de la RN1 Kenge-Kinshasa.
Le vice-président du cadre de concertation de la société civile du Kwango, Symphorien Kwengo, confirme ces chiffres, en précisant que les barrières les plus dangereuses sont celles érigées par des militaires à la sortie de Kenge, la mission Lonzo, Pont Kwango, Kabuba, Mongata, Pont Lufimi et Pont Maï-Ndombe.
« De Kenge jusqu’à Kinshasa, on compte pratiquement 17 barrières. Nous sommes agressés, bien entendu, mais nous pensons que planter des barrières comme ça, les clients s’arrêtent, ils présentent la carte d’électeur, à côté ils doivent payer 1000 FC. Ça devient une tracasserie, ce n’est plus un problème d’ordre sécuritaire. Nous avons même demandé au VPM de la défense, où vont ces recettes qui sont générées par ces barrières », s’indigne Symphorien Kwengo.
Les barrières légales, à savoir celle de la Direction générale des recettes du Kwango installée à Batshongo et le péage du Fond national d’entretien routier basé à Mongata ne sont pas exemptes des critiques.
Là aussi, renseigne-t-on, il n’est pas rare de croiser des hommes en uniforme qui exigent de l’argent aux passagers en dehors de ce qui est exigé aux véhicules.
Pami Halele
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