Des centaines d’agents de la société des transports au Congo (Transco) ont paralysé la circulation, mardi 23 juillet 2024, sur la 17 ème rue Limete, à Kinshasa. Ils ont organisé une manifestation pour exprimer leur mécontentement. Alternance.cd a interrogé les manifestants et vous présente en six points leurs principales revendications.
Les gestionnaires se succèdent mais les difficultés s’accumulent dans la gestion de Transco. Le changement tant espéré semble s’éloigner davantage. La situation se serait aggravée depuis la nomination de Cyprien Mbere Moba et Bwatuka Katema, respectivement aux fonctions de DG et DGA.
La colère des agents de Transco se justifie par:
Premièrement, la mégestion due selon eux, à l’engagement pléthorique sans tenir compte du ratio de l’établissement fixé à 7 agents par bus. Ainsi, apprend-on, plus de 1200 nouveaux agents auraient été engagés depuis l’arrivée de l’actuel comité de gestion.
Deuxièmement, la tribalisation de Transco, qui est soldée à l’avantage de ressortissants du Grand Bandundu. Le directeur des ressources humaines (DRH), Blaise Kumerita est pointé du doigt, lui que l’on accuse de développer une haine viscérale contre les cadres et agents issus d’autres zones géographiques du pays.
Troisièmement, la non traçabilité des recettes de la direction commerciale dont la directrice commerciale, Fataki Seya, serait la plaque tournante de détournement en complicité avec le directeur général. Des audios de leurs échanges circuleraient. C’est un véritable scandale…
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Quatrièmement, les agents considèrent que s’ils n’ont pas perçu leur salaire de deux mois, c’est à cause de l’incompétence du comité Cyprien Mbere, qui n’arrive pas à assumer valablement ses attributions.
Cinquièmement, les agents ont fait du départ de leur DG et de son comité de gestion une revendication non négociable. Ils estiment qu’ils n’ont contribué à rien dans l’amélioration de leur situation depuis leur installation en novembre 2022.
Sixièmement, le personnel de Transco a manifesté aussi pour exprimer son désarroi suite au non approvisionnement de la société en carburant et contre le népotisme ainsi que le clientélisme qui y règne.
« Nous avons constaté que contrairement à ses prédécesseurs, l’actuel vice-premier ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, n’est pas vraiment chaud face à la situation de Transco. Est-ce que parce qu’il sait qu’il n’y a pas assez d’argent ? En tant qu’autorité de tutelle, nous attendons de lui une réponse favorable à nos désidératas dont le paiement de notre salaire, le départ sans délai du comité Mbere, les dégâts du DRH et de la directrice commerciale qui ont pris notre établissement public en otage. Le trio DG-DRH-DC est un virus cancéreux qui ronge Transco à pas de géant. Aussi longtemps que l’un d’entre eux sera aux affaires, il n’y aura aucun changement », a résumé un agent de Transco.
Anny Kanyama
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