
Cofondateur de l’Alliance fleuve Congo (AFC), Eric Nkuba, poursuivi dans le procès du leader de ce mouvement politico-militaire, Corneille Nangaa et ses complices, a craché le morceau. Au cours de la deuxième audience tenue jeudi 25 juillet 2024 devant la Cour militaire de Gombe siégeant à la prison militaire de Ndolo, il a fait de graves révélations sur le soutien du Rwanda et de l’Ouganda à l’entreprise démoniaque de l’ancien président de la CENI.
Poursuivis pour crimes de guerre, participation à un mouvement insurrectionnel et trahison, Nangaa et ses 24 coaccusés risquent la peine capitale. Faisant partie des cinq prévenus détenus par la justice militaire, Eric Nkuba a reconnu être un membre actif de l’AFC et a révélé des liens avec des figures militaires de la région.
Selon sa déposition, lors de leurs séjours à Kampala, en Ouganda, lui et d’autres leaders de l’AFC logeaient dans les appartements du général Muhoozi, fils biologique du président ougandais Yuweri Museveni. « C’est lui, a-t-il précisé, qui nous fournissait le lieu d’hébergement ».
Ces révélations confirment un rapport récent des experts mandatés par l’ONU, indiquant que des membres des services de renseignement ougandais ont fourni un « soutien actif» au M23.
Quant au soutien du Rwanda, Eric Nkuba semble ne pas vouloir en dire plus, se limitant à reconnaître que « Kigali n’était que le point de rencontre», tout en mentionnant le général rwandais Jean-Paul Nyiraubutama comme un ami et partenaire de sécurité civile.
Pour une certaine opinion, ce cofondateur de l’AFC et proche collaborateur de Corneille Nangaa chercherait à dédouaner le Rwanda alors que comme l’ont confirmé plusieurs rapports onusiens, le Rwanda attaque la RDC et qu’il y aurait plus de militaires rwandais sur le sol congolais que de combattants M23.
Jean Pérou Kabouira