La trêve humanitaire entre l’armée congolaise et le M23 appuyés par le Rwanda et l’Ouganda, annoncée par Washington, et prolongée quinze jours en dépit de sa violation par les terroristes, vaut à la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, coopération internationale et Francophonie, une interpellation à l’Assemblée nationale. L’initiative est du député national Nkoy Wembo Joseph.
Dans sa question écrite déposée lundi 22 juillet 2024 au bureau de l’Assemblée nationale pour transmission à qui de droit, l’élu de Katako-Kombe(province du Sankuru) demande des explications à la cheffe de la diplomatie congolaise au sujet des contours de la trêve humanitaire et de la coopération entre la République démocratique du Congo et l’Ouganda.
« S’agissant de la trêve humanitaire : voudriez-vous m’indiquer dans quel cadre les États-Unis d’Amérique sont intervenus pour décréter la trêve humanitaire entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, trêve à laquelle le Gouvernement congolais a volontairement adhéré, et quel en est le contenu opérationnel», a écrit le député national Nkoy Wembo Joseph.
Se référant au rapport des experts mandatés par l’ONU, publié début juillet en cours, qui affirme que des membres du service de renseignements de l’Ouganda ont apporté un « soutien actif » au M23, et à la convocation subséquente du chargé d’affaires de l’ambassade d’Ouganda en RDC au ministère des Affaires étrangères, il a posé les quatre questions suivantes à la cheffe de la diplomatie congolaise:
« Pouvez-vous m’expliquer la nature et la portée de l’Accord militaire signé entre la RDC et l’Ouganda pour les opérations conjointes contre les ADF/Nalu?(I) Quelle est la portée du contrat que le Gouvernement congolais aurait signé avec la branche commerciale des UPDF, l’armée ougandaise, pour la livraison d’un lot de 80 véhicules blindés streits de marque Tornado pour un montant de 25 millions USD, alors que ce prétendu partenaire est en intelligence avec l’ennemi ?(II) Comment justifier que dans le cadre des accords entre les deux États, l’Ouganda n’ait nullement renseigné à la RDC, ne fût-ce que par voie diplomatique, sur les moyens d’approvisionnement en armes et munitions des terroristes du M23/RDF qui occupent Bunagana, cité frontalière à l’Ouganda, si ce dernier n’est pas impliqué ?(III) Quelle est l’option levée par le Gouvernement congolais quant à la suite de la coopération avec l’Ouganda au regard de son attitude belliqueuse vis-à-vis de la RDC?(IV) ».
Conformément aux dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, coopération internationale et Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, dispose de 10 jours pour répondre à cette question écrite.
Junior Lomanga
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