Le plébiscite du président rwandais Paul Kagame, réélu avec un score à la soviétique de 99,18% des suffrages pour un quatrième mandat selon des résultats partiels annoncés par la commission électorale fait la joie de ses acolytes. C’est le cas de son homologue ougandais et complice dans l’agression de la République démocratique du Congo, Yoweri Museveni, qui n’a pas attendu la publication des résultats définitifs pour lui adresser ses félicitations.
On le sait, le Rwanda et l’Ouganda sont derrière les rebelles du M23 qui occupent une partie de la province congolaise du Nord-Kivu. Si la présence de militaires rwandais sur le territoire congolais dans les rangs du M23 a été révélée depuis les premiers mois de la reprise de cette rébellion, avant que de rapports des Nations unies ne confirment officiellement que Kigali a « violé l’intégrité et la souveraineté de la RDC», l’Ouganda, autre fois considéré comme un partenaire de Kinshasa dans la lutte contre les groupes armés est lui aussi dedans.
En effet, un rapport des experts mandatés par l’ONU affirme que des membres du service de renseignements de l’Ouganda ont apporté un « soutien actif » au M23.
Agresseurs de la RDC
Pas donc étonnant que les dirigeants des deux pays s’apprécient mutuellement, complicité entre criminels oblige.
D’où ces félicitations de Museveni à Kagame:
« Son Excellence, Paul Kagame, je souhaite vous féliciter ainsi que le parti FPR pour votre victoire aux élections nationales du Rwanda. Votre réélection témoigne de la confiance et de l’estime que le peuple rwandais a en votre leadership. L’Ouganda reconnaît le Rwanda comme un allié stratégique partageant une vision commune de paix et de prospérité. Je me réjouis à l’idée de collaborer avec vous pour le bénéfice de nos nations et de la Communauté d’Afrique de l’Est ».
En parlant justement de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), il faut dire que d’autres chefs d’État ont félicité le dirigeant rwandais pour sa réélection. C’est notamment le cas du Kényan William Ruto, dans le dur dans son pays où il a essuyé ces derniers de vagues de manifestations et la tanzanienne Samia Suluhu.
Le burundais Evariste Ndayishimiye, en conflit avec Kagame, ne l’a pas félicité, tout comme le congolais Félix Tshisekedi dont le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, qualifie les élections rwandaises de non- élection.
Pour revenir à la complicité entre Yoweri Museveni et Paul Kagame, il faut dire qu’ils s’illustrent non seulement dans la déstabilisation de la région de l’EAC, mais aussi sont des champions de la longévité au pouvoir. Le premier, 79 ans, est au pouvoir depuis 38 ans et a été réélu pour la sixième fois en 2021. Le second, 66 ans, trône à la tête du Rwanda depuis 24 ans et vient d’être réélu pour un quatrième mandat.
Jean Pérou Kabouira
L’armée ougandaise en mode pompier pyromane à Bunagana?